Chapitre 4

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« Si, tu vas aller faire des examens. ».

Les vibrations de cette phrase résonnèrent dans toute la demeure et, pour une fois, il y avait de quoi. Après une soirée pareille et l'affichage dont j'avais été victime, mon coup de gueule semblait légitime.

« On peut en reparler demain ? Je suis fatiguée et tu me donnes mal à la tête.

- Moi, je te fais mal à la tête ? C'est toujours pareil, il faut repousser à demain. Repousser encore et encore. Tu es malade Elsa mais rien n'est perdu. Nous pouvons envisager de nombreux soins mais pour ça il faut s'y prendre à temps ».

La jeune femme en face de moi me regardait incrédule. Si elle ne veut pas y croire comment suis-je censée faire ? Je me mis instantanément à faire les cents pas; à force de marcher et de réfléchir, un semblant de solution va bien finir par germer.

« Jess veux-tu bien arrêter de marcher et venir te coucher ? Nous avons eu une longue soirée, il est temps de se reposer.

- Non il n'est pas temps de se reposer Elsa. Quand tu seras six pieds sous terre alors tu pourras te reposer.

- Arrête de déblatérer des inepties pareilles.

- Et toi prend conscience de la réalité. Toute personne malade ferait en sorte de se soigner mais toi tu refuses même de faire de simples examens. Alors quoi ? Tu es phobique des hôpitaux peut-être ? Qu'est ce qui ne tourne pas rond chez toi ? ».

C'est à ce moment précis que je perdis tout espoir. Mes paroles pouvaient paraître dures mais je les pensais. Toute ces questions s'amassaient dans mon esprit, fusaient dans tous les sens et ne me laissaient pas de répit. Je pris place sur le lit à ses côtés et ne pu soutenir son regard. Elle ne parlait pas, attendant de savoir si j'avais quelque chose à ajouter. Sa tactique pour prendre le dessus n'est pas si compliquée à comprendre: il suffit de laisser la personne en face de vous tout dire. Laissez là s'emballer, dire tous les arguments qu'elle a en réserve puis gardez le silence. Elle croira alors avoir le dessus pendant quelques secondes et, humainement, la seule chose qu'elle gardera en mémoire c'est le dernier argument donné. Tout le début sera comme effacé et il vous suffira alors de frapper fort à ce niveau là. Votre argument de devra pas laisser place à une autre réponse donc choisissez le bien. Là est toute la difficulté.

« D'accord ».

Deux mots, sept lettres, une réponse, un espoir. Ma tête se leva et mes yeux plongèrent dans les siens. Elle avait l'air sincère.

« Juste un d'accord ? ».

Je sais, je cherche la petite bête ou le bâton pour me faire battre voir les deux mais au fil du temps on apprend que rien n'est à sens unique et qu'il doit y avoir une contrepartie. Elle sourit et un regard malicieux se plaça sur son visage.

« Oui je suis juste d'accord. Je ferais tout ce que tu désires mais tu imagines bien qu'une maladie comme ça nécessite forcément une opération. »

Nous y voilà, le « mais » arrive. Elle me laissa hocher la tête. Je fronçais les sourcils, ne sachant pas où elle voulait en venir. Délicatement elle se leva, prit deux verres et les remplit de champagne. Elle s'approcha et m'en donna un.

« Des complications pourraient survenir et dans le cas d'une chute ou d'un quelconque arrêt je refuse la réanimation. En clair, soit ça marche, soit ça ne marche pas ».

Non mais je rêve. Bouche ouverte je la regardais boire une gorgée. Diable, elle a totalement perdu l'esprit.

Son regard s'appuya dans le mien et je me mis à rire une seconde, deux puis enfin trois. Mon corps fût pris de spasmes violents me faisant hoqueter pour que ma coupe se renverse par terre. Entre nous, il valait mieux ça que de lui jeter à la figure.

« Franchement, la carrière d'humoriste te tend les bras.

- Je crois que tu ne comprends pas...

- Non c'est toi qui ne comprend pas », dis-je en me levant.

Elle se leva aussi, ainsi nous nous faisions face. Elle voulait m'intimider, me montrer qu'elle avait son mot à dire dans l'histoire. Or si elle en ajoute un, adieu amis et adieu pays, je serais férocement recherchée pour meurtre. Elle ouvrit la bouche mais ma main l'empêcha de parler.

« Tu as une famille, des amis, tu m'as moi et tu veux que tes chances de survie passent de 65 à 40% ? Tu as le doit d'être triste, d'être découragée, d'être en colère mais tu n'as pas le droit de nous infliger ça. C'est égoïste de ta part parce que toi, quand tu ne seras plus là alors quelle importance aura eu cette discussion ? Pour toi aucune, pour moi tout. Alors on fait quoi, on oublie tout et on te laisse mourrir à petit feu ? Pour toi peut-être est-ce la meilleure solution.

- Tu crois vraiment que j'ai envie de mourir ? Ecoute Jess, je ne suis pas bête et je me suis renseignée. Tout ce qui est chimiothérapie tu oublies, la greffe est possible or la liste d'attente est longue et ce temps je ne l'ai pas. Andrew n'est pas compatible et les autres membres de la famille ne veulent pas risquer de perdre ne serait-ce qu'un millimètre de leur foie. Et je te vois venir mais toi c'est hors de question.

- Si il en est question.

- J'ai regardé ton dossier médical. Faisons des tests mais tu verras, tu n'es pas compatible non plus. »

Elle parlait avec une aisance et une acceptation démoralisante. Bien sûr que nous allions faire les tests mais elle sait de quoi elle parle et je ne pense pas qu'elle me mente. Comment faire ? Les donneurs de courent pas les rues et il y a cette maudite compatibilité.

Elle finit sa coupe d'une traite, la posa et me prit dans ses bras.

« On fera le nécessaire si tu le souhaites ».

De simples mots qui démarraient non pas une course mais un combat contre la montre. Le temps contre nous. Les paris sont lancés. 

NDA:

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NDA:

Non, je ne suis pas pas morte. Ok je mets mes mains sur la table, prenez une règle et tapez. Mais pas trop fort, j'en ai encore besoin. 

Bon, oui voici un chapitre et il arrive tard. Mais j'ai une bonne raison et valable en plus ! En vérité les études me prennent beaucoup de temps et vous n'imaginez pas à quel point. C'est très compliqué pour moi d'écrire ou de penser à ce que je pourrais vous faire lire alors que je suis déjà assez occupée à penser à mes dissertations. 

Mais nous voici en hiver et à la rentrée les partiels arrivent. Je vais tout de même essayer d'avancer mais je ne peux rien promettre car comme vous le voyez, l'inspiration est assez dure à trouver et après ces mois d'arrêt la fibre d'écrire c'est pas encore ça.

Néanmoins, je vous souhaite une bonne soirée. 

Incroyablement mortelle (PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant