Agathodæmon

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« Le clan Hiki est en train de se faire écraser, remarqua Daisuke. »
Je grinçais des dents, je savais que je devais secourir ceux qui m'avait sauvé mais je me rappelais toujours la mise en garde qu'Il m'avait donné, de me montrer sous ma vraie nature qu'en cas de grand nécessité.
Mais... beaucoup tombait sous les coups de ce clan :
« Baïla, Kori, Tsuguha... murmurais-je en voyant leurs corps inanimés dans les gravats. »
Des larmes coulèrent sur mes joues, des larmes d'impuissance. Je voyais mes amis, ma famille tomber sous le coup de ce clan. Pour qui se prenait-il ? Qui était-il pour oser venir attaquer cette école aussi impunément ? Comment osait-il toucher à ceux qui m'avait recueilli, qui m'avait sauvé ? Je serrais les poings de rage. Je me tournais vers mon ami :
« Daisuke, vas-y.
-T'es sûre ?
-Depêche-toi avant que je change d'avis. »
Il se leva et posa une main sur mon épaule :
« Heureux de te revoir Agathodæmon »
Mon corps se mit à luire d'une lumière blanche. Daisuke recula et tendit le bras vers le ciel, il cria :
« Viens, Agathodæmon ! »
Et je fus dans sa main.
Enfin, plutôt, il tenait une immense épée noir avec des irisations sanguines. Un immense rubis était incrusté à la base de la lame retenu par des sortes de griffe en onyx. La poignée était faite de mini-onyx encastré les uns dans les autres.
« Me permets-tu de me préparer aussi Arme sacrée ?
-Fais donc Manieur Suprême. »
Il ferma les yeux et murmura :
« Je suis Arkhange, Manieur Suprême, j'invoque le pouvoir des cinq armes. »
De la fumée l'entoura. Un manteau long gris et doré tomba sur ses épaules. Il recouvrit sa tête de sa capuche et sortit des décombres.

***

Je fus surpris qu'elle cède aussi vite, mais j'étais content. Alors sans une hésitation je prononçais son nom :
« Agathodæmon. »
Elle se transforma devant moi et je levais le bras paume ouverte vers le ciel pour que l'épée vienne dans ma main. Puis je prononçais le mien et je redevins ce que j'avais toujours été, le Manieur Suprême, capable de manier les cinq Armes Sacrées, l'épée, le bouclier, l'arc, la faux et le bâton guérisseur. Seiren, alias Agathodæmon, était l'épée sacrée bien qu'elle aurait préféré être l'arc. Je sortis de derrière le mur et me faufilais discrètement entre les décombres de l'Institut. Les magiciens ennemis marchaient tranquillement à la recherche des survivants. Tenant fermement l'épée, je m'approchais discrètement d'un ennemi. Une fois la première attaque lancée, la vitesse serait ma seule issue, je devais esquiver les sorts et Agathodæmon me protégerait des autres. Je commençais de courir et, alerté par mes bruits de pas, il se retourna, je levais l'épée et le tranchais sans une hésitation. Il mourut sans comprendre ce qui lui arrivait. Je courus vers les autres, ils commencèrent leurs sorts. Mais aucun ne me toucha. Quand je suis le Manieur Suprême, mes sens sont plus aiguisés, ma vitesse et ma force sont décuplée et mon instinct prenait le dessus. J'attaquais, feintais, esquivais ou me défendais naturellement, sans avoir besoin d'y penser. Comme un danseur effectue des pas de danse sur la piste. J'en avais éliminé une dizaine mais il en restait toujours autant. Je devais trouver le chef et le tuer, peut-être que les autres paniqueront et se disperseront ou qu'ils fuiront. Je courais dans leur rang, les tuais l'un après l'autre depuis dix bonnes minutes quand j'entendis un hurlement strident.
« Oh non, me dit Seiren.
-Tu crois que ... ?
-Je crois pas, je le sais. »
Ça se compliquais, mais je ne m'arrêtais pas pour autant. Puis une voix, sûrement amplifiée grâce à la magie cria :
« Si tu bouges encore je la tue ! »
Bien entendu, je m'arrêtais aussitôt et je tournais la tête vers la voix. Du haut d'une montagne de gravat, je vis un homme tenant une jeune fille par le cou :
« Oh non ! cria Seiren.
-Quoi ?
-C'est Saraï Saïki !
-Qui ça ?
-Une de mes camarades de chambre.
-Ah merde. »
Je me tournais vers lui :
« Libère-la !
-Et pourquoi le ferais-je ? répondit-il
-Elle n'a rien à voir avec ça !
-Pourtant, elle connait celle que je cherche ! »
Je regardais Seiren, était-ce possible qu'il la cherchât elle ?
Oui, c'était plus qu'évident, seulement ce n'était pas vraiment la bonne question. Non, la bonne question était plutôt : est-ce qu'il connaissait un tant soit peu les pouvoirs de celle qu'il recherchait ? Si c'était non, alors cela m'avantageais, si malheureusement il le savait, alors nous étions dans une impasse.
« Dis, lança alors Seiren.
-Quoi ?
-Je crois que je le connais...
-Comment ça ?
-Il a changé mais son âme reste la même.
-Qui est-ce ?
-Celui qui a tué mon créateur et celui qui veut notre mort Ryûnnosuke. »

Tome 1 : Secret de Magie // TerminéeWhere stories live. Discover now