16.

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    ANNE L'A vue elle aussi, et son sourire est mort sur ses lèvres. Elle tente tant bien que mal d'ignorer Constance, mais sa conscience l'en empêche et elle s'avance vers elle, la mort dans le pas.

     « Salut, dit-elle. »

    Elle a des mèches ébènes coincées dans son bonnet et les guirlandes bleues éclairent sa peau.

    « Salut, répond Constance. »

    Elles échangent un regard gêné : elles se sont quittées en bon terme. Mais elles ne se sentent pas de faire la conversation indéfiniment.

    Rien que le beau sourire d'Anne qui éclaire son joli visage suffit à combler un peu le vide en Constance.

    « Ça se passe bien, la prépa ? tente Constance, les mains dans les poches de sa doudoune.

    — C'est très dur.

    — Je me doute.

     — Et toi, la fac ? »

    Constance soupire. La fumée âcre des marrons lui donne envie de fumer une cigarette, pour la première fois depuis trois ans. Mais elle sait que c'est mal.

    « J'ai repassé ma L1. Mais bon, c'est cool.

    — Tant mieux, alors. »

    Anne sourit, et puis s'éloigne.

     Le cœur de Constance est chaud, comme ses joues, et elle ne peut s'empêcher de sourire.

En toute circonstance.Where stories live. Discover now