DIONYSOS

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Sparte, Grèce Antique.

Quand j'entre dans le bordel ce soir là, je ne suis pas étonné par la chaleur et l'humidité de l'endroit. L'alcool coule à flot et des chants guerriers résonnent dans l'endroit encaissé. La victoire de ma ville a été vraiment impressionnante. Les Athéniens ont vite plié bagages en voyant la folie destructrice de Sparte. D'un côté, je suis encore plus fier parce que c'est une victoire contre cette folle d'Athéna qui passe sa vie à prendre tout le monde de haut avec ses stratégies guerrières. Quant à moi, je profite des quelques instants que je peux m'octroyer avant de rentrer sur l'Olympe. Ici, mon statut de mortel me permet d'être tranquille au milieu de la foule et surtout de passer inaperçu aux yeux des dieux et surtout de ma femme. Les colères d'Aphrodite et son extrême jalousie commencent sincèrement à m'agacer. Elle est peut être la plus belle femme du monde, mais elle est aussi la plus capricieuse et imprévisible. Pire que ma mère ! Alors ce soir, je profite de quelques moments de tranquillité. J'ai envie de découvrir d'autres choses. Des guerriers m'accostent et m'invitent à leur table. Des litres et des litres d'hydromel coulent pendant que les corps se mélangent à quelques mètres. Les fêtes après guerres sont des moments à ma gloire et celle de Dionysos. L'alcool, le sexe et le sang ont toujours été liés. Et ses fêtes font honneur aux trois. La nuit passe et les prostitués déhanchent leurs fesses pour attirer le mâle avec le plus d'argent. Dans une soirée classique, j'aurais pris une de ses filles de joie contre une table, balancé quelques pièces et je serais reparti.

La musique change et magnifiquement sculpté, il apparait devant moi. Un homme magnifique aux épaules carrés, avec des articulations très fines presque féminines, des proportions presque parfaites et harmonieuses. Sur la musique entrainante, son corps se déhanche sensuellement. Au milieu de cette foule, il n'y a que lui, comme le soleil qui illumine le ciel. Mes yeux le déshabillent, l'observent. La beauté n'est pas mon rayon, mais je sais reconnaître un bel homme. Son regard croise le mien et je me sens totalement trembler. Ce superbe regard vert émeraude qui est ancré dans le mien. C'est peut être l'alcool qui me fait ça. Je m'approche un peu plus de la scène, fasciné par cet homme et ses mouvements envoutants. Son numéro se termine, il salue la scène et me fait un signe de le suivre. Je traverse les grands couloirs bruyants, poussant quelques personnes n'ont pas réussi à atteindre une chambre. Il s'arrête dans une chambre assez spacieuse, et très belle. Très différentes des chambres habituelles qui sont très simples et souvent dans un sale état. J'en déduis qu'il doit quand même avoir un certain succès pour que le patron de ce bordel lui laisse une telle pièce.

Quand j'arrive dans la chambre, il est dos à moi en train d'allumer une lampe à huile. La tension sexuelle dans la pièce est à son maximum. Devant moi, j'ai un homme au corps magnifique. Sur le moment, je suis beaucoup trop perdu dans mes pensées pour me dire que quelque chose ne va pas. C'est la première fois que je suis aussi perturbé par un homme. Les traits de son visage sont comme son corps, fins, délicats. Mon ventre se tord et je ressens une étrange envie de poser les mains partout sur lui. Quelques boucles chocolat descendent le long de sa nuque et encadrent ce visage à la fois masculin mais empreint d'un sensualité féminine prédatrice. C'est peut-être une nymphe ou même, un simple mortel. J'ai vécu des années et des années avec une femme qui alimente les fantasmes des hommes depuis des siècles, et je n'ai jamais ressenti ça.

— Qui êtes vous ? Ce sont les seuls mots que j'ai pu dire, trop hypnotisé par ce corps.

L'homme a continué de me regarder, une lueur de désir dans les yeux.

— Une nymphe ? Un faune ? Un prince ? Un roi ?

Je veux en savoir plus. Je veux savoir qui est cet homme qui me fait sentir si étrange, si bien. D'une démarche féline et séductrice, il s'approche de moi. Un faible sourire se dessine sur ses lèvres rosées que j'ai envie de dévorer maintenant. Il s'assied à califourchon sur moi, remuant ses hanches. Je vais mourir s'il continue.

— Et si j'étais un dieu ? Il me dit de sa voix rauque avec une extrême sensualité.

Impossible. Je saurais reconnaître un dieu même sous sa forme humaine. Et pourtant, je suis convaincu qu'il me dit quelque chose. Que ce qu'il dégage est de nature divine. Des mains caressent mon visage me donnant des frissons. Mon corps tremble de plaisir quand il descend ses mains plus bas. C'est Éros en personne, c'est pas possible. Ses lèvres embrassent mon corps entier sans toucher mes lèvres. Comme si c'était un endroit interdit Et pourtant, j'aimerais goûter les sienne. Il me paralyse totalement, m'empêchant de répondre à ses gestes qui deviennent de plus en plus entreprenants. Mon armure tombe au sol, presque sans que je m'en rende compte.

Ce soir, j'ai plongé dans quelques choses d'inconnu qui m'a rendu fou. Il m'a rendu fou. Ce corps chaud transpirant contre moi. Ses hanches mouvant contre les miennes, ses lèvres laissant passer des petits gémissements, ses mains qui agrippent une dernière fois les draps blancs, son visage déformé par le plaisir, le cri rauque sortit de mes lèvres quand j'ai atteint la délivrance. J'ai envie de garder des heures et des heures ces images, qu'elles restent en moi définitivement. Je finis par m'endormir totalement épuisé.

Avant le lever du soleil, il est parti. J'ai entendu ses pas sur le sol froid. Il s'est évaporé en même temps que le soleil, me laissant seul avec des centaines de questions. Quand je suis levé ce matin là, plus rien ne faisait penser qu'il était venu ou qu'il avait été là. C'est comme si j'avais passé la nuit avec une ombre ou que c'était un rêve.

#QARAfic

Quand Arès rencontre ApollonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant