[Chapitre 8]

Depuis le début
                                    

« Tu n'as rien à te reprocher Atsushi. Lui murmura doucement Himuro.
- Ne soit pas triste, Murasakibarrachi ! s'écria Kise. Sinon... Sinon je vais être triste aussi ! »

Midorima remonta ses lunettes avant de jeter un coup d'œil vers le manoir.

« Akashi avait quelque chose en tête, dit-il. Et je suis persuadé que ça n'avait pas pour but de nous nuire. »

L'As de Yosen lui lança un regard plein d'espoir. Shintarou continua :

« Akashi nous a toujours protégé. Pourquoi changer maintenant ?
-Écoutons Kagami-kun et allons voir Akashi-kun, intervint Kuroko.
-Apparemment on a pas le choix... » soupira Daiki.

Ils échangèrent tous des regards, puis hochèrent la tête avant de se lever et de retourner vers le manoir.

*** ***

Furihata se trouvait toujours dans le manoir. Il était partit chercher un verre d'eau pour Seijuro, qui était resté dans la salle de surveillance.
Le châtain sentait bien que son petit ami était mal, et cela le rendait triste. Il espérait que Kuroko et les autres ne lui en voudraient pas trop et qu'ils redeviennent amis, que tout s'arrange...

L'adolescent revint vers la pièce, verre d'eau à la main, et ouvrit la porte. Ou du moins... essaya d'ouvrir. Il se figea, sa gorge se noua. La porte était fermée.

« Seijuro ! » s'exclama-t-il.

Il s'acharna sur la poignée, mais impossible d'ouvrir. Sans parler du fait que Akashi ne donnait pas signe de vie. La panique l'envahit. Il lâcha le verre, qui vint se fracasser sur le sol, et tenta d'ouvrir à deux mains.

« Seijuro ! » hurla-t-il.

Merde... Merde, merde, merde ! Pourquoi cette porte était-elle fermée d'abord ? Son copain avait désactivé tous les systèmes de fermeture ! Et puis... même si ça s'était réactivé... Akashi se trouvait dans la salle de contrôle ! Alors il pouvait se sortir de là !

« Seijuro ! » hurla une nouvelle fois le châtain, dont la voix partait dans les aiguës.

Putain ! Le rouge n'avait pas décidé de mettre fin à ses jours quand même ? Il n'allait pas faire une pareille connerie ?
Kouki lâcha un sanglot. Il se mit à frapper contre la porte, les larmes dévalant déjà ses joues.

« Seijuro ! »

Mais toujours rien. Toujours aucune réponse. Toujours se foutu silence.
Furihata se sentit suffoqué. Il glissa contre la porte, continuant de donner des coups. Il tremblait. Il était livide. Il était terrifié.

« Seijuro...

- Furihata-kun ! » s'écria une voix dans son dos.

Surpris, il se retourna... et resta muet de stupeur en voyant Kuroko, ainsi que les autres, courir dans sa direction.

« Qu'est-ce qui se passe ?! s'exclama Kagami en arrivant à la hauteur de Kouki, inquiet.
- Seijuro est à l'intérieur ! Il ne me répond pas ! » répondit le châtain, en larme.

Les autres se figèrent. Merde... C'était une blague ?!

« Oï, Akashi ! » Interpella Aomine en s'approchant de la porte.

Il tenta de l'ouvrir, mais ce fut impossible. Murasakibara décida de défoncer la porte, mais Himuro, Kise et Midorima l'en empêchèrent, ne voulant pas d'une seconde main cassée.

« Akashi, répond-nous ! » insista à son tour l'As de Shutoku.

Ce fut le silence. Kagami se jeta sur la poignée, tentant à son tour d'ouvrir. Aomine joignit ses forces, ainsi que Wakamatsu et Kasamatsu. Mais même à quatre, ce fut impossible. Takao analysa la porte, cherchant un point faible ou autre... Rien. Rien et toujours rien.

« Akashicchi ! » s'exclama Kise, au bord des larmes.

Ils s'attendaient tous au pire. Après tous, le capitaine de Rakuzan était capable de tout et n'importe quoi. Les pleurs de Furihata redoublèrent... et Kuroko, qui jusque-là était resté auprès de son coéquipier pour le rassurer, s'approcha subitement de la porte.

