Complexity

二

Le jeune homme avait reposé son téléphone sur son lit avant de cacher ses joues dans le creux de ses mains. Elles avaient pris une couleur rouge pivoine après sa discussion par message. Thomas avait honte, il se sentait si idiot en ce moment qu'il envisageait même de partir vivre au pôle nord. Malheureusement il n'avait pas les moyens pour, alors il se ressaisit et reprit son téléphone. Il devait parler, peut importe à qui mais il le fallait, il en ressentait le besoin.

Thomas: J'ai fait une énorme boulette

MaBest: de viande?

Thomas: Non mais c'est pas drôle, cette fois ça le concerne

MaBest: Ah...tu parles de lui?

MaBest: OK ramène tes fesses chez moi

Thomas: Bien sûr!! est ce que t'as vu l'heure??

MaBest: OUI mais si c'est en rapport avec lui, c'est que ça doit être grave!

Thomas: on en reparle demain au lycée, bonne nuit

MaBest: ok...bonne nuit

Tout les deux ils étaient inséparables, ils se connaissaient depuis l'âge des couches alors évidemment ils avaient développés une grande complicité. Marie savait tout de Thomas et Thomas savait tout de Marie. Lorsqu'ils étaient enfants ils s'étaient fait la promesse de tout se dire et ce quoi qu'il arrive, et donc cela faisait déjà deux ans et demi que le jeune homme avait annoncé à sa meilleure amie son homosexualité. Cette dernière a très bien pris la nouvelle et plus que ça elle l'avait encouragé. Les deux amis étudiaient dans le même lycée, mais ils n'étaient pas dans la même classe à leur grande déception. Thomas était d'autant plus attristé lorsqu'il avait appris que son amie se trouver être dans la même classe que Karl.

Le jeune homme était très content d'avoir pu lui parler, pour lui sa meilleure amie était comme une grande soeur. Avec elle, il n'avait pas peur de se confier et savait que jamais elle ne le trahira. Enfin, il déposa son téléphone sur sa table de nuit en vérifiant bien une dernière fois si le réveil était activé. Puis se glissa dans ses draps essayant de trouver le sommeil, cependant après la discussion par message qu'il avait eu pas plus tôt auparavant, il ne pouvait s'empêcher de repenser au jour ou il avait parler à ce garçon pour la première fois...                                                                                                                        

C'était au début de leur année de seconde que Thomas avait fait la connaissance de Karl. Il s'était pris une heure de colle suite à un pari qu'il avait fait avec un ami dans sa classe, Diego. Il pouvait le remporter si il criait haut et fort dans la classe "J'aime les trucs longs et durs!". Pour le plus grand plaisir de Diego, Thomas venait de le réussir. Ainsi le jeune homme avait reçu de la part de son professeur de français toutes les critiques possibles et inimaginable, et ce sous les rires puissants de tout ses camarades. Il avait passé cette heure pénible à nettoyer le lycée de fond en comble. Lorsqu'elle fut enfin terminée il s'était empressé d'aller chercher ses affaires dans sa classe pour se diriger finalement vers la sortie. C'est à ce moment précis qu'il vit une silhouette adossé contre le mur d'entré du lycée, une cigarette dans la main droite et un sac à dos dans la gauche. Il regardait loin devant lui ne semblant pas avoir remarqué la présence du garçon qui l'observait. Thomas scrutait chaque parcelles du visage de Karl éclairé par les derniers rayons de soleil, chaque centimètre carré de sa peau était un réel plaisir pour les yeux, celle-ci n'avait aucune imperfection et paraissait tellement douce. Ses cheveux décoiffés retombant un peu sur ses magnifiques yeux bleus lui donnait un côté enfantin mais tellement séduisant, son nez était fin et allait à merveille avec le reste de son visage et ses lèvres, mon dieu qu'il aimait ses lèvres, roses, pulpeuses et légèrement brillantes, il ressentait la folle envie d'y goûter. Alors que Thomas continuait de l'observer, le propriétaire du visage d'ange avait sentit qu'un regard lourd c'était posé sur lui, il tourna la tête pour pouvoir voir l'auteur de son malaise. Le châtain sentait que le rouge lui était monté aux joues lorsque le regard de Karl croisa le sien et qu'il eut pu observer plus attentivement ses belles prunelles, ils ne disaient pas un mot. Le plus jeune s'apprêtait a dire quelque chose mais le blond l'avait devancé.

-"On s'est déjà vu?" Avait-il dit sèchement

-"O-oui enfin non p-pas vraiment je....je suis aussi en seconde dans ce collège." Il bégayait tellement et se sentait bête

-"Ok...et qu'est ce que tu fais là? Les cours sont déjà terminés."

-"J-je me suis pris une heure de colle." Il se giflait mentalement, c'était vraiment au dessus de ces capacités de faire une phrase normal?

-"Et toi?"

-"....ça ne te regarde pas!" Il était très froid dans sa manière de parler et ne se rendait pas compte qu'il blessait le garçon qui lui faisait face.

-"O-oui pardon...heu je n'aurais pas du..désolé" Thomas venait de baisser la tête pour regarder ses pieds

-"Aaaah.....non c'est moi qui m'excuse, je me suis un peu emporter. Je suis venu parce que la connasse qui nous sert de directrice m'a convoqué, d'ailleurs je crois que c'est l'heure salut!"

Thomas n'eut même pas le temps de lui répondre que se dernier était déjà parti, le laissant à nouveau seul à l'entrée du lycée. Il avait déjà croisé Karl auparavant, ce n'était pas le genre d'élève studieux et très obéissant, enfaite il aurait quitté l'école depuis longtemps si ses parents ne lui ordonnaient pas d'y aller. Le beau blond faisait parti de cette bande de populaire, attirant les filles autant que les garçons grâce à son charme et son côté mystérieux, mais contrairement à tous ceux qu'il côtoyait, Karl n'était pas hypocrite et rancunier. Pour dire vrai il détestait ses "amis", il ne savait même pas ce qu'il faisait parmi eux, des imbéciles de première, baisant tous ce qui bouge, plus vulgaire ça n'existait pas. Ils l'avaient, au fil des semaines, rendu un peu comme ça. Karl était une personne peu sociable, qui aimait la solitude mais aussi gentille et courageuse, pourtant un jour il s'était surpris à frapper un collégien et lui avait ordonné de lui passer son argent. C'est après que cela ce soit passé qu'il réalisa la gravité de ses actes et à quel point ils l'avaient changés, rester avec ces personnes ne lui faisait que du mal: il avait délaissé ses anciens amis, méprisé sa famille et se fichait royalement de ses études. Il n'en voulait plus, vivre ainsi ne lui plaisait pas mais il avait trop peur de ses amis, de comment ils réagiront lorsque, du jour au lendemain Karl les ignora.

Thomas le haïssait, il détestait son comportement et sa façon d'être mais il ne n'arrivait pas à calmer son coeur et détourner le regard lorsque Karl se présentait devant lui. Il ne pouvait pas le nier, le blondinet lui faisait de l'effet et sans s'en rendre compte il tombait peu à peu amoureux et c'est après leur première discussion que Thomas ne doutait plus de ses sentiments envers le jeune homme. C'est ce qui l'avait poussé à lui envoyer des messages, mais il regrettait désormais bien son geste.

Ainsi Thomas venait de s'endormir en repensant à sa rencontre avec Karl et au magnifique visage du jeune homme.