❝ 𝚞𝚗 ❞

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Bonne lecture !

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Le soleil entre distraitement par les interstices des lourds rideaux sombres, et le lit de Tooru flotte gentiment dans les airs. Au début, ce n'est que de quelques centimètres à peine, puis rapidement il finit par s'envoler complètement, se déplaçant dans la pièce comme un bateau sur la mer.

La chambre est plutôt grande et mal rangée, et malheureusement elle n'est pas parfaitement carrée ce qui oblige le lit à se cogner contre les coins de temps à autres.

Le mouvement régulier qu'effectue le cadre finit par lui faire froncer les sourcils, lui donne le mal de mer, et Tooru est finalement tiré de son sommeil. D'une main fatiguée, il attrape son oreiller et marmonne, en le lançant un peu plus bas :

– Hajime...

Son projectile n'atteint pas sa cible, et il n'a plus rien à lancer. Puisant dans ses forces restantes, il tente à nouveau, un peu plus fort :

– Hajime...

Mais son meilleur ami et camarade de chambre ne se réveille pas. Tooru peine à se détacher du rêve dans lequel Hajime est plongé, les yeux encore fermés et l'esprit ailleurs. Coincé entre la réalité qu'il tente d'atteindre et les pensées qui l'attirent à elles, il parvient tout de même, au bout d'un moment, à ouvrir les yeux. Il roule sur le coté jusqu'à atteindre le bord et s'y accroche comme un noyé.

Sans hésiter, il se laisse tomber, chute de moins d'un mètre, et atterrit bien heureusement sur le lit de son ami. Ce dernier se réveille dans un sursaut et un cri étranglé, et Tooru finit quand même sur le sol, à deux doigts de se faire écraser par son propre sommier qui retombe brutalement au sol.

Ils restent tous les deux immobiles pendant plusieurs secondes, jusqu'à ce que Tooru souffle :

– Tu rêvais d'un bateau volant ?

– Je t'ai déjà dit d'arrêter de t'incruster dans mes rêves.

– Et moi je t'ai déjà dis d'arrêter de faire voler mon lit.

Ils savent bien qu'ils sont incapables de maîtriser leurs dons – pas encore, tout du moins – mais ces réveils brutaux ne les aident pas à être de bonne humeur.

Soudain, à coté de l'armoire de Tooru, une tête sort lentement du miroir. Des cheveux châtains, des yeux marrons, un nez froncé et une bouche serrée. Mika les fusille du regard, encore ensommeillée, et les menace en détachant chaque syllabe :

– Si je vous entends encore une fois avant dix heures, vous êtes morts, c'est clair ?

Puis elle disparaît comme elle est venue, et la pièce redevient silencieuse. Tooru lève la tête, lance un regard à son meilleur ami, et rampe jusqu'à se glisser sous les couvertures avec lui.

– T'as un lit, fait-il remarquer en se poussant tout de même pour lui faire de la place.

Il parle plus bas désormais, peu désireux de faire revenir Mika. Une fois, elle les a poussé du haut du clocher de l'orphelinat parce que Tooru avait salit sa jupe en marchant dessus – certes, Keiji était en bas, mais cela n'excusait rien –.

Une fois bien installé, Hajime se rendort le premier et Tooru le rejoint dans son rêve, en sachant très bien qu'il ne déteste pas réellement cela.

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Day after day among extraordinary children || HaikyuuWhere stories live. Discover now