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    Les femmes. J'apprécie les femmes. Leur chair est tendre et fait un doux bruit lorsque l'on la met sur la poêle. C'est aussi d'elles que naquirent mes plus belles créations car il est difficile de ne pas créer de magnifiques œuvres lorsqu'il s'agit d'elles. Ce sont des muses naturelles, des tableaux d'une finesse complexe. Mais j'ai en horreur celles qui s'approprient toutes l'attention de mon patient et ami: Will Graham. Il n'y a rien de mal au fait que Will soit attiré par la gente féminine, ma description de tantôt le prouve justement. Néanmoins, j'aimerais comprendre pourquoi diable n'a-t-il d'yeux que pour celles qui le méprise ? Tout d'abord il s'entiche de cette psychologue qui attire des psychopathes désireux de se faire passer pour ce qu'ils ne sont pas, Alana Bloom. Une dame qui avait préféré se rapprocher de moi au lieu de porter son attention sur tout ce qui faisait de Will un être spécial. Ensuite, il y a eu cette femme qui a osé l'utiliser pour enfanter et, de ce fait, se libérer de son frère. Qu'il avait été jouissif que de savoir ce qui lui était arrivée par la suite. L'envie de lui rire au nez avait été si puissance... Je n'oublie pas cette agent du FBI, Beverly, assez stupide pour entrer dans une salle inconnue sans aucune discrétion, en pensant pouvoir survivre. Will n'était pas amoureux de celle-ci mais elle était dans mon chemin alors je ne pouvais pas la laisser vivre impunément. Sa témérité méritait une petite récompense tout de même.

Coupant énergiquement en petit cube le jambon d'un jeune garçon qui avait eu la superbe idée que de mettre sa musique horriblement critiquable à des décibels inappropriés pour mes pauvres oreilles, je songea à la futur soirée. Soirée durant laquelle je serais en compagnie de Jack, Allana et bien-sûr Will. Ce serait le moment propice pour ramener son attention sur moi.Je n'aurais pas invité les deux autres, surtout Allana, s'ils ne risquaient pas de me rabâcher à quel point il serait dangereux de nous laisser seul.
Malgré leur présence, rien ne pouvait gâcher mon plaisir. J'ai pour but d'assouvir certaines pulsions apparues subitement depuis quelques mois envers le profiler. Je ne me suis jamais attardé sur de quelconque plaisirs charnels, cuisiner éveillant déjà bien plus mes sens que toute autre genre de stimulation. Cependant, lorsqu'il s'agit de Will, quelque chose de bestial semble bourgeonner en moi. C'est une sensation étrange presque intarissable qui me donne envie de le goûter, le mordre et parfois l'entendre hurler. Mais trêve de mondanités ! Juste y penser suffit à me donner la chaire de poule.

Après avoir mit les morceaux de jeunes délinquants juvéniles dans mon mélange d'oignons et d'épices, mes yeux se posèrent sur la pendule accrochée au mur: "18h56". La psychologue arrivera certainement en première, bien trop excitée à l'idée de se retrouver seule avec son soit-disant amant. C'est à dire moi. Oui, cela peut parfois porter à confusion. Toutefois, il valait mieux qu'elle continue à le croire puisque c'était la seule façon pour qu'elle s'écarte de l'objet de ses désirs les plus enfouies. La sonnerie retentit de la porte d'entrée retentit justement et je ne put retenir un propos sarcastique.

—Quand on parle du loup...

Contre mon gré, je me dirigea vers la nouvelle venue et l'ouvrit, sans aucune surprise, sur la brune souriante. Par chance, elle était bien accompagnée. Une exquise créature à la robe dont l'écarlate transparaissait sous un verre polie d'une main de maître: une bouteille Petrus 1989. Il aurait été impolie que de ne pas sourire à cette charmante vue.

—Hannibal, Fit elle en me tendant la délicate bouteille.

—Allana, la saluais-je en retour avant de lui libérer le passage.

La porte refermée, je lui emboîta le pas mes yeux posés sur le millésimes. Elle avait donc acheté une bouteille à 3 630 dollar pour mon bon plaisir. Je suis maintenant curieux de savoir combien ses visites lui rapportent.

—Je ne savais pas que vous aimiez les vins coûteux, j'en suis agréablement surpris. Souligna-je intrigué.

—Je ne pouvais imaginer me présenter les mains vides, déclara-t-elle avec une certaine fierté dans le regard.

Un Couple De MeurtrierWhere stories live. Discover now