~Prologue~

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Mercredi 20 décembre 2017.
8:30 pm.
Los Angeles.

Ruth

Noël approche, toutes les rues sont décorées, les parents avec leurs enfants s'amusent à préparer les cookies, à couper et à décorer le sapin, la maison également, ils emballent les cadeaux avec toute joie et bonheur, j'adore cette période de l'année, la magie de Noël et le sourire qu'il apporte aux visages des gens, aucune autre fête ne pourra l'apporter ni le remplacer.

Enfin j'ai fini mon shopping, je choisissais les cadeaux pour mes parents et Stacy ma meilleure amie qui habite à Las Vegas avec son petit ami, il ne me reste que les emballer avec le papier cadeau rouge que j'ai acheté et les mettre devant le sapin.

Je m'arrête au croisement, attendant que le feu passe au vert pour traverser quand un van s'arrête devant mes pieds, la porte s'ouvre et j'aperçois Luke, l'avocat de mon père qui me fait signe d'entrer en vitesse, j'exécute choquée et très inquiété de ce qui vient de se passer.

- écoute moi très bien Ruth, ton père et ta mère ont dû quitter la maison, ils t'attendent pour les rejoindre à votre chalet au Malibu, vous irez passer Noël là-bas, je t'ai apporté tout ton dressing, ne t'inquiète pas.

Il me demande de lui prêter mon téléphone.

- je t'ai placé une nouvelle puce, tu as les nouveaux numéros de tes parents, et le miens aussi tu m'appelles dès que tu arrive chez eux, on se revoit bientôt.

Il m'embrasse le front, ouvre la porte et sort du van.

- mais qu'est ce qui se passe Luke pourquoi quitter la ville si vite que ça ? Pourquoi une nouvelle puce je ne comprends pas !

- quand tu verras ton père il t'expliquera tout, prends soin de toi petite et surtout tu m'appelles.

Après une bonne heure de route le van s'arrête, je regarde Edward notre chauffeur, il me dis de rester le temps qu'il part voir ce qui se passe. J'attends en me rongeant les ongles, mille questions tourne dans ma tête, je n'arrive pas à comprendre ce qui s'est passé pendant cet après-midi, on a pris un très bon petit déjeuner avec papa et maman, on a regardé après les albums photos de mon enfance et on s'est bien marré de nos souvenirs anciens, et avant que je sorte ma mère m'a pas lâché jusqu'à ce que j'appelle Stacy et l'invite passer la fête chez nous avec Noah.

Je ne comprends pas ce qui s'est passé après que je suis sortie, je vois des lumières bleues à travers les vitres, la curiosité me hante, du coup je sort jeter un coup d'œil. J'ouvre ma parapluie et avance vers l'accident, il y'a une voiture écrasée à un arbre, un peu plus loin, une ambulance et la police.

Je remarque Edward près de deux sacs mortuaires posés sur des planches, je m'avance vers lui et à chaque pas je réalise qu'il a les yeux rouges comme s'il avait pleuré, arrivée à sa hauteur, je regarde ce qu'il regarde lui, à cet instant précis je pourrais dire que je regrette d'avoir sorti de la maison l'après-midi.

Ma parapluie tombe parterre et la pluie commence à me mouiller, ma respiration s'accélère, je tremble, je ne contrôle plus mes larmes, se sont mes deux parents qui sont couchés dans ces housses en nylon, je n'arrive pas à croire mes yeux, j'essaie de réveiller mon père, je le secoue je lui crie que c'est une blague de très mauvais goût et qu'il est temps qu'il ouvre les yeux mais il ne fait rien, un homme ferme le zipper du sac de mon père, puis celui de ma mère et les font transporter à l'ambulance, je cours et lui supplie de me laisser les voir, juste une dernière fois et les embrasser, il me dis de les suivre à la morgue si je voulais vraiment le faire.

Edward me tiens l'épaule et me guide vers le véhicule, me couvre avec sa veste.

- on ne peut pas y aller Ruth, tu dois disparaître, le plus tôt possible le mieux sera pour toi

- amène moi chez eux je t'en supplie, je veux les voir une dernière fois, je ne veux pas les quitter comme deux étrangers comme ça

- tu ne comprends pas ce que je dis ? On ne peut pas revenir en arrière, tu dois disparaître !

- c'est toi qui ne comprend pas ce que j'ai dit, dans cette ambulance qui va à l'hôpital, il y'a les deux êtres que je chérissent le plus dans ma vie, vous avez dit que je part chez eux non ? Alors sans raison valable, je ne bougerai pas d'ici sans les voir

- d'accord d'accord, grouille toi, tu vas tomber malade, tu veux les voir? je ne t'empêcherai pas, mais on a pas beaucoup de temps, la police est partout.

On démarre et il continue de conduire, je suis déconnectée de ce monde de merde, je n'arrive pas à réaliser que mes piliers dans ma vie se sont envolés aussi vite que ça et de cette manière, leurs rires de ce matin résonnent encore dans mes oreilles, c'est sûrement un cauchemar et je vais me réveiller bientôt.

On s'arrête et Edward m'ouvre la porte, il me tiens toujours la main et l'épaule comme si je pouvais pas marcher toute seule, on arrive devant cette maudite porte, un infirmier me l'ouvre et j'entre, je vois leurs deux corps couvert de draps blancs, l'infirmier glisse les deux tissus pour que je puisse voir leurs visages, teint pâle, lèvres bleutées, je caresse leurs visages avec mes deux mains qui tremblent sans arrêt.

- papa, maman, vous m'avez tout appris dans la vie sauf comment vivre sans vous, je n'imagine même pas comment je pourrai sourire loin de vous ! Pourquoi maintenant ? J'allais justement emballer les cadeaux de Noël avec vous, mais je crois que je ne serai plus capable de le faire sans vous, on allait décorer le sapin, la maison, je ne peux pas faire ce travail seule, allez réveillez vous, Noël n'a pas de goût sans vous, ma vie n'a pas de goût sans vous, je vous en supplie revenez, je ne demande pas plus que ça.

Ma voix se casse au fur et à mesure que je parle et je m'écroule au sol avec mes larmes, Edward me fait lever et me sort de cette chambre froide, je ne peux plus contrôler mes pelures, il me fait monter au van et on s'en va.

On s'arrête devant un grand bâtiment et Edward me demande sortir, et cette fois ci me guide à un appartement, Luke me reçoit avec un grand câlin, il me présente ses condoléances et me dit qu'il sera toujours là pour moi, il me montre ma chambre, me suggère d'aller prendre une douche pour me coucher après, j'exécute sans dire un mot, je cherche une pyjama dans ma valise que m'a apporté Edward et m'endors en serrant la photo de mes parents, je pleure toutes les larmes de mon corps, et je ne crois pas que ça suffira pour calmer le feu qui s'est allumé dans mon âme.

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« la vie peut se montrer dure,
elle nous arrache le sourire en une seconde mais elle nous donne toujours une chance
pour oublier, elle s'appelle demain »

After The RainWhere stories live. Discover now