Chapitre 22

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La fenêtre de la Jeep se baissa et ralentit, donnant vue à un officier qui nous toisa du regard longuement, nous analysant, pour finir par hocher la tête. La fenêtre se referma et la voiture accéléra. C'était au moins le quatrième homme qui nous contrôlait de la sorte. Je commençai à en avoir marre. Je lançai un regard au rétroviseur, les deux autres Jeep derrière nous avait eu droit au même traitement.

Je regardai par la fenêtre de la voiture, nous arrivions dans un quartier très.. hupé. Les quelques rayons de soleil présents offraient un air paisible. On passa d'abord un petit rond point où une statue en forme de cygne jaillissait de l'eau sortant avec une telle délicatesse que j'aurai voulu qu'elle m'effleure. On prit la seule sortie disponible à ce rond-point et on arriva devant une petite rue qui se finissait en un cul de sac. Je restai ébahie devant ce que je voyais. 4 gigantesques palais s'étalaient de leurs hauteurs, toutes aussi belles les unes que les autres. Je n'avais jamais vu un sol pareil, si lisse. La pelouse présente entre les bâtiments était fraichement taillée. L'architecture sur ces maisons, les moindres centimètre carré semblait avoir été construit avec une infime précision. La route se finissait à vue d'oeil, elle ne comptait que ces 4 bâtiments, en même temps. De telles habitations ne pouvaient appartenir qu'au Gouvernement. Tout cela me semblait si loin de mon petit appartement. C'était comme une petite bulle loin de tout. C'était un petit quartier, sécurisé, accessible après une multitudes de contrôles, où seuls des personnes importantes venaient.

Je jetai un coup d'oeil au conducteur. Il ne montra aucune émotion spéciale, comme s'il voyait ce quartier pour la millième fois. Cet homme m'avait attendu au pied de mon immeuble, dans cette Jeep, accompagné de deux autres voitures semblables. Il m'avait informé qu'il allait me conduire aux membres de notre Gouvernement et m'avait gentiment ouvert la porte, m'invitant à monter. Je n'étais sortie de l'hôpital que depuis 2 jours, c'était aussi le délai que j'avais eu pour me préparer à rencontrer les membres du Cabinet. 

On y était.

Mes mains étaient moites, mon regard se posait partout. Une telle chance que j'avais..

Aux infos, ils ne parlaient que de ce que j'avais fait, c'était plutôt inhabituel pour moi. Certains de mes voisins étaient venus me voir, me félicitant de ce que j'avais fait, d'autres se contentaient de me regarder de loin et chuchotant quelque chose à la personne qui les accompagnait, s'il y en avait une.

« Voiture 43-09 arrivée. » Dit l'homme.

Il parlait à l'oreillette dans son oreille, ne se souciant pas de moi. Il n'attendit pas de réponse et relâcha sa main, arrangeant au passage son costume aux mesures parfaites.

Il ralentit alors, s'arrêtant devant l'un des palais. Je le fixai, obnubilée par une telle classe. Deux agents étaient postés à l'entrée du palais, guettant chaque mouvement à l'horizon. Le conducteur sortit de la voiture, et je le vis quelques secondes plus tard devant ma porte. Il l'ouvrit, et tendit son bras, m'invitant à descendre.

« Vous pouvez à présent descendre, Mademoiselle Jenkins. Vous serez guider »

Il dit cela comme s'il avait répété son texte une centaine de fois. Il me regardait mais j'avais l'impression que j'étais transparente. Perturbée, je bafouillai :

« D'accord, euh..un grand merci. »

Et je descendis.

A peine fus-je sur mes pieds, qu'il contourna à nouveau la voiture et démarra, partant dans le sens inverse. Je regardai la voiture s'éloigner, alors que les deux autres, garées l'une derrière l'autre restaient. Le conducteur de l'une me fixa.

Je tournai sur moi-même et fis face au palais se présentant devant moi.

Il s'étalait sur plusieurs mètres de hauteur, et je dus légèrement tourner la tête pour voir la fin. Une grande porte blanche était accessible par de petits escaliers en pierre. Certaines parties de la façade ressortaient plus, dû au relief de la maison, notamment le milieu de la façade. Des fenêtres atypiques, longues, apportait une décoration. L'architecture faisant que le pourtour des fenêtres était orné de gravure si gracieuses. Je comptai trois balcons, sur la même ligne, ressortant vers l'avant en formant une boucle. Quelques feuillages à forte densité s'étalaient ici et là sur la façade du palais, apportant un style contemporain. Les murs, ou plus précisément les briques qui le constituait, étaient essentiellement de couleur brunâtre, même si le toit était de couleur sombre semblant avoir une forme de chapeau.

G a l b e r oWhere stories live. Discover now