La Guerre

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J'ai froid, je suis assis sur ce col boueux. Je regarde ce rat qui passe et repasse devant
moi essayant de trouver une infime petite goutte d'eau ou un simple bout de nourriture pour
assoupir sa famine. Les sifflements des balles, hurlent et résonnent dans ce lointain parcouru de tranchées.
La fumée écrase nos poumons sous de la poudre à canonne déversée parcourue
ces outils meurtriers et habituels pour nous depuis que nous les manions. Comme
moi, d'autres soldats essayent de reposer leurs corps fourbus un instant avant de
retourner à leurs armes. Ces armes "charmantes", qui ont déchiqueté mes
camarades, réveillent en moi les bonheurs d'un lointain souvenir pour retomber sur
un amer regret. Le souffle du vent sur mon casque me rappelle des souvenirs
délicieux, comme si je sentais le souffle de ma femme dans un lit douillet. Mais
l'odeur des cadavres me rappelle à cette atroce réalité. Je soulève péniblement ma
carcasse avec le peu d'espoir que cette "récréation" finisse. Je brandis mon arme
avant de me poster sur une butte uniforme et crasseuse. Les tirs retentissent, je
commence à me demander qui sont les vrais ennemis: "les Boches" ou bien ces
outils que l'on utilise pour voler les âmes. Une balle vient s'écraser à deux pas de
moi, tout mon régiment se lève brusquement. La riposte se fait entendre jusqu'à la
déflagration d'une explosion à proximité. Je sens la chaleur brusque de cet
enfer, me projetant au sol, proche de ce rat, à présent décapité. Les bouts
des ferrailles soudées sur cette grenade int créé des trous dans mes entrailles,
entrainant une douleur insoutenable. L'odeur du sang qui se mélange à l'odeur
de cette guerre putride, me donne envie de vomir. Je tombe raise, m'endormant
doucement jusqu'au réveil. Dans cette tente militaire, je suis allongé sur un
brancard, un sifflement bourdonne dans ma tête, ma vision se trouble et...
Quoi ? Pourquoi je ? HEIN ?!! MON OEIL !!! IL EST OU ?!! Allez ouvre-le,
ALLER ! Je retombe.
Je me suis réveillé ce jour-là en dehors de la guerre, j'avais été démobilisé
chez moi pour blessure de guerre, avec une permission obligatoire de mes supérieurs.
Et, voilà comment papy a perdu son oeil, Alice.

Alice : mais c'est horrible papy, maintenant je comprends mieux pourquoi tu hurles
dans ton sommeil en insistant sur un rat et de ton oeil.

Le papy: Parfois, j'ai l'impression de toujours voir avec cet oeil....

La guerreOn viuen les histories. Descobreix ara