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C'est aujourd'hui, vendredi 26 juin, qu'Alex atterri à Santa Barbara. Ma mère ne tient pas en place et veille à ce que tout soit parfait pour son arrivé. Des cartons traînent un peu partout dans la maison, me rappelant sans cesse notre futur départ. Dès septembre, je ferais ma rentrer dans une école française à Paris. Ce n'est pas la langue qui me fait le plus peur car, grâce à mes cours au lycée et les leçons, et d'Alex et de mes parents, je la maîtrise plutôt bien mais c'est surtout la différence de vie. Malgré que Santa Barbara ne soit pas une minuscule ville, elle est bien plus petite que Paris. Et puis l'idée de quitter mes amis me fait l'effet d'un coup de poignard dans le cœur.
Assise sur les marches d'entrée de notre maison, je réfléchis à quoi pourrait ressembler ma vie sur un autre continent. Une voix provenant du jardin voisin me tire de mes pensés :

- Ça va Élea ?

Je sursaute, surprise. Mon ami et voisin d'enfance Jim se tient penché sur la clôture et m'observe de ses yeux clairs bienveillants. Je me lève afin de me poster en face de lui et repousse une mèche de cheveux brune.

Il porte un haut vert mettant en valeur ses yeux de cette même couleur ainsi qu'un jean

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Il porte un haut vert mettant en valeur ses yeux de cette même couleur ainsi qu'un jean. Ses cheveux ressortent blond sous le soleil et il passe une main dedans afin de se recoiffer.

- Je suis assez stressé, c'est aujourd'hui qu'Alex arrive, je répond en haussant les épaules.

- Il te fait tant d'effets qu'ça ? Plaisante-t-il en affichant un sourire moqueur.

- T'es bête.

Je lui donne une tape sur l'épaule et il recule en riant. Ça a toujours été comme ça avec Jim, nos chamailleries durent depuis l'enfance.

- C'est vrai je n'ai pas de soucis à me faire, je suis le seul homme de ta vie, poursuit-il, une main sur le cœur.

Bien que cela ne soit qu'une plaisanterie, ça remarque me fait rougir.

- Il atterrit à quelle heure ?

- Dans moins de deux heures, dis-je en jetant un coup d'œil à ma montre. On va bientôt y aller je pense.

- Et sinon, ton p'tit français, il parle quand même anglais parce que je t'avoue que je n'ai jamais vraiment été attentif aux cours de Mme. Bins.

- Oui il est bilingue alors pas de soucis pour qu'il comprenne tes paroles de beauf, je plaisante à mon tour.

La voix de ma mère retentit alors depuis la cuisine :

- Élea il faut qu'on y aille !

- Présente le nous quand vous revenez, ajoute Jim avant de me saluer d'un bref geste de la main.

Le "nous" dont-il parle correspond à mes deux meilleures amies Hailey et Emily, lui et Nate un autre très bon ami. À nous cinq nous formons une bande et notre amitié est présente depuis l'école primaire. Ce sont eux qui vont le plus me manquer. Nos traditionnelles sorties chez Mony's le resto du coin vendant les meilleurs tacos, tous les vendredis soir. Nos après-midi à la plage, les filles débattants sur les nouveaux potins et les garçons à l'eau avec leur planche de surf. Nos fous rire et même parfois nos engueulades car se sont les piliers d'une merveilleuse amitié.
Toutes ces pensés me remettent le morale a zéro. Je rejoins mes parents à la voiture non sans laisser échapper le plus soupire de mon existence.

Love without bordersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant