chapitre 15

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Chapitre 15

Voyant que la jeune femme hésitait à se laisser aller, amath approcha sa chaise de la sienne puis posa ses mains sur la sienne : écoute Mayna, si tu ne sors pas ce que tu as dans le cœur, tu risques de souffrir…

Cette dernière avait du mal à se confier, elle n’avait pas l’habitude de le faire d’ailleurs. Même avec Henriette, à chaque fois qu’elle commençait, elle ne terminait jamais. Elle se disait que personne ne pouvait la comprendre…

Mais amath avait quelque chose de différent et dans ses yeux, elle pouvait y voir de la confiance et de la discrétion… sans même savoir pourquoi, elle décida de lâcher prise le temps d’une minute…

Mayna : tu sais je me suis mariée sur le coup de la contrainte. Je me suis réveillée un beau jour et mon mon père m’annonce que je vais être la 4e femme d’un de ses amis. C’était juste il y a 10 mois mais j’ai l’impression d’avoir vécu 10 ans. Au début, je leur ai dit que je ne voulais pas, que je suis jeune, je n’ai que 23 ans. Je me marierai avec l’homme que j’aime. Mais mon père n’a pas voulu entendre cela. Ma mère est intervenue et m’a parlé. En réalité, elle m’a convaincue et j’ai une petite faiblesse avec elle. Je ne peux rien lui refuser à cause d’une histoire dans le passé…

Amath écoutait attentivement Mayna sans l’interrompre, ce qui l’encourageait d’ailleurs…

Elle continua : je me suis laissé faire alors me disant que si ma mère me poussait à y entrer, c’est surement parce qu’elle veut mon bien, elle est ma mère après tout… et je me suis donc laissé faire. J’ai épousé baye modou.

Elle s’arrêta mais amath savait que ce n’était que le début de l’histoire…

Amath : mais, il y a un mais…

Mayna sourit : oui il y a un mais. En fait, quand j’entrais dans ce mariage je savais ce qui m’attendait. Une vie de polygame et je m’étais préparée ; je ne voulais pas de l’argent de baye, je ne le veux pas d’ailleurs. Il me couvre de cadeaux il fait tout pour que je sois dans un luxe total mais je n’ai jamais été une profiteuse ; Et donc tout ce qu’il me donne, je le remets à ma mère. Seulement je me rends compte ma vie est menée par deux personnes qui en décident comme bon leur semble : mon père et ma mère… je me sens oppressée à chaque fois que je vais chez moi. Sans compter le mépris que mon père a envers ma personne, je me rends compte que plus je donne de l’argent à ma mère et plus elle entre dans ce cercles vicieux de femmes mesquines et gaspilleuses qu’on voit partout dans le pays. Et pour couronner le tout je….

Elle baissa la tête et jusque la amath n’avait rien dit… il lui caressa doucement le bras : laisse toi faire Mayna. Il le faut…

Elle refoula ses larmes et continua : je ne suis pas heureuse dans mon ménage. Tous les jours j’essaie de trouver le côté positif de tout ça, mais je n’y arrive pas. J’aime la liberté, l’indépendance, mais aussi, chaque jour que Dieu fais, je me dis que j’ai raté une partie de ma vie. Quand je vois les filles de mon Age se marier avec l’homme qu’elles aiment et être heureuse, je me dis que je ne pourrais jamais l’être…

Cette fois ci, elle ne put retenir ses larmes de couler. Mais elle était lancée et sentait que ça lui faisait du bien de parler avec quelqu’un… elle continua toujours devant le regard attendrissant d’amath : j’ai beau essayer mais je ne peux pas. Tous les jours, quand je suis de tour, après que baye et moi … je me mets à pleurer, je me sens dégouté et j’ai juste envie de vomir après. Je ne supporte pas ses bras sur mon corps, son souffle sur mes oreilles son…

Amath n’en pouvait plus d’écouter ça, il se leva brusquement la rejoignit puis la prit dans ses bras : shuuuut… calme toi, n’y pense plus…

le goût du désir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant