Prologue

69 7 6
                                    

Le soleil est couché depuis un moment déjà. Il est assis sur le ponton et regarde les étoiles en chantant. Les nombreuses étoiles du ciel étincellent de mille feux et se reflètent dans l'eau claire au côtés des arbres de la forêt. Il est un peu loin de sa plage, mais ça lui fait du bien de s'éloigner un peu de sa famille et du reste des sirènes. Les autres passent leur temps à chanter près des bateaux pour attirer les pêcheurs dans l'eau et les dévorer tout cru. Lui préférait chanter pour attirer les poissons, jouer, nager et danser avec eux.

Il trouvait la lune magnifique, c'est seulement en la voyant qu'il avait l'envie de faire fonctionner ses cordes vocales. Il ne parlait pas beaucoup, voire pas du tout. Rien qu'en l'unique présence de ses parents. Ses parents n'avaient pas beaucoup de richesses, ils voulaient donc le marier à la princesse des méduses dont personne ne voulait. Les méduses avait acceptées rien que parce que le jeune homme était beau, sinon elles auraient sûrement refusée car il n'est vraiment personne dans ce vaste océan, rien qu'un petit triton qui rêve de la terre ferme.

À part les habitants du fond des océans, il n'avait jamais vu d'habitants terrestre, si ce n'est quelques petits animaux et un ours qui avait un jour tenté de faire de lui son déjeuner. Il aimait par-dessus tout les lapins, ces petits êtres sautillant et tout poilus. Dans la mer, personne n'a de poils, rien que des écailles ou peut-être cette chaire assez tendre voire visqueuse qui plaît tant au Hommes.

Oui, il en avait vu des Hommes, morts en train de se faire dévorer par des sirènes. La seule fois où il avait vu des hommes vivants, c'est le jour où ils étaient debout sur leur gigantesque bateau, en train d'emporter son grand frère dans un filet de pêche. En y repensant, sa tête se baissa et son regard passa du ciel à la mer. Cette nageoire était d'un coup si passionnante.

"- Damsu, j'espère qu'ils ne t'ont pas mangé."

C'est ce qu'il disait mais il n'en espérait rien du tout. En réalité dans sa tête, son frère était mort et c'était ainsi il ne pouvait rien y faire. "Le passé est le passé", comme lui répétait sans cesse son entourage. Il arrivera peut-être à s'y faire un jour qui sait. Lorsque les premiers rayons du soleil font leur apparition, Shime se tait et retourne dans la mer.

𝘴𝘶𝘳𝘧𝘢𝘤𝘦 ⇥ 𝘴𝘩𝘰𝘳𝘵 𝘴𝘵𝘰𝘳𝘺Où les histoires vivent. Découvrez maintenant