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J'ai perdue l'usage de la parole durant un court instant. Mes poumons se regorgent d'oxygène à nouveau. Qui est-elle ? Pourquoi cette sensation ? Après mon usage de la parole et de la respiration retrouvée, c'est à mon odorat de se réveiller. Le parfum de Kate imprègne mes narines et les picote un peu. Elle sent bon. J'ai la certitude d'avoir déjà connue cet effluve. Alors que je suis en pleine conversation avec mes doutes, l'inspecteur intervient :

—Bonjour madame Lovison, merci de vous être déplacée. Nous ne serons pas longs, mais il nous faut le maximum d'information de toutes les deux. Les recherches sont vastes encore alors qu'avec votre témoignage mademoiselle Lewis, dit-il en me faisant face, nous pourrions aller jusqu'à crée un portrait-robot pour pouvoir coincer le ou les ravisseurs plus rapidement.

Tout n'est que bourdon aux creux de mes oreilles. Je tente de faire sortir le moindre son, mais rien ne parvient. Je tente également de me rappeler et c'est ainsi que de nombreux frissons parcourent mon corps, de la tête aux pieds. Je me souviens de lui, de ces hommes, de ces visages, de la méchanceté, de la douleur et de la vulgarité. Je me souviens de tout ce qu'ils m'ont fait.

Je commence ainsi mon récit, de la sortie de mon rendez-vous à mon sauvetage. Je parle de mes ravisseurs, de leurs actes. Je n'oublie rien, je transmets les prénoms que j'ai entendus. Je décris le plus précisément Thar et Dragos, je donne mon instinct sur leur nationalité. Je ne tente de rien oublier, je n'oublie rien. De plus, depuis mon premier mot, je m'accroche au seul point de repère qui me paraît le plus solide dans la pièce. Je n'ai pas quittée une seule fois ces yeux, ce bleu sombre et lumineux à la fois, cette couleur profonde et apaisante. Non, pas une seule fois je n'ai lâché ce regard, ils m'ont sauvée une fois et sans savoir pourquoi, je sais au plus profond de moi que cela va encore arriver. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est plus fort que la gravitation, plus fort que la logique elle-même. Tout me paraît si simple et si doux en pariant la vie complète sur ces prunelles, plutôt que de découvrir la vie toute seule. Je n'ai rien oubliée, j'ai tout racontée de mon enlèvement à elle, à son sauvetage. Effectivement c'est son acte héroïque, je le sais, si elle n'avait pas était là, je ne serais pas là non plus à cette heure-ci. C'est vraiment étrange cette intuition de sécurité en étant avec Kate. C'est une impression tellement sereine.

J'ai terminée mon témoignage. L'agent qui à tenter de reproduire le portrait-robot, l'a vraiment réussi. J'ai pratiquement moi-même peur devant ce visage fait de crayon et d'esquisse.

― Nous les retrouverons, je vous le promets et ils seront condamnés pour leurs actes. Me rassure l'inspecteur.

Je n'ai jamais autant espérer quelque chose, je ne souhaite à personne ce que j'ai vécue, pas même à ma pire ennemie. Ces endroits horribles, ces actes maudits, ces paroles à glacer sur place un iceberg de trois cents tonnes déjà à la surface. J'ai beau me dire que tout est fini, j'ai l'impression que rien n'est terminé. J'ai la sensation d'avoir gagnée la bataille mais pas la guerre.

Les officiers interrogent également Kate. Pourquoi une femme, seule, était présente aux alentours de ma captivité. Ils donnent tout pour ne pas l'a placée dans la case « suspect », ce qui est quand même hilarant. Elle m'a sauvée, comment peut-elle faire partie de ces hommes sans cœur. Sincèrement, comment une femme aussi douce, belle et rayonnante puisse faire partie de groupes d'individus qui maltraitent les humains, les femmes. Je ne pourrais pas le croire si cela devait être véridique. Pourtant, à chaque question qu'on lui pose, elle répond de la plus simple des manières, sans chercher à détourner qui que ce soit.

― Quel âge avez-vous encore? Pouvez-vous nous dire pour quelle raison vous fréquentiez ces locaux désinfecter ? Que faisiez-vous, surtout à cette heure-ci tardive ? Questionne le barbu.

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