Chapitre 3

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Tant de questions, mais encore une fois aucune réponse.

Bettina me remplit mon assiette de mets succulents.

Des pommes de terre poêlées avec quelques tomates, un poulet cuit aux épices, une tarte à la crème de marron, des cakes au goût tous plus différents et délicieux les uns que les autres.

De quoi me régaler.

Tout était si différent de l'orphelinat ...

Nous finissions de manger rapidement puis Bettina nous débarrassa. Je l'aidais.

-Tu commenceras les cours lundi. M'annonça-t-elle après m'avoir remercié pour l'aide que je lui avais offerte.

J'acquiesçai puis demandais que jour nous étions.

Vendredi.

Nous étions vendredi.

Il ne restait plus que trois jours.

Je me promenais dans ma nouvelle maison, tentant de retrouver mon chemin. J'arrivais devant une porte qui semblait mener vers l'extérieur.

- Viens avec moi, je vais te faire visiter le jardin.

Je n'avais pas entendu Bettina arriver, et sursautai même un peu, je dois l'avouer. Je la suivis. Nous passions à travers des allées fleuries de tous types de fleurs où leurs agréables senteurs, s'échappant de celles-ci, vinrent nous envahir. C'était une journée fort agréable, le soleil me martelait de sa douce chaleur, au loin, quelques oiseaux s'égosillaient calmement.

Une journée parfaite.

Tout au fond du terrain, les haies, qui soulignaient la frontière avec le monde extérieur, étaient taillés de sorte qu'elles permettaient l'accès à un petit chemin de terre.

- Autrefois, mon mari partait souvent chasser, il passait par ce sentier puis regagnait la forêt un peu plus loin. C'était le meilleur chasseur, à l'époque ...

Je voulus demander ce qui lui était arrivé, mais une partie de moi le savait déjà. Je taisais donc mes interrogations.

Je fixais le chemin, comme pour imaginer un homme, un court fusil sur l'épaule, s'éloignant à travers les arbres, et revenant les bras chargés de gibiers. Ce devait être une vie magnifique.

Magnifique, mais aujourd'hui détruite.

Détruite à cause de qui ? La haine commençait à tambouriner mon coeur.

Pourquoi devais-je être le fils du pire tueur de tout les temps ?

Erwin avait dû mentir !

- Mais bon ... Continua Bettina. Les temps changent, C'est comme ça et on ne pourra rien changer.

Voyant que je ne répondais toujours pas, Elle me dit qu'elle allait rentrer. Je décidai de la suivre.

- J'imagine que toi aussi tu as perdu tes proches pour avoir été abandonné parmi ces prêtres ... Ça a dû être difficile à ton âge.

- Assez ... Soufflai-je.

Bettina garda le silence, Comme muette de sentiments.

Au fond de moi, Je le savais, Je la sentais grelotter, là, Dans ses chauds habits d'hiver, tremblante d'émotions.

Je n'ai Jamais su si c'était à cause de ce que j'avais vécu ou la perte de son mari qui s'insurgeait en elle à ce moment là.

Je passais tout le week-end à me promener dans le jardin, Dans le bois, partout où j'y avais droit.

Le nom ne fait pas la personne ...Where stories live. Discover now