Chapitre 12 | Le carnet maudit

Magsimula sa umpisa
                                    

« -Attention monsieur Fade, vous vous en brûlerez les doigts, » susurra-t-elle.

Elle sortit sans plus tarder. Elle avait envie de vomir, la n. v. c. la voulait et elle n'avait jamais été aussi proche.

A trois heures, Joaquim quitta le club. Dans les vestiaires, elle sentait encore les vibrations de la musique, son cœur était tout aussi rapide. C'était aussi la fin pour Isis.

« -Alors, tu vas tenir ? Tu n'es pas trop fatiguée ?

-Je suis crevée, mais c'est bien payé.

-Je t'ai observée, tu te débrouilles bien.

-J'ai rencontré Fade, ivre. J'ignorais que le gouvernement sortait dans la ville.

-C'est un habitué. Ne fait pas attention à lui, c'est une ordure.

-J'avais remarqué, affirma Joe.

-Ne laisse pas les clients t'affecter. Sourie, sers les gens sans enregistrer leur visage. Je suis ici depuis deux ans, je ne sais même pas qui je sers à part quelques personnes. C'est plus simple, moins de problème. »

Joaquim aurait voulu suivre les conseils de sa collègue mais elle ne pouvait simplement pas. Elle était venue ici pour écouter les murmures. Ce soir, la jeune fille avait seulement observé, trop de sons l'assaillaient, elle devait s'adapter. Elle dit en revoir à Isis et plongea dans la nuit noire.

L'automne la fit frissonner dans son manteau. Il fallait qu'elle se trouve de nouveaux vêtements pour survivre à l'hiver. Son manteau, enfin celui de son père, était usé ; ses gants étaient déchirés et ses chaussettes avaient des trous. Ses oreilles sifflaient encore, elle avait été abrutie par la musique. Les yeux mi-clos, elle traversa le pont. Elle ne remarqua pas tout de suite les torches devant elle. Elle ne vit pas les silhouettes frêles au loin. Elle n'entendit guère les voix. Elle se réveilla seulement lorsqu'ils l'interpellèrent. Ses yeux s'écarquillèrent d'effroi et elle se mit à courir dans une rue perpendiculaire. Deux voitures la klaxonnèrent quand elle traversa la route en prenant ses jambes à son cou. Joaquim fuyait les Défenseurs de Feu et leur visage léchés par les flammes. Sous son masque et sa capuche, elle n'était qu'une habitante effrayée. Certains se mirent à la suivre mais ils abandonnèrent, ils avaient trouvé une meilleure proie.

En rentrant chez elle, elle eut un pincement au cœur, Kyle n'était plus là. Joe se sentit alors très seule. Au bas de sa rue, les fêtards s'étaient éparpillés à cette heure. Elle retira les lentilles qui l'irritaient et se passa de l'eau sur le visage. Enfermée dans son petit studio, la nuit engloutie la pièce, la solitude prit possession de son occupante. Elle se sentait vide.

Fatiguée par sa journée de boulot, elle s'endormit dès que sa tête toucha son oreiller, les yeux humides. Elle venait de se rendre compte ce que c'était de vivre dans la peur, de sentir la terreur parcourir ses veines.

Depuis une longue semaine, Joaquim avait travaillé dur. Chaque soir, elle revêtit son costume. La journée, elle se rendait chez des habitants dans le sud de Manhattan pour les Anges de la Nuit et visitait la ville. Ils contrôlaient et protégeaient le quartier et certains cabinets de modifications corporelles illégales, où on lui avait implantée une fente ; ce ne lui était pas très utile car elle n'avait pas de compte en banque, elle n'était pas une habitante. Certains leur devaient de l'argent, d'autres se plaignaient.

Elle avait appris à connaître le petit groupe de résistants. Kyle l'accompagnait parfois pour visiter par les toits. Joe s'était habituée au ciel constamment gris qui l'oppressait toujours un peu. Aujourd'hui, Gretchen ne lui avait pas assignée de mission, elle en profita pour se balader dans la périphérie, au plus près des murailles. La jeune Griffin se vit d'innombrables fois sur les murs durant le trajet. Bientôt, elle comprit qu'elle s'approchait des usines.

Snow AshesTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon