Poème n°3

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#Patate Douce




Le Chant de la Mer


Le bruit des vagues se fracassant

Sur les rochers m'emplit

D'une soudaine nostalgie,

Plus perçue depuis longtemps.


Du haut de la falaise, Martin,

Ton regard se perdait dans le lointain.

Te délectant des explosions d'écume,

Tu rêvais des profondeurs par delà la brume.


Tu disais toi-même que l'océan

Était toute ta vie.

Quand tu n'étais pas parti,

Tu étais ici, dans le vent.


Je me souviens du dernier,

Du tout dernier baiser

Qu'avant de partir tu m'as donnée,

Au petit matin, aux rochers.


Martin, ne vous voyant pas rentrer,

Tout le village était terrifié.

Disaient les regards fuyants :

„Le vent était si puissant !"


Puis acclamés, les bateaux sont arrivés.

La liesse des navires rescapés

S'est vite remplacée

Par un murmure horrifié.


La moitié des marins

Était revenue du voyage.

Avaient eu raison de l'équipage

Ceux que tu aimais tant : les embruns.


Du haut de la falaise,

Avec ma tristesse constante,

Je contemple la mer en combattante :

Certaine. J'ai enfoui mon malaise.


Voyant les vagues se briser

Contre les rochers,

J'ai fait mon choix.


Tu n'as plus à attendre cette heure,

Je veux que tu me fasses découvrir

La beauté des profondeurs.


Un dernier sourire :

Les mêmes vagues que les tiennes

Sont là et elles m'emmènent.



écrit le 18 juillet 2017 par Nat

réarrangé le 29-30 avril 2018

Poèmes, pensées, bazar...Where stories live. Discover now