Première partie : Chapitre 1

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        Mai. Les jours qui rallongent, le soleil qui commence à taper de plus en plus fort, la nature qui reprend ses droits, et surtout, la fin de l'année scolaire. Au collège Françoise Dupont, les élèves de troisième travaillaient tous – ou du moins presque tous – de plus en plus dur dans le but de réussir le brevet qui approchait à grands pas. Pourtant, une des élèves de la classe de Madame Bustier semblait avoir l'esprit loin, bien loin de ses révisions.
        En effet, le collège était bientôt terminé et les collégiens devaient penser à leur orientation. Dans la plupart des cas, la transition était simple, le collège et le lycée Françoise Dupont étaient en corrélation et au moins neuf dixièmes des adolescents passaient de l'un à l'autre sans trop se poser de questions. Mais pour Marinette, il en était autrement. Quelques mois auparavant, elle avait fait la rencontre d'Audrey Bourgeois, la reine du style, qui lui avait proposé de se rendre à New-York à ses côtés pour étudier la mode. Bien sûr, elle avait dû refuser : après tout, Paris avait sa famille, ses amis, Tikki, Chat Noir, Adrien... Ah ! Adrien. 
        Enfin, ici n'était pas le sujet. Marinette avait, et ce durant plusieurs semaines, pensé qu'elle avait très clairement raté la chance de sa vie de se faire un nom dans le monde de la mode. Pourtant, la styliste de renommée mondiale avait rapidement repris contact avec la jeune fille. Audrey avait certes décidé de rester à Paris pour sa famille et avait eu une très mauvaise impression de l'adolescente devant son hélicoptère, mais elle était une adulte, loin d'être bête, et avait vite compris que les mots employés par la fille du boulanger n'avaient eu pour but que de rapprocher la mère de sa fille. Ainsi, elle avait fait le choix de ne pas renoncer à l'idée d'emmener la styliste en herbe à New-York, persuadée qu'elle pourrait s'y améliorer et y faire ses preuves : cette petite avait quelque chose, elle en était persuadée. 
        Marinette avait toutes les clés en main : ses parents la soutenaient, Gabriel Agreste et Audrey Bourgeois eux-même reconnaissaient son talent et étaient prêts à la prendre sous leur aile. Mais elle ne savait pas, et ces doutes la rongeaient de l'intérieur. Elle était Ladybug, la grande et incroyable Ladybug, la protectrice de Paris et le modèle des citoyens. Comment pourrait-elle se permettre de partir ? Pourtant, plus elle fournissait d'efforts en tant Ladybug, plus elle sentait qu'elle sacrifiait sa vie en tant que Marinette. Combien de sorties avait-elle refusées ? Combien de mensonges avait-elle inventés ? Combien d'opportunités lui avaient filé sous le nez au nom de Ladybug ?
        Elle n'était encore qu'une enfant et pourtant, elle savait bien qu'elle ne pouvait pas se permettre de se comporter comme telle. Elle avait des resposabilités, et ces responsabilités dévoraient littéralement sa vie. 

« Marinette ? »

        La collégienne fut sortie de ses pensées par sa professeure de français. Depuis son bureau, Mademoiselle Bustier la dévisageait, l'air inquiet.

« Cet exercice est-il trop difficile ? Cela fait un moment que votre stylo ne bouge plus. »

Le rire de Chloé retentit depuis le premier rang, mais il n'atteignit même pas la brunette qui se contenta de fixer son enseignante les yeux vides et la bouche entrouverte, incapable d'en sortir le moindre mot. L'ensemble de la classe se tourna vers elle, lui faisant monter le rouge aux joues et la faisant revenir à la réalité.

« N-non. Tout va bien Mademoiselle, répondit timidement la jeune fille en baissant la tête sur sa feuille.
- Si vous vous sentez mal, n'hésitez pas à aller à l'infirmerie. »

Donnant pour toute réponse un hochement de tête, Marinette se replongea tant bien que mal dans son exercice de grammaire, attendant patiemment la fin de l'heure pour rentrer chez elle.
        Lorsque la désagréable et pourtant tant attendue sonnerie retentit, les élèves s'empressèrent de ranger leurs affaires, désireux de sortir du collège le plus rapidement possible. Cet effet de masse rendait encore plus flagrant le manque d'entrain de la boulangère. Alya, inquiète pour sa meilleure amie, posa sa main sur son épaule.

Pour que tu me reviennes - Fanfiction MiraculousWhere stories live. Discover now