Cercle ~ Tome 1 : Les légendes perdues

Prologue • Cinquième partie

Un peu plus loin à l'étage, j'aperçois Mirès massacrant ceux qui nous attaquent. Du moins, je crois. Ils n'arborent aucun uniforme et c'est ce qui porte à confusion. C'est probablement une technique ayant pour but pour ralentir le temps de réaction de nos troupes. En tout cas, elle ne réussit pas à faire douter mon frère. Il tue ces gens comme si de rien n'était, comme si nos ennemis n'avaient pas de famille. J'imagine que ce genre d'immunité est nécessaire pour la guerre.

Quand il me remarque, je crois même voir un sourire sur son visage, un sourire de soulagement. Cependant, il s'évanouit quand il aperçoit Mia.

– Que fait-elle avec toi ? Pourquoi êtes-vous ensemble la nuit ?

Le général vient gracieusement à mon secours en répondant avant moi.

– Votre Majesté, si je peux me permettre, j'ai personnellement veillé à ce que le prince soit isolé. Je vous assure que je ne laisserai en aucun cas le prince passé la nuit avec une servante.

– Nous n'étions pas ensemble, que vas-tu t'imaginer là ? Je renchéris avec conviction. Je l'ai simplement vu dans le couloir, elle paniquait alors j'ai décidé de l'emmener avec moi.

– Peu importe, fait-il ne semblant pas croire à notre version. Venez avec moi, la servante aussi.

Mia a un discret soupir de soulagement. Pendant un instant, tout comme moi, elle a pensé que Mirès allait la laisser à la merci du premier assaillant venu. Je ne m'étonnerai pas d'une décision pareille son état d'esprit actuel.

Nous nous déplaçons rapidement à travers le palais en essayant de trouver l'endroit où les gardes se sont rassemblés. Ils sont censés assurer la sécurité de l'empereur, mais en ce moment, ce n'est clairement pas le cas.

Mon frère aperçoit les derniers soldats qui nous bloquent la route, il me prend par le bras et me pousse dans une salle, la plus proche. Il en fait de même avec Mia. Il barricade la porte de l'extérieur et nous ordonne de rester à l'intérieur. Non ! Que fait-il ? Il mourra à ce rythme-là !

J'essaie de défoncer la porte et lui crie de toutes mes forces d'ouvrir, mais il ne m'écoute pas. Je l'entends ordonner à travers la porte d'aller dans l'aile ouest du palais. Je ne comptais pas à l'écouter, mais Mia me tire par le bras. Elle essaie de me raisonner en me disant que si je veux rester en vie, je ferais mieux d'obéir à l'empereur. De plus, il ne risque rien avec son plus fidèle vassal droit à ses côtés.

Je cesse de me rebeller. Ce n'est pas le temps d'avoir ce genre de pensées. Il risque sa vie pour moi alors que je réagis comme un sale petit enfant ingrat. J'imagine que c'est pour cela qu'il est empereur et que je ne le suis pas.

Je regarde tout autour de moi en espérant trouver un passage secret. C'est très courant dans les pièces de l'aile des appartements impériaux pour les courriers secrets, les visites coquines ou les rencontres très peu recommandables.

Je trouve enfin, sous les yeux ébahis de Mia, le levier qui actionne le passage. J'y insuffle un peu de magie et le tour est joué. Elle n'a aucune idée de ce que ce palais réserve sous ces murs dorés.

Nous pénétrons le passage qui mène à des tunnels complexes. Je prends le temps de le refermer derrière nous, ne laissant aucune preuve. Il est hors de question que je me fasse capturer pour une erreur aussi bête.

Je fais de mon mieux pour me remémorer les plans de ces souterrains. Me perdre ici avec Mia serait un véritable cauchemar. Elle semble être claustrophobe. C'est intéressant, elle ne m'en avait jamais parlé. Elle ne me parle pas souvent d'elle tout court.

– La sortie est-elle proche ? J'ai une folle envie de creuser avec mes ongles vers le haut.

– Nous sommes bientôt arrivés à l'aile sécurisée, ne t'inquiète pas. En plus, ces tunnels sont solides, ils n'ont aucune chance de s'effondrer ! Enfin, je crois.

– Tu as un vrai don pour rassurer les gens, toi.

J'arrive à me retourner assez pour apercevoir un petit sourire en coin sur son visage. Je suis content d'être arrivé à la détendre. C'est mieux ainsi ; nous ferons moins de bruir et l'attention de l'ennemi ne se portera pas sur un plancher parlant.