12 - Le chauffe-eau capricieux et la femme du gourou

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♪ Michael Jackson - Is it scary ♪

Lorsque le dimanche arrive, Anaïs peut le crier haut est fort, c'est la journée des emmerdes, peut-être même pire encore que le vendredi.

Tout en soupirant, la jeune femme regarde pour la dixième fois son chauffe-eau. Celui-ci, vieux et capricieux, a décidé, en ce beau (et rare) jour ensoleillé de février, de rendre l'âme. Le mur désormais peint de tâches monstrueuses,  Anaïs essaie tant bien que mal de faire l'échange de casseroles (le seul récipient qu'elle a trouvé durant sa petite crise de panique pour éviter que la fuite inonde son appartement). La première est déjà remplie d'eau rougeâtre dégoutante qui donne des nausées à l'étudiante. Tout en faisant attention à ne pas se renverser cette dernière sur son tee-shirt du dimanche (soit un vêtement incroyablement compatible avec les habits jaune flashy de Clément), la jeune femme part jeter son contenu dans l'évier.

Puis, le portable coincé entre son épaule et son oreille, elle tente pour la troisième fois de contacter le propriétaire.

— Dia, il est parti camper sur Saturne ou quoi ? râle-t-elle avant de reposer son téléphone sur sa petite table d'angle.

Elle aurait volontiers cherché la démarche à suivre sur internet lors d'un incident tel que celui-ci mais sa box plante depuis ce matin. Et oui, nous allons finir par dire non seulement que ce n'est pas son jour mais aussi que ce n'est pas sa semaine...

Anaïs pourrait utiliser son forfait pour avoir la connexion internet sur son portable, mais il lui reste si peu de minutes de communication qu'elle a peur de ne plus pouvoir contacter le propriétaire par la suite. Fichue Amélie ! Tout ça, c'est de sa faute ! Pourquoi a-t-il fallu qu'elle reste en ligne avec son amie plus de deux heures ? Si Ame avait pris son téléphone, rien de tout cela ne serait arrivée, mais l'étudiante avait son cellulaire déchargé, ce qui fait que la bouclée a dû contacter le petit ami avant d'avoir la blonde, et justement, Anaïs n'avait pas rentré le numéro du DJ dans ses numéros illimités...

— Et si vous avez le moindre soucis, n'hésitez pas à me contacter mademoiselle Dumas, souffle Anaïs en imitant la voix haut perchée du propriétaire. Tu parles oui ! Ah c'est sûr que je peux compter sur lui, je serais déjà entre quatre planches si j'avais été en train de mourir !

Bon c'est probable qu'elle n'aurait pas appelé le propriétaire si elle avait été entre la vie et la mort, mais tout de même. Il vaut mieux ne rien dire quand on n'est pas certain de pouvoir tenir ce que l'on avance !

Le portable toujours dans la main, la jeune femme tape le numéro de sa sœur (numéro illimité, heureusement !), qui décroche dès la première sonnerie. À l'entente de la voix enraillée de Maëlys, Anaïs devine qu'elle ronquait(1).

— Salut Lys, je m'excuse de te réveiller de si bon matin bien qu'il soit tout de même onze heures, dit-elle après avoir jeté un coup d'œil à son horloge, mais je suis dans la grosse merde, tu ne peux pas savoir ! Mon chauffe-eau essaie de me noyer et je ne sais pas quoi faire.

— Hein ? lâche la banquière et Anaïs l'imagine déjà en train de grimacer, tentant de sortir de son lit de princesse.

— Mon chauffe-eau fuit et je ne sais pas quoi faire. Ma box plante depuis quelques heures donc je n'ai pas accès à internet et le proprio ne répond pas à mes appels. Je sauve la mise avec une casserole, ouais je récupère cette eau dégueulasse dans mes belles casseroles toutes neuves, tu as bien entendu ! Je suis bonne pour les jeter maintenant, quel gâchis.

Et bien oui, parce que les désinfecter ne suffirait pas, vous comprenez, Anaïs ne veut pas prendre le risque de chopper des maladies !

Quelques secondes de silence l'accueillent. Sa sœur doit certainement faire marcher son cerveau encore embrumé.

Le syndrome des Dumas 1 - Anaïs et l'aimant à ennuis (Terminée)Where stories live. Discover now