Mon coloc ~Eruri~

(6) Le vrai visage d'Erwin

PDV Erwin

J'ai mal à ma tête...

Je sais que je devrais ouvrir mes yeux, mais mes paupières sont trop lourdes. J'ai l'impression que ma tête va exploser, qu'un énorme éléphant vient de me la piétiner. Maintenant, je me souviens pourquoi je n'aime pas boire. Sur le moment, l'alcool c'est agréable, la sensation est euphorique, mais le pire dans tout ça, ce sont les lendemains veille. Comment Eren peut vivre cette terrible sensation quatre jours sur sept?

Mes souvenirs d'hier sont vagues. L'un des derniers que j'ai, c'est celui de ce connard de Gelgar qui est venu nous servir une tequila. Ensuite, tout se brouille dans ma tête, les verres se sont enfilés comme de l'eau, puis ma douleur s'est effacée pour un moment. Je me souviens uniquement de Livai me disant de me calmer. C'est lui qui m'a ramené à l'appartement? Pourtant, j'aurais juré qu'il m'aurait abandonné à mon sort en me voyant ivre.

-Tu es réveillé? S'enquiert quelqu'un, il va être bientôt midi.

-Humm...

Je trouve enfin la force d'ouvrir mes yeux. La lumière m'insupporte et me fait grimacer. Qui est l'idiot qui l'a allumé? Je sens un poids s'assoir près de moi, puis en tournant la tête, j'y découvre un Livai qui me tend un verre d'eau et un petit comprimé. Qu'est-ce qu'il fait dans ma chambre en pyjama? Je crois que je vais attendre pour les questions. L'important, c'est vaincre ce poids affreux qui semble chercher à pulvériser mon pauvre cerveau. Je me redresse sur les coudes.

-C'est quoi? Marmonnai-je en désignant le comprimé.

-Un ibuprofène volé dans la chambre à Eren. C'est toujours ce qu'il prend après ses soirées... ça doit être efficace.

Voyant qu'il a raison, j'agrippe le comprimé que j'avale grâce à l'eau. Ma gorge est si sèche qu'elle fait mal. J'ai un mauvais goût dans la bouche, comme quand on est malade. D'ailleurs, mon cœur fait encore mal et je sens que si je bois trop rapidement, tout risque de ressortir.

La tête penchée sur son épaule, Livai me regarde sans le moindre sourire, attendant que j'ai terminé pour reprendre mon verre vide. Quand je pense au baiser que je lui ai offert pour rendre Mike jaloux, j'ai un peu honte. J'espère simplement qu'il ne se fera pas de fausses idées. Je dois admettre que pour un garçon de seulement 160 cm, il est assez mignon. S'il souriait un peu plus, je suis certain que je pourrais m'amuser un peu avec lui, question de rebondir de ma dernière relation... cela me ferait peut-être du bien de partager mon lit?

Je chasse rapidement cette pensée de ma tête, honteux. Il est hors de questions que j'utilise qui que ce soit, et encore moins mon colocataire. L'ambiance deviendrait beaucoup trop étrange dans l'appartement après ça. De plus, rien ne signifie que Livai peut être sexuellement ouvert. Je l'ai peut-être dégouté avec ce baiser, hier? Cependant, si c'était le cas, pourquoi prendrait-il soin de moi ce matin?

-Alors, tu ne vas pas trop mal ce matin? Demande Livai, hier soir, j'ai eu envie de te laisser là où tu étais plusieurs fois.

-Tu n'étais pas obligé de me ramener...

-Pour qu'on te retrouve mort dans une benne à ordures? Les policiers auraient voulu m'interroger et ça aurait été long pour rien. Je me suis évité les ennuis en te ramenant.

Je crois qu'il essaie de faire de l'humour, même si c'est difficile à savoir avec son ton continuellement neutre et son expression faciale quasi inexistante. Quand il parle, j'ai l'impression d'avoir affaire à un robot en provenance du futur. Peut-être que c'est le cas? Dans le fond, il est un T-800 et je suis le fils de Sarah Connor...

Je dois encore avoir un peu d'alcool dans le sang pour avoir de telles pensées. Je devrais aller prendre une douche. Ça va m'aider à me remettre les idées en place. Dans une grimace de douleur, je me lève de mon lit. C'est dégoutant, je porte encore mon linge de la veille qui empeste. J'aurais été un peu choqué de Livai me déshabille sans ma permission de toute façon. Nous nous parlons qu'à peine en temps normal, donc je ne le considère pas encore comme un ami.