Une histoire de passion (Endou Mamoru)

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{fan art de Ebira (えびら) - zerochan.net}

   On m'a dit plusieurs fois : « Grandis, Endou ! Tu ne vas pas t'enfermer dans cette passion ridicule toute ta vie ! », et je n'ai jamais écouté. Pour quoi faire ? Je suis heureux comme ça ! Je n'ai besoin de rien d'autre ! Mes amis m'entourent, me soutiennent. Je vis des aventures nouvelles à chaque minute. Pourquoi donc devrais-je arrêter ? Et puis, en quoi ça m'empêchait de grandir, d'ailleurs ? C'était vraiment n'importe quoi.

   Alors je n'en ai fait qu'à ma tête.

   Tout a commencé alors que j'avais cinq ans. Je galopais un peu partout dans le salon, comme à mon habitude, et ma mère, désespérée, se demandait une énième fois comment me canaliser. Il faut dire que je lui donnais du fil à retordre. Je lui courais dans les pattes quand elle cuisinait, m'amusais à passer devant la télévision quand elle s'y détendait, et jouais au ballon entre quatre murs et un bas plafond. Grand-père était mort depuis quelques années déjà, bien avant que je ne naisse. Sa veuve, quant à elle, avait lutté vaillamment mais s'en était allée également, il y a peu. Les souvenirs du couple s'entassaient en cartons un peu partout dans notre maison. Parfois le soir, j'entendais maman pleurer, alors j'ai compris que partir voyager au milieu des étoiles, ce n'était sûrement pas une bonne chose. Je me suis juré que jamais je ne serai astronaute. Je courais toujours lorsque je heurtai l'une des dites boîtes. Je retins un cri de douleur, et me relevai pour observer son contenu. Il y avait bien là une demi-douzaine de carnets, dont mon grand-père avait ardemment noirci les pages. Ma mère, qui avait entendu ma chute, me rejoignit rapidement et, jetant un coup d'œil par dessus mon épaule, se voila d'un air nostalgique.

   « Personne n'est capable de comprendre ce qui est écrit là-dedans, Mamoru. » m'informa-t-elle.

   Elle ajouta quelque chose, mais je ne l'écoutais déjà plus. De toute façon elle mentait.
   Car moi je comprenais.

Les jours suivants, je me suis focalisé sur l'œuvre de mon grand-père, étudiant chaque mot, chaque gribouillis qui rendait son travail si spectaculaire. Je l'admirais. Je tentai maintes et maintes fois de reproduire ce qu'il m'avait légué, de marcher dans ses pas, mais rien n'y faisait. Endou Daisuke était un homme inégalable. Je sais que c'est à partir de ce moment-là que tout a changé pour moi. Je ne courrais plus entre les jambes de ma mère, mais derrière le fantôme de mon aïeul. Durant toutes mes années de primaire, j'ai cherché des amis avec qui je pourrais partager ma passion. J'y ai par exemple rencontré, au tout début, une jeune fille qui m'a longtemps laissé sans nouvelle. Elle s'appelait Fuyuka, et portait en tout point de son visage les couleurs froides de l'hiver. Il y a eu également Kazemaru, un ami avec qui j'ai pu nouer un lien fort, un profond attachement, et qui a, par la suite, énormément contribué à mes histoires.

Cependant, à n'être toujours qu'avec un seul ami, je ne pouvais pas m'épanouir réellement.

C'est alors que le collège débuta.
   Kabeyama, Someoka, Handa, Aki, Kageno, Shisido, Shourin, Kurimatsu, Haruna, Megane et bien sûr Kazemaru, encore ! Des amis avec qui je pouvais partager des rêves, qui m'occupaient l'esprit à chaque instant. Ma passion se confondait en eux. Ils étaient la raison de mes sourires, m'aidaient à trouver la force de continuer, m'acharner, de garder les bras tendus vers un avenir joyeux. Mais ce n'était pas encore suffisant, et l'histoire commençait tout juste ! J'ai pu participer à des arrivées plus spectaculaires, Domon, Gouenji, Kidou ou Ichinose, par exemple. Mais en dehors d'adolescents, je me suis attaché à des adultes, notamment un qui m'encourageait : un cuisinier, souriant et attentionné. J'ai aussi rencontré Natsumi à cette époque. Une femme de feu dû à un caractère bien trempé, qui avait sa manière bien à elle de me faire progresser. Elle me sortait de ma zone de confort. C'était de loin ma préférée, même si je ne l'avouais pas ; et je le masquais bien. Je m'attardais à ne pas lui donner trop d'importance. Je ne voulais délaisser personne, je voulais permettre à tous mes amis d'avoir une chance, montrer qu'on a tous notre place, qu'on peut tous jouer un rôle, bouleverser l'ordre établi. Éviter les héros omniprésents. Avec le recul, cela a été un peu raté, par ailleurs.

Inazuma Eleven (Recueil d'OS)Where stories live. Discover now