« Tu es pathétique, Akashi-kun. »

Sa voix avait été ferme. Glaciale. Le joueur fantôme était en colère.

« Je ne te comprends pas. Ni moi, ni personne. » continua-t-il.

Ses camarades restèrent silencieux, ne sachant pas quoi faire.
Kuroko ne s'arrêta pas :

« Tu utilises des méthodes démesurées. Tu nous mets en danger. Tu veux toujours nous montrer ta supériorité. On ne sait jamais ce que tu as derrière la tête, on ne sait jamais sur quel pied danser avec toi. Mais... »

Le bleutée eut un temps d'arrêt. Son expression se fit bien plus triste. Il posa doucement une main sur la porte et continua, sur un ton bien plus tendre :

« Mais je sais une chose. Murasakibara me l'a fait réaliser. Tout ce que tu fais... tu le fais pour nous. Pour notre bien.
-Tu es gentil, Akashicchi ! s'exclama Kise. Tu nous as toujours défendu au collège, et je suis sûr que tu l'as aussi fait au lycée !
-Aka-shin fait toujours de son mieux pour cequ'il aime. Le shogi, le basket... Mais il fait aussi de son mieux pour ceux qu'il aime, commenta Atsuchi.
-T'es imprévisible et flippant, ajouta Aomine. Mais j'ai jamais rencontré quelqu'un se donnant plus à fond que toi.
-Il n'y a personne de comparable à toi, termina Midorima. Tu es la personne la plus admirable que je connaisse. »

Ils se turent. Ils avaient dit tout ce qu'ils avaient à dire. Tout ce qu'ils avaient sur le cœur... Mais la porte resta close.
Cependant... un bruit étouffé ce fit entendre. Les adolescents n'en crurent pas leurs oreilles. C'était impossible. Invraisemblable... Mais il fallait se rendre à l'évidence : Seijuro pleurait.

« Bon, ça suffit ! grogna Kasamatsu.
-Tu vas sortir de là, à la fin ?! s'exclama Wakamatsu.
-Aller, Akashi ! encouragea Takao. Tu ne vas pas laisser Furihata pleurer quand même !
-Nous t'attendons ! dit à son tour Himuro.
- Akashi ! cria Kagami.
- Akashi ! » Hurlèrent-ils tous.

Furihata, dont les pleurs avaient diminué, se releva, séchant les dernières larmes qui dévalaient ses joues. Il regarda la porte, une détermination incroyable l'ayant envahi... et il hurla. Hurla aussi fort qu'il le pouvait :

« SEIJURO ! »

Son appel résonna. Le temps se suspendit. Puis il n'eut plus rien. Plus rien du tout...
Jusqu'à un grincement. Un bruit de pas. Un sanglot. La porte qui s'ouvre. Akashi qui apparait. Akashi ayant les larmes aux yeux. Akashi qui sourit. Akashi qui craque, qui fond en larme... et tous ses amis, qui se précipitent vers lui et qui l'enlace.

*** ***

Le vent soufflait doucement. Le soleil disparaissait à l'horizon, prenant un repos bien mérité. Il n'y avait pas un bruit, si on oubliait les derniers gazouillements des oiseaux, ou bien les feuilles qui craquaient...

Akashi regardait le ciel, appuyé contre la rembarre du balcon. Furihata se tenait à ses côtés, en silence. Leurs mains étaient tendrement enlacées.

« Je ne comprends pas... Pourquoi tu t'es enfermé... » avoua le châtain.

Son petit ami sourit doucement. Il le regarda, approcha son visage du sien. Il l'embrassa chastement avant de coller leurs fronts :

« Nous avons tous nos phobies, Kouki. Et nous réagissons tous différemment lorsqu'elles se manifestent.

-La tienne s'est donc manifesté... ? »

Seijuro hocha la tête, mais le joueur de Seirin ne comprenait pas. De quoi son petit ami pouvait-il avoir peur ? Quelle était cette phobie qui c'était manifesté seulement aujourd'hui ?

Le rouge répondit à la question silencieuse :

« Aujourd'hui, j'ai eu peur de perdre des êtres qui mettaient cher. »

Mais aujourd'hui, sa phobie s'était aussi volatilisée. Car aujourd'hui, ils avaient tous fait un pas en avant.

Phobie { Kuroko No Basket }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant