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Assis sur ma chaise, les jambes étendues sur la moquette beige à motifs, je sens mes paupières s'alourdir.
La main qui se perd sur la cigarette. Le regard qui se noie dans le brouillard. Je laisse tomber la cendre dans la coupelle de verre. Goutte après goutte.
Dans ce bar désert, avec sa lumière rouge, ses rangées de tables silencieuses, et son sol type resto chinois un peu miteux, je compte mes doigts. Ils jouent avec le verre de whisky qui se balance. Comme un bateau à la mer.
Les autres se brûlent dans le tabac.
Je sens les microparticules du monde qui se rassemblent, se serrent, et s'écrasent, dans mon cœur.
Quand je lève la tête, tu es là.
Assis un peu plus loin. Voilà que tu me regardes. Avec tes grands yeux noirs. Tes cheveux noirs. Ton costume noir. Et ta candeur.
Ça faisait longtemps que quelqu'un m'avait regardé comme ça.
