CHAPITRE 1

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"Cher journal, avant de commencer à raconter ce que sera moncauchemard, il faut que je vous raconte l'histoire de ma famille,pour vous montrer que ma famille a été, il fut un temps, joyeuse etnon détruite.

Mesparents, Abraham et Esther se sont rencontrés très jeune, je nesaurais pas vraiment vous dire leurs âges respectifs car ils ont sixans d'écarts. Ils se sont aimés très forts dès le début, c'étaitun amour passionnel, un amour dont rêve toutes les filles. Voussavez, cet amour qui donne des papillons dans le ventre.

Bref,ils se sont mariés très rapidement, en 1925. Mon père avait 25 anset ma mère en avait 19. Avant ils habitaient dans le sud de laPologne mais après leur mariage, ils décidèrent d'allers'installer en France, à Paris. C'était plus facile pour mon pèrede trouver du travail.

Puisma mère tomba enceinte, c'était leur plus grande joie même si iln'avait qu'un salaire à chaque fin de mois.

Monpère avait trouvé un travail en temps qu'enseignant dans uneuniversité, enfin il était professeur de lettres. Il avait unebonne place qui lui permettait de bien gagner sa vie. Mes parentsvivaient dans un grand appartement, ma mère ne travaillait pas etd'autant plus avec l'arrivée du bébé elle devait se ménager.


Lebébé arriva le 25 juillet 1926 et pour le plus grand bonheur de monpère c'était un garçon. Ils décidèrent de l'appeler Aaron, commele père de ma mère.

Papacontinuait d'aller travailler à l'université pendant que Mamans'occupait d'Aaron. Quand papa rentrait le soir, il était heureux,ils étaient épanouis. Aaron se développait très bien, il riaitaux éclats et Papa et maman en étaient dingues.

Quantà eux, ils étaient toujours aussi amoureux, comme au premier jour.

Alors,c'est tout naturellement que trois ans plus tard, une petite fillepointa le bout de son nez. Cette petite fille, c'est moi, Sara. Jesuis née le 02 septembre 1929.

Onétait heureux, Maman nous gardait Aaron et moi, papa allaittravailler mais il avait allégé ses horaires car il pouvait se lepermettre financièrement et il voulait profiter de nous. Et nous, onaimait ces moments là. J'étais une vraie fille à papa, j'aitoujours été beaucoup plis proche de mon père que de ma mère etAaron était très proche de ma mère plutôt que de mon père.

Lesvoisins aimaient dire que mes parents avaient chacuns leur enfant. Cafaisait rire tout le monde, moi j'étais trop petite pour comprendreet ça m'énervait. Pour moi, j'étais la fille de mes deux parents."


J'avaistrois ans quand Hitler fut nommer chancelier en Allemagne, je ne mesouviens de pas grand chose à part que Papa et Maman nous couchaientplus tôt, mon frère et moi et qu'ils écoutaient la radio jusqu'àtard le soir. La radio était dans une langue que je ne connaissaispas. Plus tard, j'apprendrais que c'était en polonais, la langue demes parents.

Papaétait de plus en stressé, il riait moins avec nous, il passait plusde temps au travail, comme s'il ne voulait plus être avec nous. Ilrapportait plus d'argent à la maison, certes, mais nous, on levoyait moins.

Quantà maman, elle essayait de rien nous montrer, mais elle pleuraitsouvent, trop souvent. Elle nous obligeait sans arrêt à finir nosassiettes même si on n'avait plus faim.


Manger, il faut prendre des forces pour grandir, et puis peut-être qu'un jour on ne pourra plus manger à notre faim !

Une Histoire pendant la guerreWhere stories live. Discover now