« Vous devez arrêter de le traiter comme le clou d'un spectacle. C'est une personne, pas un spectacle. Harry mérite plus que ça. »

Mack est assis, silencieux, pendant que je lui fais la morale. Harry se tient derrière moi et je ne peux dire s'il est embarrassé ou reconnaissant que nous ayons cette conversation. Il n'a pas dit un mot depuis que M. Dax est parti.

« Je comprend. Je pense que les choses sont allées trop loin. » convient Mack, ôtant ses lunettes et se frottant les yeux pour contrer la fatigue.

« Eh bien – super. » je réponds, mains sur les hanches.

Je ne m'attendais pas à ce que ça se passe si bien, mais avec les ennuis qu'Harry a attirés au club, c'est probablement un avantage pour Mack, que tout finisse.

« Je passerai quelques appels, Harry. »

« Merci. »

Nous laissons Mack assis au bar vide, parsemé de verres plein de reste d'alcool. Le sol est collant et les lumières sont faibles. Quand nous sortons, l'air frais est accueilli à bras ouverts et l'atmosphère de l'intérieure pratiquement oubliée.

Je suis étonnée quand Harry s'empare de ma main en premier.

« Je sais que tu as quelqu'un d'autre maintenant, mais tu peux toujours ressentir ça, pas vrai? »

Je sais qu'il parle de la chaleur ardente qui s'empare de mon poignet et de mon avant-bras. C'est un geste évocateur de sécurité, émanant de l'endroit où l'on est en contact. Ses doigts me pressent juste un peu pour raffermir ses mots. Harry se mord la lèvre anxieusement, mais il est trahi par la petite étincelle d'espoir dans ses yeux.

« Tu me manques. »

« Tu es différent maintenant. »

« Je ne peux pas – je ne pense pas que je puisse y faire quoi que ce soit. »

« Je ne te le demanderais pas. » je lui assure. « Rentrons chez toi. »


                                                       
8.


Nous gravissons les marches comme la dernière fois, jusqu'au troisième étage et à la porte verte qui s'accorde au reste. Des cris provenant d'un autre appartement me font tourner la tête. Puis le bruit des verrous qu'on défait me ramène à Harry. La porte est ouverte, et il s'attarde sur le pas de la porte pour s'adresser à moi.

« Est-ce que tu restes ce soir? »

La peau autour de son œil est légèrement bleue et je m'inquiète à propos des petites coupures qui ornent son visage. Il faudra du temps pour qu'elles guérissent.

« Si tu veux. »

Quand j'accepte son offre, je me retrouve face à des yeux de biche et il reste bouche bée, presque comme s'il s'attendait à ce que je décline son invitation. Il se décale sur le côté, me faisant entrer avant de fermer la porte derrière nous. L'appartement n'a pas beaucoup changé; une collection de boites de pizza en éparpillées un peu partout, des vêtements non portés et un désordre inutile.

Cette fois, je l'autorise à aller me chercher, dans sa chambre, quelque chose que je porte pour dormir. Il me tend un tee-shirt gris avec une poche au niveau de sa poitrine, à droite; ce vêtement sent le mélange réconfortant de la lessive et d'Harry. J'enlève mes chaussures à côté de mon sac et j'attends qu'il disparaisse dans sa chambre avant de me déshabiller. Je viens juste de me battre avec mon tee-shirt pour m'en débarrasser.

« Oh mer – je suis désolé. Bo, je ne – » fait Harry, troublé.

Il balbutie tandis que je serre le vêtement contre ma poitrine. Une couleur vive se répand sur mes joues quand Harry manque de se cogner dans le bord du canapé en essayant de s'en aller. Mon rire monte et je suis incapable de le réprimer, même en me cachant derrière le tee-shirt d'Harry. Je lui jette un coup d'œil, et me rends compte qu'il s'est arrêté dans devant sa porte de chambre. Il me sourit et je ne peux me rappeler de quoi que ce soit qui m'ait rendu plus heureuse.

J'enfile le tee-shirt par la tête et quand je rive à nouveau le regard sur Harry, l'amusement a quitté ses traits. Il déplace son poids d'un pied à l'autre avant de trouver le courage de me regarder.

« Donc, euh – bonne nuit. » dit-il.

« Essaie de dormir. »

Je me tourne vers l'endroit où je vais dormir pour la nuit. Le sofa n'a rien de particulier, des coussins usés et des ressorts inconfortables. Je doute d'arriver à fermer l'œil. J'arrange du mieux que je peux, tapotant les oreillers et bordant la couette.

« Bo. »

Je fredonne pour toute réponse. Quand Harry ne dit rien de plus, je fais volte-face pour le voir.

« Je suis content – je suis content qu'on soit amis. »

Il hoche la tête pour lui-même tandis que je le regarde, fier d'avoir déclaré cette phrase sans trop grande pause. Il se frotte la nuque, sachant que je suis toujours en train de le fixer, je le trouve adorable.

« Moi aussi. » je réponds d'une petite voix.

Il est adossé à la porte. Je m'approche de lui, et mon estomac chute soudainement parce qu'il y a une once du regard malicieux qu'il avait avant. Avec les bras croisés, Harry semble un peu sur la défensive, même avec le sourire qu'il arbore. C'est seulement quand je me dresse sur mes orteils que sa posture s'affaisse, et mes lèvres sont sur les siennes.

C'est un baiser court, mais un baiser tout de même. Et, à en juger par la façon dont les joues d'Harry ont rougi, je dirai que c'est plus qu'assez.

« Des amis qui font ça. » marmonne-t-il avec un sourire de plus en plus larges.

Sa langue passe sur ses lèvres, me goûtant sur sa bouche.

« Bonne nuit. »

                                                        
8.

DARK 2: knock-out | h.s.Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang