29 - Retour en arrière

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— C'est ça, la fragilité et surtout la chose la plus précieuse que les humains puissent avoir. Et c'est pour ça que j'aime tant la psychologie ! Parce que c'est complexe. De ce point de vue, chaque individu est unique. Et le cerveau lui, est un vaste domaine que nous ne pourrons certainement jamais connaître à fond. C'est un peu comme l'univers, mais à plus petite échelle. C'est un mystère non résolu. C'est un trésor. Sans notre cerveau, nous ne sommes rien.

Indirectement, le discours d'Anaïs lui avait fait penser à sa mère. Dans un sourire triste, il s'était dit que les deux femmes se seraient certainement bien entendues, si elles s'étaient rencontrées avant que la maladie de madame Hamon vienne empiéter sur la qualité de sa vie.

— Est-ce que tu veux boire quelque chose ? avait-il proposé en voyant la jeune femme tourner en rond.

Son moment de lucidité semblait sur le point de disparaître. Si pendant quelques secondes, il s'était demandé si elle n'avait pas un problème du genre bipolarité ou autre, il avait fini par se dire que c'était probablement de lourds effets de l'alcool. Peut-être que lui tenait le coup, même après de nombreux verres, mais cette Anaïs elle, était fragile.

— Oh non, je suis pleine comme une baleine de baudruche ! avait fini par répondre la concernée, après quarante longues secondes de réflexion.

Au moins, ça voulait dire qu'elle n'allait pas pouvoir continuer à parler psychologie.

— Tu veux dire, pleine comme une bourrique non ?

— Mouais, si tu veux.

Anaïs paraissait désormais blasée. Tout en se laissant choir sur le canapé-lit, elle avait malencontreusement actionné le projecteur sur sa gauche et avait subitement fixé le plafond.

— Oh, s'était-elle étonnée, des étoiles !

Cette fois-ci, c'était un cadeau de son oncle, celui qui bossait dans un planétarium. Déjà tout petit, Clément avait développé un intérêt pour l'astronomie. En grandissant, ce dévouement ne s'était pas éteint, au contraire.

— C'est magnifique.

Même si la lumière du salon, allumée, empêchait de voir à cent pour cent la beauté du plafond, Anaïs avait quand même remarqué certaines choses.

— Tu t'y connais un peu en astérisme ?

— En quoi ?

Le petit rire moqueur de Clément n'avait pas plu à Anaïs qui s'était sentie moquée, du moins durant deux petites secondes, le temps que son cerveau oublie la scène précédente...

— C'est quoi ça ? avait-elle ensuite demandé lorsque le jeune homme était venu s'asseoir à côté d'elle.

Quand Clément avait compris qu'elle parlait de la cicatrice qu'il avait à l'intérieur de son avant-bras, il avait dégluti.

— Alors ? avait-elle insisté en faisant glissé son doigt sur les méchantes marques.

Le jeune homme avait dû réprimer un frisson. C'était la première fois qu'elle le touchait et c'était aussi la première fois que ça lui faisait un tel effet. Anaïs, à des lieux de se douter de la douce torture qu'elle lui faisait subir, avait posé son menton sur la paume de sa main puis avait sourit comme une gamine, attendant qu'il veuille bien répondre à sa question.

— Je... je ne sais pas si... Enfin on ne se connaît pas vraiment alors...

— J'ten prie ! avait rétorqué l'étudiante, je suis quand même assise sur ton canapé alors hein !

Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)Where stories live. Discover now