-"Aarg...je vais encore te défoncer!"
-"Attends voir, tu vas chialer!"
-"Comme toi à chaque fois qu'on joue."
Comme chaque mercredi après-midi, Thomas et Hugo, nos deux frères favoris, s'étaient retrouvés devant la télé pour faire une partie de Super Smash Bros. Bien que le plus jeune, Hugo, excellait dans n'importe quel sport auquel il jouait, c'était tout l'inverse en ce qui concernait le virtuel.
-"Encore perdu haha, tu m'invites au kebab!" S'exclama Thomas.
-"Rêve pas. J'ai entraînement dans un quart d'heure, et puis j'ai déjà mangé."
-"Quoi! Pourquoi?"
-"Les compétitions approchent, monsieur Li dit qu'il faut qu'on se prépare." Dit le jeune sportif tout enthousiaste en rassemblant ses affaires pour partir.
-"Plus jamais monsieur Li me prive de mon kebab!"
-"À toute." Avait crié Hugo en claquant la porte, ignorant les paroles de son grand frère.
Cela faisait déjà une quinzaine de minutes que le jeune homme marchait dans la rue. Finalement il arriva au stade, salua brièvement tous ses amis basketteurs ainsi que monsieur Li et déposa son gilet sur un des bancs pour enfin commencer à s'échauffer.
Le stade avait été construit dans un petit parc non loin du collège, sur un plateau légèrement incurvé sur les côtés, de la pelouse bordait les lignes de courses. Certains passants avaient d'ailleurs pris l'habitude de s'asseoir sur la belle étendue verte lorsque le soleil voulait bien se montrer afin d'observer les exploits des jeunes coureurs.
Hugo aimait bien cette atmosphère, ça lui rappelait les moments qu'il avait passé à cet endroit avec son frère et ses parents lorsqu'il était petit. Le jeune homme a toujours apprécié courir, bouger en général, il est impossible pour lui de rester statique trop longtemps. Ainsi, depuis qu'il était entré au collège, le brun avait participé à un nombre incalculable d'activités sportives.
Ce mercredi, une quinzaine d'élèves s'étaient rassemblés pour faire l'activité basket. L'air frais balayait le visage de coureurs, ils aimaient ressentir cette légère brise sur leur peau dénudée. Alors que Hugo faisait des mouvements de bras pour réchauffer ses muscles et articulations, son regard balaya le paysage, passant des enfants en larmes à cause de leurs genoux ensanglantés aux grands mères qui émiettaient du pain pour nourrir les pigeons. Puis, il ne fut pas surpris de voir monsieur « l'inconnu au visage fermé du mercredi après-midi », ce qui le fît immédiatement sourire. Comme à son habitude, le garçon myope a l'allure froide et distante était assis en tailleur sur l'herbe et tenait dans ses mains une tablette graphique sur laquelle on pouvait le voir dessiner. Les jeunes sportifs étaient intrigués par ce mystérieux personnage, ils s'amusaient souvent à imaginer sa vie.
-"Oh regardez, le chef de la mafia est toujours là!" S'esclaffa Lucas, hilare, en apercevant l'individu.
-"Regardez ce gothique! La section art me fatigue toujours à vouloir se donner un style pour ce faire remarquer!" S'exclama Raphaël.
-"Nous n'avons pas à juger ces goûts, le style est quelque chose de propre à chacun. Vous n'avez aucun pouvoir sur lui donc laissez-le, vous êtes ridicules." Dit calmement Léo en replaçant ses lunettes alors qu'Eliza s'était accrochée à son bras.
-"Oh tais-toi, si on peut même plus rire..." Répondit Romane sur un ton rageur.
-"Hey en parlant de lui, j'ai entendu dire qu'il rendait des services pour pas cher, si vous voyez ce que je veux dire." Lança Maxime en donnant volontairement un coup de coude à Romane, tout en lui lançant son plus beau sourire pervert.
- "Comme Raphaël tu veux dire." Ajouta Yasmine.
Les collégiens se mirent à rire en cœur, tous au courant des événements qui s'étaient produits avec Karl récemment.
Raphaël essayait de répliquer en vain, sa gorge se serrait chaque fois qu'il voulait faire sortir un son de sa bouche. Lui qui était pourtant d'humeur moqueuse il y a quelques secondes ne sut quoi répondre, l'entièreté de sa peau s'était colorée de rouge à cause de la colère, de la honte. Inévitablement, de fines perles salées s'étaient glissées au creux de ses yeux alors que sa tête était tombée et que les rires s'amplifiaient toujours plus.
-" Alors quoi Cicciobello? Tu vas pleurer?"
C'était la goutte de trop pour le jeune homme, il ne voulait pas montrer cette facette de lui si fragile et paraître plus pathétique qu'il ne l'était déjà. Voulant s'effacer, disparaître, il décida de courir aussi longtemps que son corps pouvait le soutenir. Raphaël n'éprouvait pas de la colère envers ses camarades, ils avaient simplement fait resurgir des souvenirs douloureux. D'un côté il comprenait cette réaction, il l'avait même anticipé. Le brun aurait d'ailleurs probablement réagi de la même manière si une autre personne avait été à sa place. Non, cette colère, elle était destinée à lui-même, l'incapable, et à cet homme qu'il haïssait désormais.
S'ils savaient.
Hugo écoutait ses camarades d'une oreille distante, il n'avait même pas remarqué le départ de Raphaël, ses yeux fixant l'inconnu au bataillon. Alors comme ça ce mystérieux jeune homme ferait parti de la section art de son école, ils ne s'étaient pourtant jamais croisés...
C'est vrai qu'il a un style plutôt atypique, avec ses accessoires et ses habits tout en noir. Pensa-t'il
Hu-
Hug-
Ça ne me déplaît pas...
.
.
.
HUGO BORDEL!!
- "Oui quoi?" Soupira-t'il, étrangement énervé qu'on vienne le stopper dans sa contemplation.
- "Ba on reprend le match" Repris Naïla, surprise de voir son ami dans cet état rêveur, lui qui, d'ordinaire, était si terre à terre.
Son sourire réapparut presque immédiatement à l'entente du mot « match » puis, il courut se mettre en place, ses dernières pensées s'étant complètement effacées de sa mémoire.
Hugo balança ses yeux de droite à gauche puis...
-"Où est Raphaël?"
.
.
.
-" J'ai demandé par où!!"
-"À droite mais tu vas pas partir maintenant?!"
Naïla ne reçue pas de réponse, Hugo avait pris sa veste et s'était lancé à la poursuite de Raphaël. C'était tout bonnement impossible pour le garçon de laisser son ami seul alors qu'il avait quasiment fondu en larmes. Il allait passer les grilles du gymnase lorsqu'il sentit une légère pression sur son épaule, le garçon se retourna et fut surpris de voir monsieur mystère face à lui et...aussi près. Une, deux, trois, quatre, cinq secondes passèrent durant lequel Hugo reluquait son vis-à-vis sans aucune pudeur, il avouait que cette personne l'intriguait étrangement. Puis, alors que les deux garçons se regardaient tous deux dans les yeux comme hypnotisés, Hugo sentit la gêne monter en lui, et sans un mot il reprit sa course, comme si un éclair l'avait foudroyé pour qu'il revienne à la réalité.
Hugo courait toujours puis jeta un regard derrière lui afin de vérifier que le jeune homme ne l'avait pas arrêté pour lui demander quelque chose, sinon il s'en voudrait. Il le vit, le regard transperçant ses verres de lunettes tourné en direction du sol.
Pourquoi est-ce qu'il est venu me voir? On s'est jamais vu...Il est vraiment bizarre.
Venant de derrière lui, cette phrase que le vent avait transporté pour lui parvenir aux oreilles comme un souffle.
TES LACETS SONT DÉFAITS!
VOCÊ ESTÁ LENDO
Complexity
RomanceMarie est un jeune fille ordinaire, après son entrée au lycée elle fait la connaissance de plusieurs personnes (dont DE GROS MALADES MENTAUX) et parmi elles un étrange garçon au regard envoutant.
