Chapitre 41 .

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41 .

Les médecins ont dit qu'ils devraient garder Meven encore deux, voire trois jours avec eux avant qu'ils ne le laisse sortir.
J'appréhende énormément la suite. Tant qu'il était dans le coma je pouvais l'avoir auprès de moi, mais sa mère va vouloir rentrer chez elle.

Même si Carlos rentrait de temps à temps à Marseille, il aimerait lui aussi retrouver son quotidien.

Je secoue ma tête pour chasser ces idées.

Nous sommes, avec sa mère, devant l'accueil en attendant son autorisation de sortir.
Il s'amuse avec ses béquille en attendant que sa mère remplisse les papiers.

« Tu vas devoir t'occuper de moi maintenant » me dit-il en rigolant.

Je lui souris en retour, soucieuse de savoir si je m'occuperais vraiment de lui ou si c'est sa mère qui va s'en charger.

On aide Meven à rentrer dans la voiture, sa mère se met derrière le volant et attend qu'on s'attache.

- Ça va, hijo?

- Sí, mamá.

Sa mère desserre le frein à main et commence à avancer.

- Alors comme ça tu as dormis chez Marina?

- Sí, ils sont très généreux.

Elle me regarde dans le rétroviseur intérieur.

- Merci encore, nuera.

Meven me regarde du coin de l'œil, fière que sa mère est prononcé ce mot pour me définir.

- On va bientôt rentrer, tu manques à tout le monde.

- On? Qui on?

- Toi, Carlos et moi.

- ¿Qué?

- Sí, hermano, il ne faudrait pas abuser de la gentillesse des gens quand même.

- Mamá..

- Lo siento hermano, mais tu pourras lui rendre visite pendant les vacances, pas vrai Marina? Dit-elle en me regardant une nouvelle fois dans le rétroviseur.

J'acquiesce, Meven tourne la tête vers la fenêtre et ne parle plus du trajet.

Une fois arrivés chez moi, Meven ouvre la portière, prend ses béquilles et claque la porte.
Il part dans le parc près de chez moi, je le suis.

- Arrête de marcher Meven..

- Pourquoi?

- Tu ne pourras pas aller bien loin dans ton état.

Il se retourne brusquement.

- Pourquoi tu fais ça?

- De quoi tu parles?

- Pourquoi tu veux me laisser rentrer à Marseille?

- Je n'en ai aucune envie, mais je ne peux rien dire, c'est ta mère qui décide. La famille prime.

- C'est toi ma famille. Ma future famille , c'est toi .

Je baisse la tête. Il vient me prendre dans ses bras.

- Je t'avais promis d'être là à chacun de tes réveils. Je n'ai pas tenu ma promesse. Je dois me rattraper.

Il me fais signe de la tête de rentrer chez moi.
J'ouvre la porte et signale la présence de Meven, les garçons dégringolent les escaliers comme des gamins et se jette sur lui.

Je vois ensuite Meven prendre sa mère à part, elle le regarde avec inquiétude. J'espère qu'il trouvera un compromis.

En rêve , c'est mieux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant