Chapitre III: Nouvelle école

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- Mais qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans je n'ai pas six ans ? Vous...

- Si tu n'as pas six ans, me coupe-t-elle, comme tu aimerais tellement me montrer, pourquoi ne me suis-tu pas gentiment ? Parce que vois-tu, en ce moment, j'ai l'impression de parler à Christine lorsqu'elle me fait une crise.

C'est la phrase de trop. Dans un espèce de râle mélangé à un cri, je tasse les couvertures et me lève d'un bond. La longue robe de nuit que je porte traine sur le sol lorsque je me lève et j'enfile les pantoufles qui sont sur le bord du lit avec la robe de chambre de soie. Josée me regarde avec un espèce de sourire triomphant et je lui lance un regard noir. Espèce de sale espiègle, elle l'a fait exprès ! Elle se retourne vers la porte et je la suis pour aller dans la salle à manger probablement. Si elle m'avait demandé de me changer, je crois que mon doigt d'honneur se serait levé tout seul.

Nous traversons les couloirs et descendons l'escalier principal avant d'emprunter d'autres couloirs et d'arriver dans une petite salle à manger, probablement celle qu'ils utilisent habituellement. Je m'assois derrière la table, sur une chaise capitonnée blanche, et regarde la famille chez qui j'ai atterris. Des plats sont sur la table ainsi que des aliments et autres au centre sur un plateau tournant. Si je n'étais pas affamée, je bouderais clairement le petit-déjeuner que Josée me force à prendre, mais il se trouve que je n'ai pas soupé hier soir, manque de tac ! Je me sers donc un bol de céréale santé, puisqu'évidemment il ne pouvait y avoir quelque chose que tout le monde mange, et un verre de jus. Christine et Johnny se chamaillent et Josée les réprimandes alors que Albert mange en pianotant sur une tablette près de plus et répondant de temps en temps à des texto sur son téléphone cellulaire de l'autre côté.

Le téléphone de Josée sonne d'un seul coup et elle se lève de la table et pars pour répondre et je reste donc dans cette atmosphère plate des deux enfants qui ont recommencés à manger ainsi que leur père qui est trop assommé par le travail pour profiter de sa famille. C'est désolant à voir, cet homme ne doit même pas savoir ce que c'est que de profiter de la vie.

Josée revient et je ne prends même pas la peine de la regarder, préférant fixer les céréales qui sont devant moi. Je mange en silence, pianotant sur le téléphone qu'ils m'ont donné hier dans la limousine. Comme ils m'ont donné carte blanche pour mes achats, d'après ce que j'ai crus comprendre sur le chemin du retour lorsque Josée m'a tendu un paquet de cartes différentes, j'ai pris un abonnement à AppleMusic, qui m'offre toute la musique que je désire et si jamais elle n'y est pas, j'ai pris un autre abonnement, mais à Spotify, qui est l'équivalent, mais avec plus de musique la plupart du temps. J'ai aussi installé des jeux et les applications populaires du moment. Pourquoi me priver ? Je ne reste pas ici de toute façon, plus vite je me rends moi-même insupportable, plus vite je pars. C'est aussi simple que cela, habituellement, ça fonctionnait dans les autres familles, qui brisaient leur contrat de me garder et me renvoyaient à Benoît.

Je termine mon petit-déjeuner en un temps record et me lève rapidement afin de partir le plus rapidement possible de la table. Je viens pour partir, mais Josée m'arrête dans mon élan.

- Où vas-tu comme cela ? Nous ne t'avons pas donné la permission de te lever de table.

- Comme si j'avais besoin de votre permission.

Et alors qu'elle commence une phrase, je quitte la pièce rapidement. Je n'ai pas envie de me battre une deuxième fois. Je réfrène mon envie d'appeler Benoît encore une fois, me disant qu'il mérite mieux que l'appel d'une gamine capricieuse.

En croisant une domestique, je lui demande de me conduire à ma chambre, ce qu'elle fait sans rechigner. Habituellement, je me trouverai totalement stupide, mais si je veux quitter cet endroit au plus sacrant, je dois me dépêcher de regagner la pièce me servant de chambre afin d'enfiler d'autres vêtements pour partir dans cette stupide école. Oui, tout compte fait je vais y aller, je n'ai pas envie de rester ici toute la journée. Plus vite je quitte, plus vite j'évite la tête de la femme voulant prendre la place de ma mère. Je n'ai pas la moindre idée de ce qui m'attend dans l'établissement où je m'en vais, mais ça ne peut probablement pas être pire qu'ici. Je pourrais très certainement faire croire que je vais au cours et simplement ne pas y aller. C'est une idée intéressante, mais je ne sais pas si je serai capable d'éviter les personnes censés s'assurer que l'ont soient dans nos classes.

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