jules,
je repense à mes années passées à moitié sur le banc de l'amphithéâtre de la fac, à moitié en position fœtale dans ma couette à me demander si tu pensais à moi.
j'pense que c'était de loin les pires moments de ma vie, tu sais, cette impression que tu ne sortiras jamais de ce gouffre, de cette abysse, de cet océan qui t'encercle. j'ai cru sombrer dans une sorte de folie incertaine. puis j'ai mis mon cerveau sur pause, je n'ai plus pensé à moi. je n'ai touché à aucun autre corps, je n'ai embrassé aucunes autres lèvres, dormi dans aucun autre lit et partagé aucune autre bière. je n'ai plus jamais joui de la vie ou d'aucun autre plaisir. j'ai trainé mon cul en cours, j'ai finis la fac et j'ai quitté la france pour partir réaliser une thèse sur les civilisations au pérou. ça m'a fait du bien mais ce n'était pas suffisant. je repense au moment où, dix ans après ton départ, j'ai réalisé que mon coeur était toujours en miettes et si tu savais comme ça m'a fait mal, presque plus que quand tu m'as quitté.
