Jeu, set, match...

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Parc municipal de Flushing Meadows-Corona Park – New York

USTA National Tennis Center, 2004. Court Arthur Ashe.

« La sensation de mes pieds dans mes baskets, je cours à toute allure pour rattraper cette balle vicieuse envoyée sur mon revers. J'élance mon bras droit et renvoie la balle sur la ligne du fond. Hewitt parvient à la toucher de justesse mais celle-ci rebondie dans le couloir gauche.

Je viens de gagner le premier set. J'ai laissé mon adversaire acquérir seulement 5 points en 18 minutes de jeu pour remporter cette première manche haut la main.

J'entends la voix de l'arbitre annoncer : « Federer win the first set in 18 minutes, 6-0. »

Assis sur le banc prévu à cet effet, je bois deux grandes goulées deau fraîche et revoie ma technique de jeu, je suis fatigué davoir tant donné lors de ce premier set et j'aimerai tenter une nouvelle façon de remporter des points.

L'arbitre annonce le début de la seconde manche et je retourne sur le terrain sous les acclamations du public. Usé, je joue du mieux que je peux et brise l'égalité créée par Hewitt en le dépassant dun set pour en arriver à 5-4. L'australien parvient à sauver les 3 balles de set. J'envoie la première dans le filet et la deuxième est impossibles à rattraper par suite du magnifique revers qu'il envoie en plein sur la ligne du couloir. Quant à la troisième, je l'envoie valser largement derrière la ligne du fond. Il finit par remporter avec un ace son cinquième jeu. Nous montons tous les deux à 6-6 et entamons le tie-break. Je me sens soudain pousser des ailes et le remporte aisément 7-3. C'est désormais avec deux sets dans la poche que je m'assoie sur le banc, motivé plus que jamais à gagner ce grand Chelem.

Lorsque je retourne sur le terrain, mes retours de coups droits sont intouchables et ma puissance de frappe est largement supérieure à celle que j'ai démontré lors du tournoi. J'ai deux balles de match sur son service. Je souffle et me concentre sur les éléments. Les lignes blanches à ne pas dépasser et le sol du terrain prêt à encore recevoir les impacts de balles. Je songe ensuite aux cordes tendues de ma raquettes, à mes lacets serrés, ma main empoignant le manche fermement. Le silence de la foule et le doux bruit de la balle rebondissant sur le sol puis s'arrêtant dans la main dHewitt. L'adrénaline saisit tout mon organisme et je fais un pas rapide à gauche pour rattraper d'un revers la balle qu'il venait de lancer. Je lui renvoie sur son revers. S'ensuit un court échange de « revers/revers » jusquà ce qu'il rattrape de justesse une balle très proche du couloir en coup droit et qu'il me la renvoie à ma droite. Je donne toute ma force dans ce coup droit décisif envoyé sur son revers entre la ligne des carrés et celle du fond à une trentaine de centimètres à gauche de la ligne du couloir. Il court vers elle mais c'est trop tard, elle tombe au sol pour la deuxième fois. Je m'écroule au sol, à genoux. Je ne réalise pas ce qui vient de se passer. Je ne pouvais rêver mieux : même dans mes rêves les plus fous je n'avais imaginé remporter l'US Open. Mais les choses ne sont pas finies : il y a encore beaucoup de tournois pour moi. »

Roger Federer, à seulement 23 ans devient le premier joueur de l'Histoire du tennis à avoir gagné les 4 finales du tournoi des grands Chelem. Après Marat Safin à l'AUS Open, Robin Söderling à Roland Garros et Andy Roddik à Wimbledon, il offre un des plus beaux matchs de sa carrière contre Lleyton Hewitt le premier mondial en 2001 et 2002, qu'il écrase en 3 sets et même pas 2 heures de match.

Comme Pete Sampras en son temps, Roger Federer ne joue jamais aussi bien que lors des rendez-vous importants.

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⏰ Last updated: Feb 18, 2019 ⏰

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Jeu, set, match...[TERMINÉ]Where stories live. Discover now