Chapitre 7

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Il ne fait pas que renforcer les liens entre les deux amoureux, un enfant rend un couple inséparable.

-Tank, lokho, nop, bakane, bat, beut guemigne. Avait repris Yolande en touchant les parties concernées (Le pied, le bras, l'oreille, le nez, le cou, les yeux et la bouche) .

-C'était trop lent Babe. Rit Bashir.

-Ahh, mais c'est fatiguant. Se plaint-elle.

-Une dernière fois, regarde faire l'expert.
Bashir refait les gestes mais arrivé aux deux derniers membres, il se trompe. Ce qui les fit rire tous les deux.

-J'abandonne, déclare Erika en couchant la tête de son mari sur sa cuisse.

-Moi aussi.

-Si le prof est nul, ben l'élève ne peut qu'être pire. Dit-elle en caressant les plis formés par le front de Bashir.

-Je ne suis pas nul. S'offusque le jeune homme. Je me suis juste trompé en voulant faire de toi une professionnelle.

-Ouais c'est ça !

Elle lui prend la main pour reinspecter ses doigts qui viennent de subir une manucure dont elle-même s'est occupé plus une pédicure complète. Dans le rire, la bonne humeur et les taquineries.

Yolande avait rempli une bassine d'eau tiède où elle a mis une petite quantité de bicarbonate de soude. Assis sur le canapé avec un plat de chouquettes fourrées à la chantilly et devant un match de foot, Bashir est difficilement convaincu par sa femme afin qu'il mette de côté son "aise" et fasse ce qu'elle veut. Il trouvait ça absurde que Yolande veuille lui laver les pieds à cette heure. Mais puisqu'elle y tenait, il a voulu lui faire plaisir.
Toute heureuse, elle a sorti son matériel pendant que Bashir avait trempé ses pieds dans l'eau. Il se plaignait comme quoi c'était chaud. Alors elle a rajouté un peu d'eau jusqu'à ce que la température lui convienne. Très appliquée dans sa tâche, elle frotte les talons ainsi que toute la plante des pieds avec une petite roche. Les doigts et même l'arrière ne sont pas laissés en rade. Puis, à l'aide d'un coupe-ongles, elle coupe tous les ongles des orteils et des doigts. Bashir grimaçait quelques fois pour montrer qu'il avait mal. Yolande riait en lui caressant la plante des pieds pour qu'il se détende.
Fini, elle éponge ses pieds après avoir tout limé ensuite les doigts. Un mélange de vaseline, de karité et d'huile de coco est enduit sur la peau. Des chaussettes blanches et propres parent ses pieds qu'Erika prend le soin de remettre sur le canapé après lui avoir demandé de continuer à suivre son programme.

-Merci, dit Bashir en lui tenant la main alors qu'elle lui donnait le dos.

Elle sourit puis sort avec son matériel. Sans un bruit, elle revient s'asseoir près de lui pour regarder même si cela ne l'intéressait pas beaucoup.

C'est à la fin de la partie, qu'ils ont commencé à jouer comme des petits enfants.

C'est ainsi depuis que toute la famille ne leur parle plus. Oui tous sans exception. Ils se tenaient compagnie et partageaient leurs moment de bonheur. La maladie de sa maman a créé une tension énorme. Bashir a failli en venir aux mains avec ses propres frères et ses soeurs lui ont craché leur venin en le traitant d'incapable, de raté de la vie sans oublier sa femme qui était choquée par tant de vulgarité et de haine.
Mayram était la seule qui n'avait pas parlé depuis l'altercation. Elle avait même essayé de les calmer, sans succès.
Dame Marietou passait la nuit à l'hôpital et le couple mixte était persona non grata là-bas. C'est quand il est allé demander des nouvelles à Cheikh Omar que celui-ci s'est énervé et a commencé à sortir des choses abjectes à son encontre. Leur mère avait poursuivi sa comédie jusque là.
Bashir était au summum de la nervosité, même son Erika n'a pu le calmer que deux heures après. Il voulait les frapper tous. C'était la première fois qu'elle le voyait dans cet état. Elle était obligé de fermer la porte et de cacher les clés, mais il était pire qu'une panthère en cage.

Cocktail molotov Where stories live. Discover now