Cut back (Bientôt retiré de Wattpad !)

Logan #26

Je suis dans cette chambre d'hôpital depuis deux jours. Malgré les avis des médecins et du père d'Hayden, je suis resté à ses côtés. Je me suis juste autorisé à aller prendre une douche. J'ai dû me frotter pendant une bonne demi-heure pour retirer tout ce sang séché. Son sang. Quand je l'ai retrouvé, il n'avait pas bougé d'un centimètre. Les médecins sont confiants face à son état. La morsure sur son bras est plus impressionnante qu'autre chose. Par chance, la blessure n'est pas sérieuse au point de devoir lui amputer. Plongé dans un coma artificiel par les médecins, il devrait se réveiller dans les prochaines heures.

Je rêve d'une nuit, non d'une semaine de sommeil, mais dès que je ferme les yeux, je le vois être emporté dans l'eau. Dans mon cauchemar, je n'arrive pas à l'en sortir. Quand je ressasse encore et encore ce qu'il s'est passé, je n'en reviens toujours pas du calme d'Hayden. Il n'a jamais crié, ni n'a jamais appelé à l'aide. Tout s'est passé tellement vite qu'il n'a pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait, je crois. Si je n'avais pas vu cette masse, large et sombre, s'éloigner de nous, je n'aurais sans doute pas compris non plus. Mon seul objectif à ce moment, c'était de le sortir de là au plus vite, avant que la masse revienne.

Je caresse sa main du bout des doigts quand je les vois bouger. Je lève le regard vers son visage et ses yeux s'agitent sous ses paupières. Je me redresse pour être à sa hauteur et lui passe la main sur les cheveux.

- Hayden. Réveille-toi mon cœur...

Je ne cesse de caresser ses doigts, comme pour le guider vers moi. Ses yeux s'ouvrent doucement et je ne les ai jamais autant aimés qu'en ce moment.

- Hayden...

Il pose le regard sur moi et tente de parler, mais je l'en empêche.

- Non, ne dis rien. Je vais appeler une infirmière.

J'attrape le bouton d'appel que je presse de toutes mes forces et me re concentre sur lui. Je me penche pour lui embrasser le front et reste quelques secondes les lèvres posées sur sa peau. Il sent l'hôpital. L'infirmière entre dans la chambre et se dirige droit vers son lit.

- Il est réveillé.

Je ne sais même pas pourquoi je lui précise. Elle le voit très bien. Elle me sourit et s'adresse à Hayden comme si elle avait déjà conversé avec lui au cours de ces deux jours.

- Bonjour, Hayden. Je vais vérifier quelques petites choses pendant que tu es réveillé.

Après un rapide regard aux machines autour du lit, elle s'active à l'ausculter. Je lâche sa main en lui promettant de revenir rapidement. Je le laisse avec l'infirmière et sors dans le couloir pour appeler son père.

Quand je rentre dans la chambre, la demoiselle en blouse blanche a terminé. Elle me regarde et me souris chaleureusement.

- Il va bien. Ses constantes sont normales. Je lui ai administré un antalgique pour soulager ses douleurs. Il a besoin de repos, maintenant.

Je hoche la tête.

- Merci.

- N'hésitez pas à nous appeler s'il y a quoi que ce soit.

Elle quitte la chambre refermant la porte derrière elle. Je m'approche du lit et prends sa main dans la mienne.

- Ton père arrive.

Il déglutit avec difficulté et je m'empresse de lui servir un verre d'eau.

- Tiens, il faut boire un peu.

Je l'aide à se redresser un peu et guide le verre à ses lèvres. Il boit une gorgée et le simple fait de devoir avaler lui semble douloureux. Je le force à boire encore un peu et repose le verre sur sa table de chevet.

- Tu m'as fait tellement peur, Hayden...

Je l'aide à se rallonger et cale mieux son oreiller sous sa tête. Sa voix est éraillée quand il prend la parole.

- Qu'est... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Tu t'es fait attaquer par un requin...

Son teint blanchit en une fraction de seconde et je vois à son regard paniquer qu'il se demande s'il ne lui manque rien. Son regard parcourt ce qu'il peut voir. C'est-à-dire pas grand-chose à cause du drap qui le recouvre. Il semble enfin prendre conscience du bandage autour de son bras gauche et y porte la main, avant que je l'oblige à la retirer.

- Non, ne touche pas. Tout va bien, Hayden. La blessure est moins méchante qu'elle n'y paraît.

- Mon bras...

- Il est là, tu vois bien. Tu devrais te reposer.

Je tire le fauteuil du coin de la chambre jusqu'à son lit et m'assois dessus. Je caresse son poignet jusqu'à ce qu'il arrête de lutter et ferme les yeux.

- Je reste là. Je suis là.

L'instant d'après, il dort profondément.