C h a p i t r e 1 6

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J'ai ouvert les yeux en clignant plusieurs fois pour m'habituer à la lumière. De larges rayons de soleil éclairaient mon visage. Une odeur d'antiseptique et de potions m'a fait réaliser que j'étais à l'infirmerie. En effet, plusieurs lits inoccupés prenaient place autour de moi. Tous sauf celui près de mien. Malefoy y était couché, plus pâle que jamais. Un halo de lumière bleue l'entourait. J'ai froncé les sourcils tant cette situation semblait inhabituelle voire même irréelle.

J'ai essayé de me relever mais mon corps était lourd et engourdi. J'ai poussé un soupir d'agacement. Après plusieurs tentatives, j'ai réussi à m'asseoir. J'ai jeté un nouveau coup d'œil au jeune homme. Une irrépressible envie de m'approcher de la lumière m'a gagné. Elle m'hypnotisait, m'attirait. Machinalement, j'ai posé mes pieds par terre. Étourdie, j'ai attendu quelques secondes, le temps de me stabiliser puis je me suis avancée. Elle m'appelait. Elle était si envoûtante que je n'arrivais pas à détacher mes yeux d'elle. Je me suis avancée doucement en tendant la main. Mes doigts ont rencontré ceux du Serpentard et se sont liés comme s'ils l'avaient toujours été.

Une curieuse chaleur m'a envahi. C'était une sensation si agréable, si apaisante. Je sentais nos deux énergies se mélanger, s'unir, ne faire qu'un. Je ne saurais décrire avec certitude ce que je ressentais tant c'était inexplicable. Une chose était sure : je n'avais jamais rien vécu de tel dans toute ma vie.

Aussi soudain que ça a commencé, tout s'est arrêté, me laissant une sensation de bien-être. Drago a ouvert les yeux, il semblait même avoir repris quelques couleurs. Je ne savais pas pourquoi mais je lui ai souri. J'en avais envie et c'était la seule chose que j'avais envie de faire en ce moment. Contre toute attente, il me l'a rendu avant de baisser les yeux vers nos mains entrelacées. Il s'y est attardé un moment avant de resserrer sa prise. Une douce chaleur s'est insinuée dans mon corps.

Un silence nous enveloppait. Ce n'était ni gênant, ni lourd. Nous n'avions pas besoin de mots. Ce qui venait de se passer était unique, indescriptible. Et c'était comme si ni lui ni moi voulions briser cela.

— Enfin! Vous êtes réveillés, s'est exclamée l'infirmière nous faisant sursauter.

Notre bulle de bien-être ou peu importe ce qu'elle était s'est brisée. Je me suis retournée vers l'infirmière. Visiblement, elle était heureuse de notre rétablissement. Elle a rapidement repris son air sévère en m'ordonnant de reprendre ma place sur le lit. Elle est allée chercher sa baguette et a procédé à différents examens pour s'assurer que nous allions bien. Ce qui était bien avec elle, c'est qu'elle ne demandait jamais de détails. Elle ne nous disputait pas non plus. Non, son devoir était de nous soigner et ça s'arrêtait là. Elle était bienveillante avec nous. Je ne connais personne qui avait un seul mot à dire contre elle.

Elle fronçait les sourcils en nous auscultant. Elle marmonnait quelques paroles incompréhensibles. Puis elle a autorisé notre congé nous sommant d'aller diner. Elle voulait absolument que nous mangions pour ne pas tomber malade. J'aurais préféré qu'elle nous garde encore une nuit. Je n'avais pas envie de quitter cette salle réconfortante où je me sentais si en sécurité. Je n'avais pas envie de retrouver les centaines d'étudiants qui se trouvaient dans la grande salle. Déjà des rumeurs devaient circuler à notre sujet et je n'avais pas le courage de les entendre murmurer sur notre passage. Mais j'étais forcée d'admettre que j'avais faim.

Silencieux, nous nous sommes dirigés vers la grande salle. C'était l'heure du diner. Je pouvais sentir la même appréhension qui me tiraillait chez mon homologue. Nous nous sommes arrêtés devant les portes, aucun de nous deux n'avait envie de les pousser et d'être le premier à entrer. Une fois de l'autre côté, j'allais être seule. Avec qui allais-je manger?

J'ai soupiré puis Malefoy a poussé la porte. Les conversations de nos camarades se sont estompées et tous les regards se sont tournés vers nous. On aurait pu entendre une mouche volée. Le Serpentard s'est dirigé vers ses amis Blaise, Théodore et Pansy alors que moi je n'arrivais pas à faire un pas de plus. Je restais planter là, à me demander ce que je faisais encore ici. Je n'aurais pas dû venir. Je n'avais plus vraiment d'amis, je me retrouvais seule au monde. De toute façon, qui voudrait manger avec quelqu'un qui a « trahi » sa maison? Qui voudrait être vu avec quelqu'un qui n'est plus dans les bonnes grâces des héros de la dernière guerre? Le souvenir de notre dernière altercation était encore frais dans ma mémoire et certainement de tous les gens qui y avaient assisté. J'ai soupiré, j'ai tourné les talons pour m'en aller. C'était décidé, je n'allais pas rester ici à me faire juger. Des murmures s'élevaient autour de moi et je n'aimais définitivement pas cela.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 17, 2019 ⏰

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Au Coeur Des Ténèbres (Dramione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant