jules,
j'nous revois sur le quai de la gare, moi qui reste et toi qui t'en va, qui m'fuit, qui s'barre, loin, au bout du monde,
je cherche à te retenir mais tu ne m'écoutes pas, tu fais la sourde oreille, tu ne me regardes même plus dans les yeux mais fixe un point au dessus de mon épaule droite, la regardes-tu de loin ? celle qui semble m'avoir détrôné de ta mémoire et ton coeur ? est-elle là, elle aussi, sur le quai, attendant que je m'en aille, le visage larmoyant, pour te retrouver ? ou bien est-ce qu'elle t'attend à lille dans un appartement tout beau tout neuf avec une salade composée prête dans la frigo ? si tu savais comme à cet instant je la hais, mais comme je te hais plus encore,
penses-tu à moi quand tu pars comme ça ? j'ai mal à la tête quand tu essayes de me réconforter, lançant de vaines explications à travers la foule.
tu sembles contenir des larmes au coin de tes yeux, mais moi, je ne cherche plus à les retenir,
à quoi ça rime moi sans toi ?
t'étais tout jules.
