Houleuse confrontation

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Il était 7h30, j'allais à la cantine quand je vis un groupe de jeunes magiciens qui s'avançait vers moi. Je m'immobilisais. Une fille aux long cheveux bruns prit la parole :
« C'est toi la fille du clan Hiki ? »
Je ne répondis pas :
« On dirait qu'elle à perdu sa langue, ajouta un autre.
-Mais non Sassy, elle a peur, regarde elle tremble ! »
Effectivement, le froid mordant de la bise faisait trembler mes mains :
« Alors Hiki ! Tu te prends pour la meilleure hein ? siffla la première.
-Regarde-là, la grande Gaïa Hiki à peur, dire qu'une mauviette comme toi fait partie du clan Hiki, ajouta t-elle avec une pointe de jalousie dans la voix. »
Je baissais la tête. Je n'étais pas Gaïa. Soudain, le souffle me manqua, je ne pouvais plus respirer. Je portais les mains à ma poitrine, j'entendis chanter. Les autres riaient, me frappaient. Je tombais à genoux, les ténèbres s'insinuaient dans mes yeux. Je ne voyait plus rien, mais je sentais les coups.
Soudain, j'entendis un chant, différent de celui du premier. L'air revint dans mes poumons et ma vue revint bien qu'elle fut brouillée. Les chants se battaient, les magiciens-chanteurs essayaient de prendre le pas l'un sur l'autre. En tout cas, ils se battaient admirablement bien. Je restais couchée par terre, peut-être qu'ils croiront que je m'étais évanouie et qu'ils me laisseront tranquille. Le premier chant s'arrêta et j'entendis des pas précipités sur les graviers de l'allée. J'ouvris les yeux. Je voyais une lumière blanche vaciller devant moi.
« Hé tout va bien ? »
Je levais la tête. J'aperçus une silhouette. Je vis, avec peine, qu'on me tendait une main. Je la saisis et on me releva avec aisance. Seulement, on m'avait relevé un peu vite et je titubais. Quelqu'un posa une main sur ma taille pour me stabiliser. Ma vue s'éclaircit un peu et je vis que c'était un garçon. Je rougis, gênée qu'il m'ait vu me faire... Comment dire... prendre une raclée ? Oui, on va dire ça. Je m'écartais vivement.
« Tout va bien ? répéta t-il.
-Oui... répondis-je. »
Je voyais bien qu'il savait que je mentais, mais je m'en fichais. Cependant, j'avais les jambes molles et j'allais bientôt m'écrouler si je restais debout.
« Tu n'as pas l'air bien, tu es sûre que tu ne veux pas aller à l'infirmerie ?
-Non ! m'écriais-je vivement. »
Il haussa un sourcil :
« Pourquoi ?
-Ça... ça ne te regarde pas ! »
Il sourit :
« D'accord d'accord, je ne t'emmène pas à l'infirmerie. »
Je n'ajoutais rien, d'habitude, les personnes que je rencontre s'empresse de me demander si je ne suis pas La Gaïa Hiki du clan Hiki.
« Merci, murmurais-je en baissant la tête, je vais y aller. »
Je me retournais et commençais à partir, quand je trébuchais de nouveau, il me rattrapa de justesse, encore.
« Doucement, me dit-il.
-Désolée, je suis fatiguée...
-Fatiguée ? C'est pas comme si on avait failli te tuer... »
Je souris piteusement :
« J'ai l'habitude... »
Il s'écarta de moi pour me regarder dans les yeux.
« Que veux-tu dire ?
-Quand on est la honte, la faiblesse du clan le plus puissant, on doit être éliminée... »
Son visage eut une moue de surprise.
« Je ne comprends pas... ajouta t-il
-Tu es bien le seul... »
Il me regarda dans les yeux, ses yeux était verts foncés, comme une forêt ou les arbres sont trop près les uns des autres pour que la lumière passe.
« Je fais partie du clan Hiki, Seiren Hiki.
-Je vois, enchantée Seiren, je suis Ryôma Akasaka.
-Akasaka, murmurais-je, un clan puissant lui aussi non?
-Bah... »
Je me demandais pourquoi il n'était pas resté dans son clan pour apprendre avec ses parents. C'est ce que font les enfants des magiciens des clans puissants et nombreux. Et, d'après ce que j'avais appris, le clan Akasaka était composé d'une cinquantaine de magiciens. Autant que le mien. Il semblait gêné qu'on parle de son clan, et je me demanda si il était comme moi. Une honte, la preuve d'une faiblesse de son clan. J'aurais aimé lui poser la question mais la nuit allait tomber ; la cantine était sûrement terminé. J'avais faim mais je devrai attendre demain matin en espérant qu'on me laisse aller à la cantine. De plus, le couvre-feu allait bientôt sonner, il fallait retourner au dortoir.
« Bon, je crois qu'il faut y aller, dis-je.
-Ouais, et on devrait se dépêcher, le couvre-feu sonne dans cinq minutes. »
On se mit à courir vers les dortoirs. Composé de quatre étages, deux pour les filles, deux pour les garçons. Je ne savais même pas dans quelle chambre j'allais être. Une fois devant la porte, je l'ouvris et un surveillant se précipita vers nous :
« Ryôma, Mademoiselle Hiki ! Où étiez-vous ?
-Désolé, on n'a pas vu le temps passer, on discutais...
-Bon, ça va pour cette fois, l'interrompit-il, Ryôma, ta chambre est à l'étage trois, chambre 228 voici la clé. »
Ryôma me lança un dernier regard et se précipita vers l'escalier.
« Mademoiselle Hiki, vous êtes à l'étage deux, chambre 190, tenez la clé. »
J'allais me diriger vers l'escalier quand le surveillant posa une main sur mon épaule :
« Vous devriez faire attention, les élèves de cette école ne sont pas tous fréquentables. »
Je ne le regardais ni ne me retournais, j'avais bien compris qu'il parlait de Ryôma. Sans un mot de plus, je partis vers ma chambre.

Arrivée devant la porte, je m'aperçus qu'elle était déverrouillée. J'entrais et je vis deux filles assises sur leur lit. Elles levèrent la tête et sourirent :
« Salut ! Je suis Yukino Saïki et c'est ma petite sœur Saraï Saïki.
-Salut... répondis-je mal à l'aise, je m'appelle...
-Je sais ! s'écria Saraï, tu es Gaïa Hiki ! Je suis trop contente de te rencontrer ! »
Je fis une grimace :
« Euh... Je ne suis pas Gaïa mais sa sœur aînée Seiren. »
L'expression de la plus jeune se voila pendant quelques secondes puis elle sourit de nouveau :
« Mais tu es du clan Hiki non ? Alors c'est trop bien ! »
J'esquissais un sourire, qu'allait-elle dire quand elle apprendra la vérité ? Pour le moment je souris. Je vis que ma valise avait été monté :
« Vous aussi vous avez trouvé vos valise directement dans la chambre ? demandais-je.
-Oui ! C'est génial, s'exclama Saraï. »
Je regardais la disposition des lits. Il y avait un lit à étage et un lit seul à côté. Comme elles étaient assise sur le lit à étage, je supposais que le lit seul était le mien. J'y posais ma valise et je l'ouvris, après la confrontation avec les magiciens, je n'avais qu'une envie, me coucher. Je pris une chemise de nuit bleue et allais me changer dans la salle de bain de l'étage.

Tome 1 : Secret de Magie // TerminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant