Chapitre 5 - Un air glacial

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J'éclate de rire. Je me tiens au mur pour ne pas tomber mais je bouge comme un asticot. Je ne tiens plus en place.

-« Un ange ? Moi ? Arrête, Chelsea. »

Je me calme et je me rapproche d'elle.

-« Je suis l'incarnation même de Satan, petite. »

Je sens de la peur montée en elle. Mais Thaddeus s'interpose entre nous deux.

-« Arrête. Ne la touche pas. »

-« T'inquiètes pas, je sais que tu le fais assez bien ça. »

-« Evelyn ! Arrête ! »

-« Oh ça va Chelsea. La prochaine fois vous le ferez moins fort. Ou sinon il faudra penser à isoler votre chambre. Comme ça personne ne sera dérangé. »

-« Espèce d'ill.. »

-« Elle a raison. »

Quelqu'un arrive derrière eux.

-« Bonjour beau-père. »

Chelsea se retourne net vers son père. Elle joue de son talent d'actrice pour faire sortir ses plus belles larmes de crocodiles et se jette dans ses bras comme si elle venait d'être blessée physiquement.

Beau-père ne dit rien et ne fait rien non plus. Il ne tente même pas de la rattraper. Elle tombe alors sur le sol marbré du hall d'entrée.

-« Père !! Pourquoi tu ne m'as rattrapé ?! »

-« Tu me fatigues Chelsea... »

Je ris à sa réponse, puis, je repars dans la cuisine.
Je prends un fruit dans la corbeille et je me dirige vers les escaliers côté jardin pour remonter dans ma chambre.

***

Je suis restée toute la journée suivante dans ma chambre, séchant les cours. Je n'avais pas le moral à affronter tous ces élèves, pour qui je n'éprouve que du mépris.

On frappe à la porte de ma chambre.

Odetta passe sa petite tête en ouvrant légèrement la porte.

-« Il y a ici un jeune homme pour vous voir, Madamoiselle. »

-« Fais-le entrer, merci Odetta. »

Je me lève, emmitouflée dans mon plaid et j'attends que le « jeune homme » arrive.

Il entre enfin.

Je l'entends rire, sûrement causé par mon apparence médiocre.

-« Tu comptes hiberner bientôt ? »

-« Drew ? Mais que fais-tu ici ? Tu ne dois pas t'occuper de machine, comment elle s'appelle déjà... »

-« Maria. »

-« Exact, Maria. Tu ne t'occupes pas d'elle ? Tu la délaisse, je trouve. Je pense qu'elle pourrait partir en dépression, il faudrait y surveiller. »

-« Tais-toi et écoute-moi. Je me stoppe net et je fais le signe militaire de la main droite. Est-ce que tu revus le jeune homme de l'autre jour ? »

-« Mieux que ça! Je lui ai même parlé. »

-« Pardon ? »

-« C'est le copain de Chelsea, alors je vais être obligée de le côtoyer un certain moment, je pense. »

Il me regarde, surpris, et réfléchissant sur la question.

-« Pourquoi, il y a un problème avec lui ? »

-« Disons qu'il serait préférable d'éviter de lui parler et de s'attacher à lui. Il faut que l'évites au maximum. J'ai un mauvais pressentiment à son égard. »

Je le regarde sérieusement. J'essaie de déchiffrer ce qu'il pense, mais je n'y arrive pas. Il est doué pour semer le doute sur ses sentiments. C'est agaçant.

La semaine se passe normalement. Je suis retournée en cours, tout en gardant à l'esprit les paroles de Drew.

J'ai donc évité Thaddeus par toutes les manières possibles et inimaginables.

À la maison, c'est une autre histoire. Il y règne une ambiance froide et sombre.

Chelsea et moi en sommes la cause. C'est évident.

Nous ne pouvons pas nous parler gentiment, sans s'insulter, sans se mépriser du regard. Mais l'une ne faisant pas d'effort, l'autre suit et ça dégénère toujours deux secondes plus tard.

Je ne lui parle plus, je ne relève plus ses remarques, bien qu'elles soient désobligeantes et affreuses. Il faut que j'arrive à garder mon sang froid pour pouvoir retourner dans ce monde qui m'appartient.

Nous sommes à table pour le dîner, et exceptionnellement, tout le monde est présent ce soir. On dirait presque que nous sommes une vraie famille, toute jolie et parfaite. J'ai dit « presque », bien évidemment.

Je sens Alexandra, ma belle-mère, gênée par cette situation.

-« Bon ! Elle jette ses couverts sur la table et se lève. Qu'est-ce qui s'est passé ? Je déteste manger dans un silence de mort comme celui-là ! Alors ? Qu'avez-vous à me dire ?! »

Sauvés par le gong, on sonne à la porte. Quel parfait timing. Trop bien organisé à mon goût.

-« Evelyn, veux-tu aller ouvrir qu'on en finisse ? Je te remercie. »

J'acquiesce et je pars la porte. Je réajuste ma tenue et j'ouvre enfin cette grande porte de bois.

-« Bonsoir, c'est pour quoi ? »

-« Bonsoir Evelyn. »

-« C'est une blague j'espère ? »

-« Qui est-ce chérie ? » Demande Alexandra.

-« Chérie ?! Elle n'est personne d'autre qu'une illégitime ! » Crie Chelsea.

-« Je t'en prie Chelsea, pour le bien de tous, tais-toi pour une fois. » Réplique Quentin.

Je ris à cette conversation et je me retourne face à notre invité.

-« Donc, je disais, est-ce une blague ? Qu'est-ce que tu fais ici Thaddeus ? »

-« Il faut que je te montre quelques chose. »

Il regarde sans cesse autour de lui, comme s'il était suivi ou quelque chose de la sorte.

Sans réfléchir, il me prend le poignet et me tire derrière lui. Il me traîne jusque loin dans notre jardin, derrière les peupliers et les hais de cyprès. Je me débats comme je peux pour me défaire de son emprise mais rien à faire.

Il me lâche quelques mètres derrière lui. Je prends mon poignet et essaie de le masser pour me soulager de la douleur.

-« Bon, qu'est-ce que tu me veux ? Je n'ai pas tout le nuit. En plus je comm... Oh mon dieu... dis-je dans un soupir. »

J'ai relevé le regard et ce que je vois m'éblouie. Non pas par sa beauté (bien qu'elles soient magnifiques) mais par sa nature.

-« C'étaient donc elles que tu voulais me montrer.. ? Tes ailes... »

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 14, 2019 ⏰

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Arrivée sur Terre [A demon story]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant