Chapitre 2

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Les portes sont passionnantes. Il y en a des noires, des blanches, des marrons. En acajou, en chêne, en épicéa. Elles sont polies, lustrées et aimées autant que des baguettes. Si Olivander voyait cette porte, il serait ébahi par tant de beauté.

« Tu sais qu'il faut toquer à la porte ?

- Je sais qu'il faut toquer Aly. Laisse-moi juste respirer avant de m'en prendre plein la figure, soupirais-je.

- Je ne vois pas pourquoi elle t'en voudrait.

- Oh peut-être parce que je n'ai pas répondu à sa quinzaine de messages et qu'en plus je lui ai mal répondu. »

Il y eu un léger silence. Quelques secondes ou quelques minutes, je ne sais pas, avant de reprendre la parole.

« Il est vrai que tu m'as répondu mais si j'aimais la facilité et le manque de personnalité ça se saurait ».

Alors ça, ce n'était pas Aly'. Depuis combien de temps était-elle dans mon dos à écouter ? Et puis elle a quand même eu l'idée de faire le tour de la propriété pour m'entendre déblatérer des idioties. Je vous assure que si on faisait une partie de loup-garou, elle endosserait le rôle de la petite fille à merveille. Celui du loup aussi. Mais actuellement je préfère l'imaginer en petite fille pour pouvoir me retourner sans avoir l'air d'une ahuri.

Déconcertée, je fis un demi-tour avec une moue boudeuse pour lui exposer mon mécontentement. Bon pour l'air ahuri on repassera mais franchement, comment voulez-vous que je tienne deux secondes face à elle ? Ce n'est pas une petite fille, ce n'est plus un loup mais une sorcière. Pas celles avec une affreuse pustule sur le nez, celles qui sont à couper le souffle (puis elle a quand même une porte de maison magnifique pour créer des baguettes). Bon Jess ça suffit avec les jeux de sociétés et les portes.

Elle monta les marches pour se mettre face à moi et me jauger. Toujours égale à elle-même: une robe noire, des talons hauts, des cheveux blonds en cascade, des yeux bleus glacials et son demi-sourire capable d'abattre des montagnes.

« J'attend tes excuses Jess, me dit-elle sur un ton provocateur.

- Je n'ai pas à m'excuser de ne pas être un petit être obéissant et de ne pas attendre tes appels. »

Je ne sais pas où j'avais trouvé la force de lui répondre sur le même ton qu'elle avait précédemment employé mais j'étais fière de voir que ça faisait son petit effet. Elle arqua un sourcil tandis que son sourire tombait. Bonne surprise ou mauvaise ? Jouer avec elle est quitte ou double.

« Provocatrice, raya-t-elle ».

Elle s'approcha un peu plus, posa sa main sur ma hanche et m'embrassa pour me saluer puis me chuchoter: « avec qui je m'abandonnerais volontiers ».

Elsa Lewis, agrégée en tentation et doctorante de provocation spécialisée manipulation. Je la regardais incrédule en espérant qu'Aly n'ait rien entendu. Et... raté. Cette dernière me souriait franchement. Un sourire plein de sens et de sous-entendus.

« Bon je pense qu'il est l'heure de rentrer, Aly tu viens ? »

Lorsqu'elle entra je ne manqua pas de lui donner un coup de coude. Le moment avait été gênant et elle l'encourageait. Amie en carton.

Précédées d'Elsa, on avança vers la salle principale avant de se retrouver devant un groupe, non pas restreint comme m'avait annoncé la dinde qui gloussait à mes côtés, mais un groupe d'environ 25 personnes. Génial, il est bien connu que j'adore les fêtes en grand comité.

Heureusement certaines têtes ne m'étaient pas inconnues: Andrew, Marc, Clem, Sarah et Nathan. Ce dernier vint directement à ma rencontre me prendre dans ses bras sous le regard amusé d'Elsa. Il est vrai que j'aurais pu imaginer quelque chose avec lui. Quelque chose de concret et de durable si une blonde n'avait pas occupé tout mon esprit et si il n'était pas gay parce que c'est vrai que ça aurait été un problème de taille. Après, il n'empêche que je l'aime beaucoup et que je ne troquerais sa place d'amie pour rien au monde.

« Comment va ma princesse ? dit-il.

- Elle va bien mais il y a quand même un peu de monde non ?

- Oui ce sont des connaissances, vint ajouter Andrew.

- Et 50% sont nos cousins, renchérit Elsa. »

Attendez une minute. Sa famille. Sa seule et unique famille. Je tourna la tête en sa direction en faisant de gros yeux et elle me rendit un regard neutre et banal.

« Tu ne m'avais pas dis que c'était une soirée rencontre. Je croyais que c'était une soirée comme les autres.

- Et qui t'a fais passer cette information ? Parce que j'avais déjà tout expliqué et tu étais censée le savoir. »

Ok donc ma source est fausse. Il n'y a qu'une seule source et je vais tellement y jeter de la terre qu'il n'y aura plus d'eau du tout. Avant que je n'ai pu ouvrir la bouche, Aly n'était plus là. Oh toi tu ne paies rien pour attendre.

« Après ne t'inquiète pas, c'est une réunion semi-familiale une fois par an et on ne les apprécie pas forcément, expliqua Elsa.

- Alors pourquoi ils sont là ?

- Parce que c'est une tradition dans notre famille. On se retrouve pour parler affaires mais la moitié vivent sur les économies de papa et maman et n'auront sûrement jamais à travailler de leurs vies. L'empire Lewis n'est plus ce qu'il était. »

Elle paraissait nostalgique en disant ça. Elle était certes jeune et n'avait sûrement pas vécu l'apogée et la montée de l'empire familial mais on avait dû lui raconter des histoires à ce propos. Peut-être était-elle aussi nostalgique car elle connaissait la valeur du travail, y consacrait sa vie et son énergie alors qu'à son âge, beaucoup continuait de s'amuser. Je n'avais jamais réfléchi plus amplement à cela mais être à la tête d'une si grande entreprise aussi tôt ne devait pas être simple. En signe de présence et de soutient je glissa ma main dans la sienne. Elle parut surprise au début mais elle referma sa main sur la mienne et me sourit chaleureusement.

Un homme monta sur un gradin et fit sonner sa petite cuillère sur son verre en cristal. Tout le monde se tût et se tourna en sa direction. Je sentis Elsa se crisper à mes côtés, elle avait la mâchoire serrée et à l'autre bout de la salle, Andrew lâcha Aly et parti en direction du podium suivit de Nathan, le regard inquiet. L'homme se racla la gorge. Il était soûl, ça se voyait dans ses gestes et à son teint violet. Sa chemise était à moitié sorti de son pantalon et il regarda dans notre direction avant d'annoncer:

« Très chers amis, très chers cousins. Chaque années, mon père ouvrait cette réunion par un discours mais comme, lui aussi, n'est plus là pour ce moment pompeux, nous allons en venir directement aux faits. Elsa ma chérie, comment vas-tu au niveau médical ? Prête à céder ta place ou peut-être as-tu eu un enfant entre temps ? »

 Elsa ma chérie, comment vas-tu au niveau médical ? Prête à céder ta place ou peut-être as-tu eu un enfant entre temps ? »

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Bonjour bonjour !

Oui je suis en retard mais tout vient à point à qui sait attendre non ? Bref voilà un chapitre correct où je commence à implanter de nouvelles bases. J'ai envie de mouvements et de rebondissements, j'espère que vous en avez envie aussi parce que j'en ai un en tête. Un gros mais je ne vous en dis pas plus, il devrait arriver plus tard !

Il n'empêche que j'ai vu une augmentation de lectures incroyable sur le tome 1 de mon histoire suite à la sortie d'Incroyablement mortelle. J'espère de tout coeur que vous avez pris autant de plaisir à le lire que j'ai en ai pris à l'écrire.

Je vous dis à bientôt, bisooooooooous.

Incroyablement mortelle (PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant