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« Le steak est trop cuit! »cria-t-il. Une excuse pour son comportement dépassant légèrement les bornes de la santé mentale d'un être humain, se rapprochant plus de l'hystérie qu'autre chose.

Il lui asséna une énorme gifle, lui faisant vriller la tête si violemment qu'elle coupa son souffle et serra les dents pour encaisser la douleur.

Le coup était partit comme un éclair, et elle n'avait même pas eu le temps de s'en rendre compte que déjà il lui attrapait les cheveux et écrasait d'un coup sec sa tête au visage déjà meurtrit contre la vieille mais robuste table de bois, lui arrachant un couinement . Son visage compressé contre le bois, elle sentait des échardes s'enfoncer profondément dans sa peau. Un hoquet de douleur lui échappa.

« Respire. », se répétait-elle, encore et encore.« Respire, tout va bien, respire... »

Les échardes s'enfoncèrent encore plus profondément dans sa peau. Sa tête cognait, encore et encore contre le vieux bois. Une fois, deux fois, trois fois. A la quatrième fois, elle sentit un liquide chaud et poisseux rouler sur sa peau et s'infiltrer dans les commissures de sa bouche sèche.

Elle se releva lentement, toujours tête baissée. Ses genoux tremblaient d'un manière incontrôlable. Les poings serrés, la mâchoire contractée, elle tentait de contenir les gémissement de douleurs qui tentaient irrésistiblement de s'échapper. Elle voyait flou par les larmes qui lui montaient aux yeux.Il partit dans la chambre en claquant la porte avec rage, et elle sursauta au bruit.C'était la goutte de trop pour elle.

« Surtout ne pleure pas, ne pleure pas ne- »

Une larme alla s'écraser sur le carrelage blanc taché de sang de la cuisine. Et une autre, et encore une autre. Et elle pleurait à chaudes larmes maintenant, silencieusement, sans même savoir si il avait pris la peine de la regarder avant de partir. Son esprit était tellement confus, tellement douloureux, par les coups qu'elle venait de recevoir, et elle n'arrivait plus à faire face. Elle pleurait à présent à chaudes larmes, essuyant le sangs et les pleurs dans ses manches, une plainte gémissante se frayant un chemin parmi les hoquets de douleur.

Et généralement, c'était à ce moment là qu'il revenait vers elle, l'air désolé et triste. Il la prenait dans ses bras,s'excusant des centaines de fois, lui disant ô combien il tenait à elle, et qu'il l'aimait comme un fou, récitant le même discours à chaque fois. Il embrasserait ses mains tremblantes et meurtries, en les tenant avec les siennes pleines de sang. Son sang. Il la regarderait avec son air de chien battu, les larmes aux yeux la moue défaite d'un enfant que l'on vient de sermonner. Et le pire, c'est que cela marchait. Et cela marchait tellement bien que généralement elle finissait dans le lit avec lui, et il finissait par la violer,encore, et elle ne se débattait pas, assommée par la douleur et la fatigue , attendant simplement que cela se termine. Elle ne dormait pas de la nuit après ça.

Soudainement, il revint. Pourtant, dans son regard, on ne pouvait lire qu'une simple neutralité, comme si il ne venait pas de battre sa femme au visage à présent ensanglanté.

Non, il n'y avait aucune tristesse, ni d'air abattu. Et soudainement, elle sentit que quelque chose de terrible allait arriver. Alors il s'approcha d'elle et, d'un ton faussement désinvolte, avec son regard voulant tout dire, il lui demanda cette simple phrase qui signifiait pour elle sa fin.

« C'est moi ou...ton ventre a grossit ? »




Et elle fuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant