11. Un voyage inopiné

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J'allais être père

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J'allais être père. J'allais devenir papa. Moi qui avais déjà du mal à gérer ma propre vie. Comment j'allais pouvoir m'occuper d'un petit être ? Enfin deux petits êtres. Deux bébés ? DEUX BÉBÉS ? Pour être inattendu, cet événement l'était. Qui aurait pu imaginer que Leandro Gabrielli allait devoir être responsable et prendre soin de ses propres enfants ? Certes, j'avais un filleul dont je me préoccupais et que j'aimais indéniablement mais ce n'était pas la même responsabilité. Ce n'était pas mon enfant.

Revenir entier et le seul survivant d'un attentat perpétué par un télékinésiste fou n'était déjà pas une mince affaire. Et avoir un don surnaturel ? On en parle ? Sans compter sur le fait que cette journée allait être riche en organisation. Et je n'étais pas ordonné du tout, rappelons-le.

Ma mission était de demander le camping-car de mon beau-frère. Comment poser ce genre de question à un mari anéanti par le coma de sa femme ? Comment lui expliquer que le propre frère de son épouse compte quitter le pays pendant une période indéterminée alors que cette dernière est à l'hôpital ? J'avais bien essayé de convaincre Mila et Nathael de trouver une autre solution mais sans succès. L'avion, ce n'était pas possible financièrement pour tout le monde. Ma voiture n'était pas une option non plus puisqu'il aurait fallu payer un hôtel ou alors dormir à trois dans une voiture. C'était donc la seule alternative envisageable. Pourquoi mon pouvoir n'était pas celui d'être capable de se téléporter ?

J'avais quitté le domicile de Mila, la laissant préparer ses affaires à son aise. Elle ne semblait pas anxieuse mais plutôt surexcitée à l'idée de voyager. Elle n'avait jamais quitté l'Espagne. Voyager n'était pas un secret pour moi. Ma ville de naissance n'étant pas Marbella mais Palerme, en Italie, j'étais habitué aux longs trajets en voiture. J'avais envie de lui dire qu'il y avait plus exotique comme destination que la Belgique mais je préférai ne pas étouffer son enthousiasme.

Avant de partir, je croisai Nathael, son sac à dos déjà fermé et disposé sur le canapé. Il était en train de... Rêvasser, j'imagine. Il était assis sur le canapé, Holly à ses pieds. Caché derrière ses lunettes noires, je ne savais pas s'il était perdu dans ses songes ou s'il dormait. Je ne souhaitai pas le déranger mais il m'adressa un « À tout à l'heure, camarade ! » lorsque j'ouvris la porte. Je lui répondis un « Ciao l'ami ! » avant de m'éclipser.

*

J'arrivai devant la somptueuse villa de ma sœur. Je restai un moment assis dans ma Seat Ibiza couleur champagne. Je n'étais pas prêt à affronter toute la tristesse d'Isandro et de son père, alors que j'avais déjà du mal à gérer la mienne. Je n'étais pas non plus opérationnel pour ma requête. Je ne savais toujours pas comment m'y prendre. La Mercedes cabriolet de mon beau-frère trônait devant moi. Il était donc présent. Je sortis de la voiture, et m'avançai vers l'entrée avant de sonner.

Dario ouvrit la porte, de grosses cernes brunâtres sous les yeux. D'habitude, c'était Luisa qui m'accueillait chaleureusement mais elle ne le pouvait plus. Son mari était rarement à la maison. Je lui adressai un petit signe de la tête.

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