Chapitre 6- Ian

27 2 0
                                    



Les deux mains contre le plan de travail, je ferme les yeux. Je ne sais pas si je dois espérer. Elle m'a fixé avec tant de surprise et d'admiration. Qu'a-t-elle vu ? Mon apparence ou celui que je suis vraiment ?

J'ai vraiment peur.

Je fixe le chocolat qui fume dans la tasse. Elle à froid. Je dois la lui emmener. Pourquoi est-elle dans cet état ?

Si je n'y avais pas été, que serait-il arrivé ? La savoir morte de froid me rend malade. Je dois lui demander. Mais me le dira-t-elle ?

Je m'avance vers la porte entr'ouverte et l'observe un instant. Elle s'est assise sur le canapé.

J'angoisse comme jamais. Je veux la retrouver. Pas Nina, mais Eve.

J'ai tellement peur de lui parler maintenant qu'elle m'a vu. Elle me trouve beau. Mais cela ne prouve rien.

Je prends une profonde inspiration et m'éloigne de la porte. J'attrape la tasse de chocolat, le café que je me suis préparé et je la rejoins.

Je pose sa tasse devant elle, sur la table basse. Et je m'installe dans le fauteuil pour ne pas lui faire peur.

Elle ne me connaît pas encore.

Nina fixe ses pieds. Pourquoi ne me regarde-t-elle pas ?

— Bois-le tant qu'il est chaud.

— Mer... ci.

Elle le bois en fermant les yeux. Elle ne tremble plus. Je suis rassuré.

Tandis qu'elle fixe avec un peu trop d'insistance le sol, je ne peux pas m'empêcher de la regarder.

— Cette coupe te va bien, dis-je avec l'envie de glisser mes doigts dans ses cheveux.

Elle se met à rougir. J'ai envie de sourire.

Elle lève un peu plus la tasse et avale d'une traite le reste de son chocolat.

Quand elle dépose le récipient sur la table basse, elle lève enfin les yeux sur moi.

Je ne peux m'empêcher de tendre la main vers sa joue en voyant le chocolat à la commissure de ses lèvres.

Elle ne semble même pas s'apercevoir que j'ai bougé. Elle est totalement pétrifiée.

C'est bon signe, je le sais. C'est la première fois qu'elle me regarde ainsi.

Toutes les autres vies, voir mon visage la première fois ne lui avait fait ni chaud ni froid.

Je glisse mon pouce sur le bord de sa lèvre avec douceur pour en retirer la mousse.

Elle cligne des yeux.

Mon cœur bat si vite et le besoin de la sentir à mes côtés est si violent que je dois lutter pour ne pas lui prendre la main et l'attirer contre moi.

Sage. Je reprends ma place.

— Tu avais du chocolat... dis-je en guise d'excuse.

Elle secoue la tête, puis hoche la tête.

— Merci... dit-elle d'une voix rauque et envoûtante.

Bon sang, si elle me parle ainsi, je ne tiendrais pas.

Je me lève. Je n'ai pas l'intention de tout gâcher. J'ai attendu trop longtemps pour la faire fuir maintenant.

Son téléphone se met à sonner à cet instant. Elle cligne à nouveau des yeux, mais ne cherche pas à le sortir.

Renaissance [Ian Somerhalder et Nina Dobrev]Where stories live. Discover now