Amandine...

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Amandine...

Petite fille,
couchée à mes pieds.
Je veux te raconter
un mythe
venu de Pères.

Avant le Temps,
un grand Amour échappa d'Eden.
Mais
dans leurs percées,
les amants se désunirent.
L'un,
appelons Corps,
se fragmenta.
L'une,
appelons Âme,
se répandit.
Perdus
dans le néant,
îles
se cherchent,
se frôlent.
Tout a Corps,
C'est Âme.

Tout
attente de
Ce
vers Tout.
En CÂ,
Corps et Ames,
attraction
inassouvie.
Vide
en peine de
plénitude.

Séparés.

En l'infini d'une seconde.
En l'éternité de toutes.

Mais
en une parabole de CÂ,
au pivot d'une perte.
Du frôlement vint
frottement.
Du frottement
Vie s'arracha D Vide.
pour
sensation,
minuscule,
émouvante,
fragile,
désiré.
En CÂ.

L'Être.

Là où Corps et Âme se touchent.

Le premier être fut picotement.
Et suivants tout autant.
Trop brefs,
rares.
Fourmillement
qui tortura CÂ,
jusqu'à ce qu'une
touche
tienne
assez,
pour
furtif
Baiser.

Joie.

Nous sommes l'Arbre,
fils du baiser,
cette histoire est écrite en nous.

Du baiser
CÂ voulant le suivant,
poussa Être a
deux venir.
Et
vint Même.
Moule de la Multitude.
Et d'entre,
par bousculade,
d'un même
naquit Proche.
Et de proche en
proches
vint Autre
Et d'autre en
autres
vint Rencontre.
Et CÂ vit
qu'ils se mêlaient plus vite
de proche en proches
que de même à mêmes.
Que le pas était
plus grand
de proches à autres,
et plus encore
d'autre à autres.
Et CÂ
se précipita
de rencontre en rencontres.
Chacune promettant
la leur.

C'est Âme qui donnait à Corps
sa diversité,
c'est Corps qui donnait à Âme
son unité.

Et chaque être fut
même et autre.
Commencement de
Corps avec Âme.

Tous est Tout Ceux.

Et tous en

Même contenu de Corps en
autre forme.
Même forme d'Âme en
autre contenu.

Amandine...

Les premiers êtres sont.
Ils sont vos passagers,
ils sont votre équipage.
Vous êtes vaisseaux,
d'eux et du voyage vers.
Vous êtes en bobine,
le long fil tiré de la première rencontre
vers ultime.

Et nous aussi...

D'eux à nous
le chemin fut long.
Il fallut que les rencontres
apprennent à s'aimer
assez pour
Ensemble.
Et
vint le premier arbre,
petit et plat.

Fait d'un rassemblement,
il fit aussi forêt
pour créer
la première étendue.
Et
cette étendue devint
le filet
qui captura la terre.
Et
sur cette terre,
peu à peut,
en cette eau plus légère
nous nous sommes levés.
Debouts,
nombreux,
appuyés les uns aux autres.
Titubants.
En plus,
en plus hauts.

Et
enfin de Terre,
nous inventames
le Ciel,
en l'expirant.

Et
De nous,
immobiles voyageant
de naissance
en naissances,
naquirent
les premiers mouvants.
Ceux
qui voulant l'espace
après le temps
moururent sans durée
faute de racines.
Jusqu'à celui
qui fit racine de nous.

Et
vint Cruauté.

Les mouvants
nous mangèrent,
avant de se manger.
Intensités de CÂ,
ivres de caresses.
De plus en plus vite,
de vite à vifs,
griffures
en leurs saisies,
crampons
pour leurs courses
vers.

Mes "malgré moi" jetés au grés de vous.Onde histórias criam vida. Descubra agora