Inazuma Eleven (Recueil d'OS)

Le prince et le pirate (TsunaTachi)

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TW : MORT, SANG, VIOL (MENTION)

Il était une fois sur une île fort lointaine un jeune prince qui répondait au nom de Tachimukai Yuuki. Yuuki était un garçon très élégant et très bien élevé, mais également très réservé, faisant qu'il attirait très peu l'attention de ses sujets. Malgré ses cheveux aux reflets d'or et ses yeux couleur de l'océan, ses qualités et ses privilèges princiers, personne ne venait jamais lui rendre visite, et Yuuki se sentait désespérément seul. On disait qu'il aimait beaucoup s'asseoir dans le sable et observer l'horizon, attendant qu'un étranger au moins vienne s'intéresser à lui ; mais en réalité, personne ne l'avait jamais vu faire cela. Personne ne l'avait jamais rien vu faire.

Au delà de la mer, bien plus loin que là où Yuuki pouvait porter son regard se trouvait le continent. Il n'en connaissait rien, personne n'y était jamais allé, et personne n'en était jamais venu. Tout ce qu'il savait c'était qu'il y avait d'autres hommes là-bas. De potentiels amis.

Tout le monde sur le littoral de ce continent connaissait également la petite île sur laquelle vivait Yuuki. Depuis des décennies les hommes se battaient pour annexer la principauté et ainsi agrandir leur surface maritime. Pour régler ce conflit, il avait finalement été décrété que celui qui arriverait à la rejoindre et à épouser la princesse en deviendrait l'heureux propriétaire. Depuis, les plus grosses fortunes du continent s'improvisaient capitaines et s'affairaient à composer un équipage et à construire des bateaux plus rapides que ceux des autres. Bien sûr, ni Yuuki ni les autres habitants de son île n'étaient au courant de cet accord qui mettrait un terme à leur royaume.

Il n'avait pas fallu grand temps pour que la rumeur se répande même dans les plus basses sphères de la société. Bien entendu, elles ne pensaient pas rivaliser avec les hommes influents des hauteurs, mais rêvaient tout de même le soir que c'étaient leurs bateaux imaginaires qui accostaient sur l'île paradisiaque. Le mieux qu'elles pouvaient espérer était qu'un de ces riches daigne s'accorder leurs services pour réaliser une figure de proue ou pour ramer dans la cale une fois le départ sonné. Cela ferait marcher les affaires, un temps.

Dans les bars, la quête était l'unique sujet de discussion. Les vassaux venaient emprunter les talents des désireux, dans une discrétion dérisoire. Pour une poignée de pièces, vous pouviez acheter tous les renseignements ennemis aux serveurs ou aux tauliers. L'argent régnait sur tout.

Sur la côte, Tsunami Jousuke s'était trouvé un petit job dans l'un de ces pubs où le passage des marins se fait excessif à la tombée de la nuit. D'aucuns rapportaient l'avancement des constructions de l'autre bout du continent. La nouvelle avait pris racine à des centaines de kilomètres à la ronde, bien plus loin que là où l'on pouvait apercevoir la petite île de Yuuki. Même si les plus fortunés se permettaient de mettre une pression monstre sur les plus grands ouvriers du continent, le temps estimé à la fabrication du premier bateau à partir était de six mois encore.

Six mois pour parcourir cent kilomètres, c'était bien honteux. Jousuke les trouvait tous fort stupides de mettre de si grands moyens dans un si petit trajet. Mais il fallait impressionner la princesse. Ramener l'or le plus brillant, les colliers de nacre les plus imposants. Prouver qu'elle serait heureuse dans un mariage si peu avantageux pour son peuple. Convaincre, en somme.

Jousuke avait demandé aux marins de passage ce qui les empêchait de partir dès lors, pour avoir l'avantage d'arriver les premiers. Tous l'avaient toisé, incrédules. Ils avaient leurs marchandises, leur emploi, leur clientèle... et une peur démente des seigneurs, sans nul doute. Ils allaient se faire avaler tous crus, n'ayant rien de glorieux à apporter à la famille royale voisine. Jousuke comprenait leur point de vue.