Chapitre 3

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Chapitre3

MichaelTames, 22h

Nousvoilà tout dix autour de la table. Pas un seul son ne filtre. Lesconviés se dévisagent les uns les autres sans dire quoi que cesoit. Il y eut une légère excitation au moment où je suis revenuen compagnie de l'écrivain. Tous avaient levés les yeux. Si jeconnais et encense le fameux Simon Wraight, je vois à leurs regardsque je ne suis pas le seul. Quelques cris de stupeurs étouffés etpuis rien d'autre. Ce sont des réactions certes un peu maigres, maisdes réactions malgré tout. Je m'assied sur une chaise libre,Wraight s'assoit à gauche. Nous attentons que quelqu'un daigneprendre la parole.


SimonWraight, est un écrivain de grand talent et de haute renommée. Ilporte des lunettes très classes à la monture noire. A vrai dire,toute la tenue de l'écrivain est noire, une veste en tweed noire, etun pantalon noir aussi. Il porte à son épaule une large sacochemarron. Il tient toujours très fermement dans sa main gauche, uncahier qui lui sert très certainement à communiquer. Je devraiscertainement lui servir d'interprète durant la soirée.


Voilàplus d'un quart d'heure que nous sommes tous réunis dans la grandesalle de réception à nous fixer inlassablement. Quelqu'un va-t-ilfinir par dire quelque chose? Mona et moi échangeons un regardembarrassé, nous commençons à douter de la pertinence de notreplan. Mais les invités meurent de faim et cela se voit. Toujourssans un mot, ils s'attaquent en silence à l'entrée. Je suis toutbonnement désespéré. J'aurais souhaité qu'ils commencent àparler sans qu'on ait besoin de les supplier de le faire.


Monaa tout préparé toute seule, le poulet, et surtout le lard auxfèves. Elle a tout d'un véritable cordon bleu. Cette fille est trèsbon parti, je me demande si je ne vais pas l'épouser tiens. Elle adisposé des bougies un peu partout sur la table et nous ne voyonsqu'a travers ces lueurs fantomatiques. Éclairés ainsi, notreréunion prend un air très solennel. Je me demande si les conviésne se sentent pas intimidés par cette ambiance tamisée.


Moij'avais hérité de la tâche de réunir tout les invités. Ce futétrangement facile, même le prêtre ne m'avait opposé aucunerésistance et était descendu sans faire d'histoire. Il était sansdoute affamé. L'adolescent violeur et Rika (la fillette de tout àl'heure) étaient descendus d'eux-même attirés par l'odeur. Rikaavait alors proposé gentiment à Mona d'aider à servir, le gamin enrevanche, n'avait cessé de les regarder en coin sans lever le petitdoigt. J'avais crains de les laisser seules avec lui, mais ellesparvinrent à me chasser et à me relancer dans ma quête desinvités.


Durant« mon excursion», j'ai pu me rendre compte à quel point d'àquel point cette maison est gigantesque ; tout ces couloirs sontvraiment labyrinthiques. Mon ridicule sens de l'orientation en estcomplètement déboussolé. Et l'obscurité à peine percée par despetites lumières me désorienta encore un peu plus durant mon« périple ». La nuit, la maison prend un aspectaffreusement sinistre. Enfin disons qu'elle devient encore plussinistre qu'elle ne l'est en plein jour. Les lumières semblents'allumer toutes seules comme si la maison fonctionnait de manièrecomplètement indépendante. Rien n'indique qu'il n'y ait vraimentune autre personne pour s'occuper de cet endroit. Nous n'étionspeut-être que nous dix enfin de compte.


Jem'étais cantonné à l'étage supérieur, je n'avais pas eu envie dem'engager dans les couloirs du rez de chaussée. Je n'avais rienrepéré de notable et aucun souvenir ne m'étais revenu depuis lors.Ma mémoire ne voyait rien de plus loin qu'un début de sieste dansle train.

Dix petits fousWhere stories live. Discover now