Le Dessinateur

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Je m'appelle Marc ... Marc Anciel.

J'ai 14 ans et je suis collégien dans l'établissement Françoise Dupont à Paris. Je suis plutôt quelqu'un de solitaire. Peut-être parce que je suis timide et que je n'ose pas vraiment approcher les autres ou peut-être l'inverse. Les autres n'osent pas m'approcher à cause de mon look. Il faut dire que je détonne au milieu de mes camarades de classe.

Est-ce que c'est parce que j'aime porter du rouge à lèvre et du mascara? Est-ce que c'est parce que j'ai l'air d'un punk avec ma dégaine et ma coiffure? J'en sais trop rien et en vérité, je n'en ai que faire... Même si quelque fois, le regard des gens peut être blessant. J'ai appris à passer outre et je ne m'en porte que beaucoup mieux.

Au collège, il y a un endroit où j'aime me réfugier, loin des gens et loin du monde. C'est sous les escaliers. Quand j'y vais, j'ai l'impression de disparaître de la surface de la planète. Je sors mon carnet moleskine de mon sac, de temps en temps je mets mes écouteurs dans les oreilles, et je commence à me perdre dans la musique et dans les mots. Tous les styles musicaux m'inspirent, que ce soit le classique, le jazz, le rock, le métal, l'électro ou les orchestres symphoniques épiques. Je mets le son à fond et je m'immerge totalement, ne faisant plus qu'un avec la musique. Sauf que maintenant, j'évite de plus en plus d'en écouter pendant les pauses. Plusieurs fois je n'ai pas entendu la sonnerie, je suis arrivé en retard, ou bien j'ai carrément séché les cours sans le vouloir, ce qui m'avait valu quelques heures de colle. N'arrangeant rien à mon cas de marginal.

Un jour, il y a eu cette fille qui est venue me voir. Marinette... Marinette Dupain-Cheng. Elle est en 4ème B. Elle m'avait aperçu entre les marches de l'escalier et avait été intriguée par ce que je faisais.

"T'es fan de Ladybug?" M'avait-elle demandé avec son grand sourire sot et ses yeux pétillants.

Tout ça parce que j'avais un dessin de Ladybug sur mon téléphone portable pour me servir d'inspiration. Non, je ne suis pas fan de Ladybug. Enfin si... Tout le monde aime Ladybug! Bref.

Elle s'était assise à côté de moi et me posait des tas de questions. Elle n'était pas farouche. C'était plaisant, mais trop intrusif d'un coup à mon goût. Je me sentais vraiment oppressé par sa seule présence. Je lui ai juste expliqué que j'aimais écrire.

"Tu écris des histoires sur Ladybug? Tu me fais lire? J'adore Ladybug moi aussi."

J'avais tout de suite refermé mon carnet en signe de désapprobation. La jeune fille aux couettes s'était tout de suite excusée pour son manque de politesse. Ce n'est rien, c'est juste que je n'aime pas qu'on fasse intrusion dans mon univers comme ça.

En fait, je n'ai pas tout dit. Depuis quelques temps déjà, je suis tombé amoureux. Enfin je crois. En tout cas, il y a quelqu'un qui fait battre mon cœur. Je ne sais pas comment c'est arrivé. Enfin si, je sais pertinemment comment c'est arrivé.

Vous savez, au collège Françoise Dupont, ils nous arrivent toujours des aventures étranges. Il y a souvent des super vilains qui s'en prennent à nous ou à la population parisienne. Des gens dits "akumatisés". On les appelle comme ça parce que ces personnes se font posséder par un papillon violet maléfique sous le coup d'une émotion négative et se métamorphosent. Depuis quelques temps déjà à Paris, il y a ce super vilain mystérieux dénommé Papillon qui sème la terreur régulièrement. Il cherche à récupérer des bijoux magiques appelés Miraculous. Et pour nous protéger de ce nouveau mal, deux super-héros, Ladybug et Chat Noir, sont apparus en ville.

On les voit souvent du côté de notre collège aussi. C'était lors de l'une de leurs interventions et pendant un mouvement de foule que je l'avais croisé pour la première fois. C'était le jour de la photo de classe. Toutes les classes défilaient dans la cour pour prendre un cliché avec un photographe professionnel commandé par le directeur. Comment n'avais-je jamais pu l'apercevoir avant? Nous étions dans le même établissement. Peut-être que je devrais passé moins de temps sous mes escaliers. Ces cheveux roux flamboyants, ces yeux bleus turquoises, ces joues bien rondes, cette petite taille. Je ne sais pas ce qui m'avait plu. Mais j'avais été comme envoûté par sa présence alors que nous nous étions à peine croisés 10 secondes pendant que nous évacuions tous l'établissement, tant qu'il était encore temps, sous peine de se retrouver transformer à notre tour. Lui ne m'avait probablement pas vu, trop effrayé qu'il n'était. Il devait penser avant tout à se mettre à l'abri avec ses amis. Moi aussi, je devais penser à me mettre à l'abri, mais je sais pas, quand je l'ai croisé, que nos épaules se sont entrechoquées dans la confusion générale, j'ai eu l'impression que le temps s'était arrêté autour de nous. Je ne sais pas trop comment l'expliquer, ça ne m'était jamais arrivé avant. Il était entré dans mon univers...

Je ne me rappelle plus vraiment ce qui s'était passé ensuite, j'avais probablement dû me faire transformer par le vilain du jour, une certaine Reflekta. Quand j'avais repris connaissance un peu plus tard, j'étais confus, dans la cour de l'établissement, près de mes escaliers fétiches. Je l'ai vu un peu plus loin reprendre conscience, lui aussi, au milieu de ses camarades. La vie pouvait reprendre son cours normal, sauf que maintenant, je sentais mon cœur battre et se serrer dans ma poitrine.

Inverso - PrologueDove le storie prendono vita. Scoprilo ora