~Texte Random 2~

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Mes poings serrés enfermés dans les poches, je marche furieusement. Les yeux humides, de colère. Je sens mes ongles s'enfoncer dans ma peau.

Pourquoi?

Pourquoi fallait-il qu'un lien se fasse malgré tout? Que je sois triste à cause de ton souvenir? Je ne peux pas m'empêcher de détester l'attention que je te porte. Sans cesse je me voile la face.

En me disant que je ne me rabaisserai pas à ces simples sentiments, que de toute façon ça ne sert à rien. Que ça ne fait qu'apporter de la peine.

Déçue c'est le mot. De moi-même surtout. De mon incapacité d'admettre mes sentiments.

Je suis partagée entre l'envie de te détruire et de te serrer fort. De t'hurler dessus et de pleurer à tes cotés.

Rageusement j'essuie les larmes qui ont coulé le long de mes joues. Je me retrouve bientôt dans une rue isolée perdue dans mes pensées. je m'assois au sol contre le mur de briques froides . Mes larmes recommencent à tracer leur route sur mes joues mais cette fois ci je ne prend pas la peine de les essuyer.

J'observe la fumée s'échapper et disparaître dans l'air, espérant qu'elle emporte mes pensées avec elle. 

Je contemple le ciel gris en repensant à toi, encore.

Je me demande si toi aussi tu pense à moi parfois, où si je suis déjà un lointain souvenir. Oublié.

Je tape rageusement du pied sur le sol.

Je n'ai pas à penser à toi. Je ne devrais pas. Ça ne m'apporte que de la peine, et la tristesse de ne pas pouvoir te la partager l'accroît. Ma tete commence à tourner, ça m'apprendra à fumer le ventre vide. Je prend ma tete dans mes mains et expire. J'ai l'impression d'être vide, je ne ressens plus rien à part la douleur.

Je sors mon téléphone et commence à écrire un message à quelqu'un qui pourrait m'aider à me sentir mieux. Parce que je veux aller mieux, non?

Arrivée à la fin je le relis et l'efface avant de ranger le téléphone dans ma poche. Elle ne saura jamais que j'allais lui envoyer dans tous les cas, à quoi bon m'imposer? Qu'est-ce que je peux me faire pitié.

Le soir commence à tomber, je suis restée ici longtemps je n'avais pas vu le temps passer. Je me relève péniblement et mon téléphone vibre pour une énième fois, je regarde: des amis.

Je l'éteins en pestant contre moi et mon sale caractère. Je rabat ma capuche sur la tete et marche en direction de chez moi.

Mon cœur se serre sur la route. Toutes mes pensées se mélangent, je pense à tous ces gens que j'ai déçu, que je n'ai pas écouté et pour qui je n'ai pas été la. Il faut que ça cesse.

Les lampadaires s'allument, il fait nuit noire et je sais pertinemment qu'en rentrant mes parents vont m'incendier.Encore une fois je ne peux m'empêcher de me détester. Je sais que je ne devrais pas, mais me voilà, à rentrer la nuit, le téléphone éteint. On va me dire que je cherche, que ça m'amuse d'ennuyer tout le monde.

Je me déteste.

Et je me demande si toi aussi tu as déjà ressenti ça, si tu me comprend. J'accélère en en serrant les poings, encore une fois je pense à toi.

Je commence à courir.

Pour échapper à toi et ton souvenir peut être, je veux juste que tu sortes de ma tete.

J'arrive hors d'haleine chez moi, épuisée, essoufflée. Je veux juste du réconfort.

Mes parents me disputent, je ne les entend pas, comme si j'étais immergée, tout me parait distant. Tout est flou et parait irréel.

La gifle me rappelle qu'ils sont bien en face de moi. Je bredouille des excuses et monte dans ma chambre après un temps que je serais incapable de mesurer.

Je me laisse tomber sur le lit, vidée. Je ne sais plus quoi penser de tout, je ne suis plus apte à penser à autre chose. J'aurai aimé qu'à ce moment la on rigole ensemble. Mais non.

Je croise mon regard dans le miroir en face. J'y vois une fille perdue, désespérée et terrifiée. Incapable de comprendre le monde qui l'entoure, incapable de se comprendre elle-même. Elle se donne l'image de celle qui sait ce qu'elle fait mais elle n'en à fond aucune idée. Persuadée qu'elle peut berner tout le monde, elle la première. Et elle persiste pourtant.

Je me demande alors si tout le monde voit ça. Peut-être est-ce de la pitié que les gens ressentent pour moi? Oui, ils sont juste "désolés"?

Si c'est le cas, ça pourrait expliquer pourquoi tu as préféré partir. Peut-être as-tu compris qu'au fond je ne n'était qu'un corps sans âme, sans présence ni beauté. Une épave. Qui persiste à se laisser couler, en attendant de toucher le fond de cet océan d'incertitude.

Et que tu n'avais juste pas envie que je t'entraîne dans ma chute.

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Textes RandomWhere stories live. Discover now