Prologue

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Elle se mit à courir le plus rapidement possible, essayant de fuir toutes les personnes qui ne cessaient de lui prendre la tête. Comment pouvait-elle supporter tout ce que ces personnes disaient? Comment pouvait-elle l'accepter? Ils étaient des ignorants. Ils pensaient savoir mieux qu'elle ce qu'elle était censée ressentir et vivre. Qui étaient-ils pour décider de cela à sa place? Pour qui se prenaient-ils?

Ils pensaient savoir ce qui faisait vraiment souffrir les gens. Ils lui disaient qu'elle n'avait pas à souffrir de sa vie parce qu'elle n'avait pas faim et qu'elle ne connaissait rien de la guerre. Qui étaient-ils pour décider à sa place de ce qu'il lui faisait mal? Elle ne supportait pas toutes ces personnes qui lui répétaient sans cesse qu'elle n'avait qu'à faire des efforts et qu'à se remuer pour améliorer sa situation.

Elle l'avait déjà fait. Ça ne suffisait pas.

Elle l'avait déjà fait tant de fois: elle n'avait fait que souffrir un peu plus, tous les jours, sans arrêt, sans répit.

Elle l'avait l'impression qu'aucune solution ne s'offrait à elle.

Elle était bloquée.

Elle avait l'impression que tout ce qu'elle faisait n'était qu'une suite d'erreurs. Elle se sentait tellement seule. Elle se sentait tellement perdue. Rien ne semblait capable d'arrêter sa chute. Plus elle s'effondrait, plus elle se débattait. Plus elle se débattait, plus elle s'enfonçait. Sa vie n'était que des sables mouvants.

Elle n'arrêtait pas de se battre et elle était tellement fatiguée d'être une guerrière devant tout le monde.

Elle ne dormait plus. Elle ne mangeait plus. Toutes ses pensées étaient sombres, plus sombres les unes que les autres. Tous les jours, elle ne pouvait s'empêcher de penser à des choses cruelles et terribles. Tous les jours, elle ne pouvait s'empêcher de souffrir de tout et de rien, de tout ce qu'elle voyait.

Elle n'avait plus de larmes.

Elle n'avait plus de mots.

Et elle voulait que tout cela cesse. Elle voulait que la solitude cesse. Elle voulait que les souffrances cessent. Elle voulait que ne plus rien ressentir du tout. La vie n'était que douleur. Et elle avait l'impression qu'il n'y avait aucune solution pour elle et cette solution semblait plus terrible que tout le reste.

Et elle s'en voulait de souffrir ainsi.

Elle s'en voulait d'être si sombre. Elle s'en voulait d'être aussi molle. Elle s'en voulait d'être incapable de trouver les solutions pour se sortir de là. Elle s'en voulait d'être seule pour tout affronter. Elle s'en voulait de toutes ces idées noires qu'elle avait au plus profond de son âme torturée.

Et ça n'ajoutait qu'à sa souffrance.

Il n'y avait pas de solution.

Elle entra dans le parc et se mit à courir de plus belle. Devant elle, la colline descendait de manière brutale, laissant apparaître les lumières de la ville qui s'étendaient à perte de vue, brillantes de mille feux dans la nuit. Cette ville était magnifique, cette ville qu'elle aimait tant, cette ville qui était merveilleuse. Ne plus la voir allait être une déchirure pour elle. Ne plus la parcourir allait être douloureux.

_Santana!! S'il te plaît, Santana!! Ne t'en va pas!! J'ai besoin de toi... Elle se mit à courir encore plus vite, faisant son maximum pour fuir Victor autant qu'elle le pouvait. Pourquoi lui avait-il dit cela ce soir-là? Pourquoi lui avait-il dit cela tout court? Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait dans l'esprit de l'homme.

Elle ne pouvait pas accepter une telle chose.

Pas alors qu'elle partait le lendemain...

Victor devait l'oublier. Leur amitié ne pouvait plus durer. Elle avait l'impression qu'elle était déjà morte.


 Plus rien ne serait plus jamais comme avant.

Ne me laisse pas... (Les coeurs déchirés)Where stories live. Discover now