III

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-Rétablies toi d'abord et ensuite on verra.

- D'accord mama.

Les jours passèrent, je faisais semblant d'aller mieux mais au fond de moi je mourrais. On dit souvent que le temps est le meilleur médicament pour guérir les blessures du cœur mais cela n'était pas mon cas. Plus le temps passait, plus je réalisais que je l'avais perdu pour toujours. Des fois je me retrouvais entrain de pleurer amèrement dans la nuit ou au petit matin, mes nuits étaient très sombres et mes pensées confus. Je ne voulais qu'une seule chose, mourir. J'étais liée à lui, c'est comme si mon existence n'avait plus de sens, je me retrouvais entrain de crier et maudire Dieu, je le trouvais injuste.

- Dieu! Pourquoi as tu laissé ces pauvres innocents périr ? Pourquoi Dieu? Je ne vais pas te laisser tranquille si tu ne me réponds pas! Dis moi pourquoi je souffre tant! Prends moi Seigneur je veux mourir!

Ma mère évitait le sujet du voyage, je savais qu'elle le faisait exprès.

- Mama je vais déjà bien, regardes, j'ai même bonne mine. Demandes alors au chauffeur de m'accompagner au village s'il te plaît.

- Tu ne connais pas la route? Est-ce que tu es un enfant? Vas y! Mais fais le toute seule!

- Mais tu m'as promis que...

- Assez! Quittes devant mes yeux! Tu veux aller chercher qui dans ce village? Il y'a plus personne là-bas mais puisque tu insistes vas y toute seule ! Laisses mon chauffeur tranquille, il ne t'a pas dit qu'il voulait mourir!

- OK.

J'étais très déçue par le comportement de ma mère, elle m'avait pourtant promis de m'amener dans ce village si je me rétablissais. Elle ne respectait pas sa parole. Au fond de moi je savais que je manquais de courage, je pouvais aller à Ekoukmesa'ak seule mais je n'y arrivais pas. Mama avait raison, j'étais une grande fille mais je manquais de cran pour aller chercher mon homme. Moi qui disais l'aimer, ça faisait plus de 3 mois que je n'avais pas eu de ses nouvelles mais j'étais restée sans rien faire. Une autre fille serait rentrée dans ce village. Je passais mon temps à pleurnicher comme une gamine au-lieu d'agir. Je savais que Raphaël serait venu me chercher si ça avait été l'inverse, je me sentais sale, je ne méritais pas son amour. Ce soir là papa est rentré et il m'a appelé dans son bureau, je ne savais pas ce qu'il voulait me dire mais il était de très bonne humeur. J'ai toqué puis je suis entrée, il tenait une enveloppe et un carton à main.

- Tiens c'est pour toi.

- Qu'est-ce que c'est?

- Vas y ouvres.

Pendant que j'ouvrais l'enveloppe, il me fixait.

- Ça va mieux ma fille? J'ai constaté que tu as meilleure mine.

- Ça peut aller papa.

Je voulais profiter de sa bonne humeur pour lui demander si je pouvais partir à Ekoukmesa'ak mais j'avais très peur de sa réaction. Dans cette enveloppe se trouvait mon passeport et mon visa pour les États-Unis d'Amérique.

- Papa...

- Oui ma fille

- Mais...

- Qu'est-ce qui t'arrive? Tu n'es pas heureuse?

- Si mais...

- Bref, saches que tu voyages après demain, tiens...voici ton billet.

- Mais...c'est brusque... Je...je ne me suis même pas préparée.

- Toutes les filles de ton âge rêvent d'aller continuer leurs études à l'étranger mais je constate que tu ne sembles pas réaliser la chance que tu as.

QU'EST CE QUE J'AI FAIT AU BON DIEUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant