Les LGBT+ dans le reste du monde

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Vinn Pagtakhan, militant fondateur de LoveYourself, a expliqué à Gay Star News qu’il a eu cette idée après que le Département de la santé des Philippines a déploré, fin 2017, l’accès insuffisant aux préservatifs dans le pays, majoritairement catholique. « Neuf mois après le lancement de Safe Spaces, il y a déjà eu 10 000 téléchargements. Désormais, les 72 établissements partenaires distribuent environ 1 000 préservatifs par semaine ». Pour l’instant, l’application est principalement active à Manille, la capitale, mais Safe Spaces prévoit d’obtenir 150 lieux partenaires d’ici la fin de l’année 2018. L’association LoveYourself projette également d’en faire une véritable plateforme de réduction des risques en matière de santé sexuelle à l’aide de vidéos pédagogiques, de promotion du dépistage et d’articles sexo à destination des personnes LGBT+, également en ligne sur le site internet de l’organisation.

Au Pakistan:

Le 24 juillet dernier, elles sont cinq. Cinq femmes ouvertement trans à concourir lors des élections générales pakistanaises, ce mercredi 25 juillet. Le chiffre est un record, dans un pays à la fois très conservateur et très en pointe sur les questions trans et intersexes.

Trois de ces candidates prennent part aux élections parlementaires, explique le Time, qui consacre un portrait à Nadeem Kashish, tandis que les deux autres se trouvent sur des listes régionales. Nayyab Ali, l’une d’entre elles, anime une émission de radio dans la capitale du pays. Survivante d’une attaque à l’acide, celle-ci explique que les candidates trans «  ne sont pas juste la voix de la communauté transgenre, mais la voix des femmes et des minorités. »

En mai dernier le Pakistan s’était fait remarquer en passant une loi très progressiste, garantissant les droits des personnes trans et intersexes et interdisant la discrimination à leur égard. Mais du chemin reste à parcourir, comme l’explique la BBC. Les hommes trans sont quasiment absents de la sphère publique, tandis que les femmes trans sont encore trop souvent marginalisées, parfois même forcées à la prostitution.

Les élections pakistanaises se dérouleront en tout cas sous haute tension, avec des dizaines de milliers de policiers et policières mobilisées pour assurer la sécurité des citoyens et citoyennes du pays d’Asie.

Et en parlant de la loi progressiste, le 10 mai dernier, Depuis 2017 de nombreuses et nombreux militant.e.s ont travaillé, avec des parlementaires, sur un projet de loi pour les droits des personnes trans au Pakistan. Le Sénat pakistanais a adopté, ce lundi 7 mai, le Transgender Persons (Protection of Rights) Act.

L’activiste trans pakistanaise #MehlabJameel, a confié à Images que la communauté n’en revenait toujours pas que cette loi, « une des plus progressistes au monde », soit validée.

Ce texte comporte plusieurs volets. Un qui inscrit l’auto-détermination dans le droit, laissant les individus gérer leur identité, qu’elle soit féminine, masculine ou non-binaire. Cette troisième catégorie concerne les personnes « khwaja siras » (expression désignant un « troisième genre », qui s’applique aux personnes intersexuées ainsi qu’aux personnes qui se placent hors de la binarité femme-homme dans le spectre du genre), reconnues dans plusieurs cultures d’Asie du Sud. Réprimé.e.s avec la mise en place de l’empire colonial britannique, une loi avait déjà été votée pour ielles en 2009.

En plus de cette mesure qui ouvre aux personnes trans la possibilité de faire modifier leurs papiers d’identité, permis et diplômes en conformité avec leur identité de genre, le texte de loi condamne les discriminations transphobes « de manière explicite », selon Al Jazeera. Tous les regards sont désormais tournés vers le président, Mamnoon Hussain, qui doit à présent signer le texte.

Sans entacher l’enthousiasme général après cette grande victoire pour les personnes trans, les activistes ne manquent pas de rappeler qu’une loi ne fera pas évoluer la situation radicalement à elle seule.

Mais l’optimisme semble prévaloir. Kami Sid, mannequin pakistanaise ouvertement trans et militante, a déclaré « Je suis si heureuse que cette loi soit passée et maintenant, je suis inquiète de savoir si elle sera appliquée. Et à la fois, je vois ce jour comme iconique. Je veux qu’on s’en souvienne tous les ans comme de la Journée Nationale Trans. Nous avons été une minorité négligée pendant si longtemps, mais maintenant on prouve qu’on peut faire beaucoup pour nous-mêmes. »

En Europe, bonne nouvelle, le 31 août dernier, à Malte, non content d’être un des pays les plus progressistes du monde sur les questions LGBT+, Malte prévoit une nouvelle évolution de sa législation : l’ouverture du don du sang aux hommes gays, bisexuels ou ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) d’ici 2019. Le ministre de la Santé Chris Fearne maltais a annoncé les raisons de cette évolution : « Nous avons fait un appel d’offres rédigé au cours de ces derniers mois pour acheter un nouveau dispositif afin d’entreprendre des tests plus détaillés sur chaque don du sang, et pas seulement ceux des hommes gays. Par conséquent certaines catégories de personnes qui ne pouvaient pas donner auparavant, pourront le faire, et parmi elles les hommes ayant des relations avec d’autres hommes. » En avril dernier, un grave accident de bus à Żurrieq faisant une cinquantaine de blessé.e.s et deux morts avait entraîné un débat sur l’impossibilité pour les hommes gays et bisexuels de donner leur sang.

Le National Blood Transfusion Service souhaite utiliser la technique des tests d’amplification des acides nucléiques, plus sensible, parce qu’elle permet la détection du virus dans les jours qui suivent une contamination, une période où le niveau de matériel génétique du virus est faible.

Les hommes homosexuels et bisexuels restent encore considérés comme un groupe à risques, en raison d’une forte prévalence du VIH, et se voient donc exclus du don du sang dans de nombreux pays. Il y a quelques jours, c’est le Danemark qui a ouvert le don du sang aux HSH, sous réserve d’une période d’abstinence de quatre mois ou sans délais s’ils sont « dans une relation monogame ». En France, le don du sang est autorisé pour les hommes homosexuels et bisexuels, mais après une période d’abstinence d’un an.

Malte a fait passer en 2015 une des lois les plus avancées au monde en matière de protection des personnes trans, autorisant le changement d’état civil libre et gratuit sans conditions. Elle interdit aussi les opérations chirurgicales sur les enfants et nouveaux-nés intersexes. Par ailleurs, depuis 2017, le mariage pour tous les couples est autorisé.

Voilà, qu'en pensez-vous ? 🙃

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